Comore indépendant , un vœux pieux ! « Messieurs les Députés, je proclame l’indépendance des Comores dans ses frontières coloniales ...
Comore indépendant , un vœux pieux !
« Messieurs les Députés, je proclame l’indépendance des Comores dans ses frontières coloniales à savoir Mayotte, Anjouan, Mohéli et Grande-Comore ».
Le 6 juillet 1975, ce fut en ces termes qu’al-marhum Ahmed Abdallah Abdérémane, alors président du Conseil du gouvernement proclama l’autodétermination des Comores, à la suite de la décision de l’empire colonial français de conditionner la libération de notre pays à un référendum dont les résultats seront comptabilisés ile par ile, contrairement à l’accord du 15 juin 1973 sur l’indépendance de l’ensemble de l’archipel.
Après sa déclaration, le père de l’indépendance exprimait tout son souhait de voir tous les enfants des Comores s’unir pour une indépendance réelle, pleine de bonheur et de progrès.
Qu’en est il aujourd’hui, le 6 juillet 2020 concernant ces vœux ardents de nos pères et mères qui se sont battus pour la libération des Comores ?
A- Indépendance réelle
Jusqu’à ce jour l’Union des Comores est privée d’une partie de son territoire qui reste sous la domination coloniale et ce malgré les différentes résolutions de l’ONU qui exhorte le retour de l’île comorienne de Mayotte à son giron naturel. Et ceci n’est pas le souci majeur du gouvernement comorien.
Pire, le bras de mer séparant l’île d’Anjouan de l’île de Mayotte devient le cimetière marin de nos jeunes gens fuyant la misère de tous genres sévissant dans les îles sœurs.
B- Pleine de bonheur
C’est resté un vœu pieux se disent des jeunes comoriens qui préfèrent partir en aventure dans d’autres cieux plutôt que mourir à petits feux aux Comores soulignent-ils. En ces jours légion sont les jeunes filles et garçons qui traversent le désert du Soudan en s’orientant vers la Libye pour périr dans laMéditerranée.
Le parti Ulezi, à l’occasion de ce papier, tient à exprimer ses sincères condoléances aux familles dont les enfants sont morts dans le bras de mer Tunisie-Italie. C’est avec beaucoup de douleur et en même temps de colère que nous exprimons ce que nous ressentons en ce qui concerne les pertes de vies humaines.
C- Progrès
Loin de cette espérance, le pays sombre de plus en plus dans un abîme duquel il a du mal à faire surface. Au-delà d’un pays exsangue, le gouvernement comorien conduit les Comores dans une voie de garage dans toutes ses dimensions, politique, économique et social.
Les Comores sont plongées dans la crise sanitaire et le gouvernement cache ainsi à la population la réalité de la situation. Des compatriotes meurent du covid 19, les autorités annoncent officiellement que la maladie n’est pas au pays. Aujourd’hui plusieurs centaines de personnes sont atteintes du coronavirus et le gouvernement affiche son incapacité de lutter contre la pandémie. Ils sont malheureusement dépassé par l'ampleur de la crise sanitaire.
Situation politique comorienne
Après une petite lueur d’espoir relative à la sortie de notre pays des instabilités et crises diverses, écrite à Moheli le 17 février 2001 et concrétisées par la constitution d’un nouvel ensemble des Comores le 23 décembre 2001, le pays est entré de nouveau dans un cycle infernal imposé par une DICTATURE qui ne dit pas son nom.
En effet, après avoir connu tous les régimes politiques des plus cruels aux très gentils, les Comores ont affiché leur attente dès le mois de mai 2002 de voir le pays opérer des tournants pouvant créer à l’endroit de la population les meilleures conditions de vie et de bien-être. Or à l‘arrivée du colonel Azali en mai 2016 tout espoir se dissout. Le putschiste change l’ensemble des donnes ; il organise des assises factices, transfère les compétences de la cour constitutionnelle à la cour suprême, remplace la constitution du 23 décembre 2001 en faisant adopter une nouvelle le 30 juillet 2018 par une mascarade référendaire qui l’éternise au pouvoir et organise le24 mars 2019 un putsch électoral.
6 juillet 2020, après ses longues années de pérégrinations, les Comores sont à la croisée de ses chemins. Du mercenariat au régime liberticide ignorant l’Etat des Droits, le peuple comorien veut aujourd’hui en finir avec la dictature et le népotisme nauséabond. Les comoriens sont fatigués de ce régime incapable de créer de véritables dynamiques économiques et sociales. A force des syndromes d’apnée de sommeil répétitifs le pays risque de tomber dans l’asphyxie totale.
L’heure a sonné, tous les comoriens comme un seul homme doivent se relever et se rassembler autour de l’accord cadre de Fomboni du 17 février 2001 et de la constitution de 2001 pour laisser à l’île d’Anjouan en 2021 son tour de gouvernance et en 2026 reviendra tout naturellement à Mohéli. Il s’agit de défendre la paix sociale, de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale tel qu’il a été annoncé par le père de l’indépendance le 6 juillet 1975.
Faute de conclusion le parti Ulezi reprend en son compte l’appel du président Ahmed Abdallah Abdérémane le 6 juillet 1975 : « ...il va falloir travailler, oublier les rancœurs, écarter les haines et savoir que tous les Comoriens, où qu’ils se trouvent, sont tous des frères. Nous appartenons tous à la même famille et nous appartenons tous à la même religion. Notre union sera notre force, et notre force repose sur notre union. En conséquence, nous prions Allah pour que notre pays… pour que notre indépendance soit une indépendance réelle, pleine de bonheur et de progrès. Vivent les Comores. »
Lyon le 06 juillet 2020
NATUK Mohamed Mouzaoir
1 er secrétaire national du parti ULEZI
COMMENTAIRES