Lettre ouverte du DR Hamidou Karihila à la Communauté Internationale « Azali a promis de couper les têtes de ses opposants » Ch...
« Azali a promis de couper les têtes de ses opposants »
Chers partenaires de la Communauté Internationale
Le peuple comorien, de l’intérieur comme de l’extérieur, exprime son inquiétude et son désarroi, suite aux propos d’Azali de « couper les têtes des citoyens comoriens » et ses manœuvres tendant à s’éterniser au pouvoir. Ces manœuvres constituent une violation de la constitution issue de l’accord-cadre de Fomboni conclu non sans peine par le peuple comorien et la communauté internationale, qui a su rétablir, durant quinze ans, l’unité, la paix et la stabilité du pays à travers la présidence tournante et la large autonomie des îles telles que définies par cet accord-cadre. Par ces manœuvres, le pays s’enlise dans un climat d’instabilité politique, institutionnelle et économique sans précédent.
Pour parvenir à ses fins, Azali met sur pied ses manœuvres personnelles en s’appropriant de l’initiative du mouvement du 11 aout 2015 appelant à des assises nationales afin de faire la lumière sur la gestion des affaires publiques. Composé de personnalités politiques de tout bord et de la société civile (syndicats et associations), ce mouvement, par la voix de feu Ali Bazi Sélim, voulait faire de ces assises un moment de « vérité et de réconciliation ».
Azali mit à profit « ses assises » pour organiser un referendum constitutionnel en vue de modifier la Constitution à sa guise.
Auparavant sa volonté de saper l’ordre constitutionnel s’est illustrée par la suppression unilatérale de la Cour constitutionnelle garante de la constitutionnalité des lois et juge du contentieux électoral.
Azali poursuit son coup de force institutionnel en s’opposant systématiquement à toute réforme des instances électorales acquises à sa cause. Il s’agit par exemple de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) dont la neutralité, voire la légitimité, sont remises en cause.
Pour toutes ces raisons, entre autres, l’opposition n’accorde aucune légitimité au processus électoral engagé par Azali depuis son élection en 2016, en l’occurrence le referendum constitutionnel, l’élection présidentielle anticipée de mars 2019 et celle des représentants de la nation de janvier 2020 ainsi que les municipales. Pour rappel, l’opposition avait pris part à l’élection présidentielle en s’engageant unanimement au retour de l’ordre constitutionnel issu de l’accord-cadre de Fomboni, mais Azali n’a laissé aucune chance à l’expression démocratique et à la volonté du peuple durant l’élection. D’où son appel à boycotter l’élection des représentants de la nation du 19 janvier 2020. Un appel largement suivi par la population comorienne. En effet, les observateurs de l’Union Africaine font état de 34% de taux de participation au lieu de 61% évoqués par le régime.
Chers partenaires de la Communauté Internationale,
En modifiant la Constitution issue de l’accord-cadre de Fomboni, Azali ouvre la voie à une dictature véritable dont le peuple comorien paie le prix le plus fort : Arrestation systématique et arbitraire d’opposants et journalistes ; organes de presse interdits de publication et des journaux sortis des kiosques pour la seule raison qu’ils tiennent des propos critiques au régime ; mainmise sur la Justice et l’Armée ; interdiction de manifester et de se réunir (couvre-feu permanent à Anjouan ; dispersion violente d’une manifestation pacifique de femmes par les forces de l’ordre à Moroni et de jeunes réclamant l’Etat de droit à Chomoni dans le Wachili).
La révision constitutionnelle entreprise par Azali ne fait que remettre en cause la tournante et la large autonomie des îles telles que prônées par l’accord-cadre de Fomboni. Ce faisant, le peuple comorien s’inquiète du risque de voir resurgir les divisions et les velléités séparatistes.
Chers partenaires de la Communauté internationale
La sécurité du pays est mise à l’épreuve. La dictature d’Azali brille par son caractère répressif et opprimant : outre les arrestations arbitraires d’opposants et journalistes, l’interdiction et la répression de manifestants pacifiques, le couvre-feu illimité à Anjouan, des menaces et des injures pèsent sur le quotidien des comoriens de l’intérieur comme de la diaspora ; cette dernière reste la cible privilégiée d’Azali perturbé par l’ampleur des manifestations contre sa dictature notamment en France, au Sénégal, à la Réunion etc. Son cynisme va jusqu’à légitimer publiquement le vol : « Le vol n’est pas interdit puisqu’il est prescrit par Dieu » a-t-il déclaré lors du meeting des candidats de son parti CRC aux élections contestées des représentants de la nation le vendredi 17 janvier 2020.
Ce propos est abject et immoral. Il sonne comme un aveu pur et simple sur le hold-up électoral des élections présidentielles anticipées du 24 mars 2019 dans lesquelles sa cour suprême lui a déclaré élu dès le premier tour. Autrement dit Azali a reconnu publiquement que les élections présidentielles du 24 mars 2019 ont été bel et bien volées pour lui. Ce propos sonne aussi comme un aveu sur la corruption qui gangrène les sphères de l’Etat et un encouragement au pillage des deniers publics.
Son cynisme va aussi jusqu’à menacer publiquement ses opposants de « leur couper les têtes » le jour même du scrutin législatif contesté du 19 janvier 2020. En effet, interrogé sur le sort de ses opposants qui ont boycotté ses soi-disant élections législatives, le Dictateur Azali a déclaré qu’il va « couper leurs têtes et les plus chanceux seront emprisonnés » a-t-il insisté. Ces propos doivent interpeller la Communauté internationale à agir en urgence avant qu’il ne soit trop tard. Au stade qu’il est actuellement, Mr Azali ne blague pas ; il est bien capable de mettre ses menaces à exécution pour s’éterniser au pouvoir.
Ces propos illustrent également l’impunité qui règne aux Comores depuis ces quatre dernières années, où des crimes flagrants assombrissent le quotidien du peuple comorien. On peut citer par exemple le meurtre de quatre citoyens comoriens dont trois soldats à Kandani, sans qu’une enquête ne soit diligentée pour élucider ces crimes ni par le gouvernement ni par la justice ni par l’armée.
Ce propos est abject et immoral. Il sonne comme un aveu pur et simple sur le hold-up électoral des élections présidentielles anticipées du 24 mars 2019 dans lesquelles sa cour suprême lui a déclaré élu dès le premier tour. Autrement dit Azali a reconnu publiquement que les élections présidentielles du 24 mars 2019 ont été bel et bien volées pour lui. Ce propos sonne aussi comme un aveu sur la corruption qui gangrène les sphères de l’Etat et un encouragement au pillage des deniers publics.
Son cynisme va aussi jusqu’à menacer publiquement ses opposants de « leur couper les têtes » le jour même du scrutin législatif contesté du 19 janvier 2020. En effet, interrogé sur le sort de ses opposants qui ont boycotté ses soi-disant élections législatives, le Dictateur Azali a déclaré qu’il va « couper leurs têtes et les plus chanceux seront emprisonnés » a-t-il insisté. Ces propos doivent interpeller la Communauté internationale à agir en urgence avant qu’il ne soit trop tard. Au stade qu’il est actuellement, Mr Azali ne blague pas ; il est bien capable de mettre ses menaces à exécution pour s’éterniser au pouvoir.
Ces propos illustrent également l’impunité qui règne aux Comores depuis ces quatre dernières années, où des crimes flagrants assombrissent le quotidien du peuple comorien. On peut citer par exemple le meurtre de quatre citoyens comoriens dont trois soldats à Kandani, sans qu’une enquête ne soit diligentée pour élucider ces crimes ni par le gouvernement ni par la justice ni par l’armée.
Chers partenaires de la Communauté internationale,
Ce triste bilan nous interpelle pour prendre conscience de la dérive dictatoriale qu’a prise le régime Azali et ses conséquences dévastatrices sur l’unité, la paix et la stabilité du pays.
Cette situation sera d’une conséquence incalculable. Non seulement pour la sécurité intérieure, mais aussi pour toute la Communauté internationale au moment où l’on parle de l’existence de pétrole et de gaz aux Comores. Pour cette raison, les partenaires des Comores doivent œuvrer pour ramener la paix et la stabilité aux Comores pour éviter tout conflit lié à l’exploitation de cette richesse.
La Communauté Internationale doit encourager, sans tarder, l’avènement d’un régime démocratique aux Comores. C’est d’une urgence absolue. A trop attendre, on risque de ne plus pouvoir agir. Aussi elle doit bannir cette dictature d’Azali qui s’y installe dangereusement. Cela va de la crédibilité de la Communauté internationale de faire en sorte que l’esprit de l’Accord cadre de Fomboni garantissant la présidence tournante entre les Iles soit respecté scrupuleusement. 2021 doit être le tour de l’Ile Autonome d’Anjouan de diriger pour la destinée du pays.
Aussi les grands pays démocratiques partenaires de notre pays doivent-ils assumer leur responsabilité à cet égard. Connaissant le hold-up électoral de l’élection présidentielle anticipée du 24 mars 2019, ils doivent exercer toutes les pressions compatibles avec le droit international pour contraindre le dirigeant fraudeur à quitter le pouvoir. Il ne s’agit pas d’ingérence, mais de responsabilité à assumer pour la défense des valeurs démocratiques.
La déstabilisation d’un pays par un pouvoir dictatorial a toujours été source de désordre international. La Communauté internationale ne devrait s’abriter derrière la raison d’Etat quand des Dictateurs violent délibérément les droits politiques de leurs citoyens (droit de s’exprimer, de se manifester et de se réunir), des droits consacrés par de nombreuses chartes et conventions internationales.
Chers partenaires de la Communauté Internationale,
Vos hautes responsabilités vous déterminent à agir vite et sans tarder en empêchant Azali de détruire à jamais ce beau pays, les Comores, et en l’empêchant de « couper les têtes des citoyens comoriens » comme il l’a déjà annoncé. Comme dit l’adage « Un homme averti en vaut deux ».
Vos hautes responsabilités vous déterminent à agir vite et sans tarder pour empêcher Mr Azali à ne pas réveiller les démons du séparatisme.
L’implication rapide et juste de la Communauté internationale contre la dictature d’Azali ne fera que la rendre de plus en plus crédible vis-à-vis de ses engagements de préserver la paix et la stabilité en Union des Comores en respectant l’esprit des Accords de Fomboni. Cela permettra d’éviter le pire, à savoir l’écoulement du sang du comorien comme l’a déjà malheureusement annoncé Mr Azali.
Ampliations
- Nations-Unies
- Union Africaine
- Ligue des Etats Arabes
- La Commission de l’Océan Indien
- La Francophonie
- Union Européenne
- La France
- Les pays amis
Moroni, le 02/03/2020
Dr Hamidou Karihila
Ancien Ambassadeur des Comores en Arabie Saoudite
Candidat aux élections présidentielles 2019
Moroni-Comores
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