Compte rendu sur les Comoriens disparus en Libye Engagé dans un combat pour retrouver les traces de nombreux jeunes Comoriens portés ...
Compte rendu sur les Comoriens disparus en Libye
Engagé dans un combat pour retrouver les traces de nombreux jeunes Comoriens portés disparus depuis 4 et 5 ans en Libye, Me Said Larifou avait pris l’avion la semaine dernière en direction de Tripoli avec passage obligé à Tunis dans la mesure où, les organisations internationales pour la Libye s’y trouve.
Après plusieurs jours de recherches d’informateurs et interlocuteurs, de discussions avec des avocats et organismes pour les migrants, le voyage vers Tripoli s’est avéré périlleux à cause de l’insécurité et de la fermeture du seul aéroport qui pouvait permettre de s’y rendre. Néanmoins, des résultats ont été obtenus pour cette première étape. Compte rendu par Me Said Larifou :
« J'estime que la première étape de ma mission fut très difficile et pénible mais rassurante en ce sens qu'à la suite de longues et pénibles discussions, j’ai eu la confirmation que des Comoriens sont retenus dans des centres tenus non pas par des autorités mais des ravisseurs. En effet il y a plusieurs cas de figure. D’abord ceux qui sont retenus dans les prisons et centres officiels, il n'y a pas de souci pour eux car ils relèvent du cadre légal, donc facile à faire sortir.
Il y a ensuite ceux, nombreux, retenus en toute illégalité et clandestinement par des ravisseurs dont certains traitent avec des autorités et se livrent souvent à toutes formes des violences notamment des sévices et à de l’esclavage, leur libération se fait après des longues et pénibles négociations via des intermédiaires qui en font leur business car elles se font moyennant de l’argent. J'ai réussi à repérer et identifier des interlocuteurs en Libye qui ont commencé à faire un travail de repérage des lieux où seraient retenus des Comoriens et leur identification éventuelle. La deuxième étape sera leur édification avant leur évacuation aux frontières libyennes et tunisiennes.
Ces opérations nécessitent des moyens et du temps car elles se feront hors cadre officiel. Les autorités comme les organisations internationales n'ont pas accès à ces centres tenus clandestinement. Il n'y a pas que des Comoriens, il y a d'autres personnes de diverses nationalités africaines et autres. Il est question d'un vrai trafic humain. Je n'ai pas pu m'y rendre en raison de problèmes de sécurité, je suis donc resté aux frontières de la Tunisie et de la Libye. En ce moment je suis de retour à Paris ce jour pour revenir la semaine prochaine. Pour pouvoir sortir les migrants, il y a d’abord une opération préalable à savoir leur identification et la localisation des lieux de rétention ou de rétention.
C’est l'opération la plus périlleuse et la plus difficile et les ONG établies en Tunisie seules habilitées à intervenir en Libye demandent l'intervention des États. L'autre alternative est l'intervention judiciaire des professionnels du droit d'où ma présence et celle des confrères et consœurs tunisiens et libyens disposés à intervenir en collaboration avec des ONG.
Personnellement, je continue en collaboration avec mes confrères et les organisations internationales de défense des droits de l'homme, mes contacts pour établir la liste la plus complète possible des centres de rétention et des réfugiés qui sont sous la responsabilité des autorités libyennes et des ONG et ceux tenus clandestinement par des ravisseurs clandestins et criminels qui comme le confirment certains reportages et autres images retiennent des migrants en échange d'importantes sommes d'argent.
La situation semble de prime abord complexe voir périlleuse mais avec la bonne volonté et du pragmatisme. C’est souhaitable que des visites soient effectuées par des avocats moyennant des frais d'honoraires et de voyages pour les avocats ou par voie diplomatiques. Il s'agit des êtres et de nos compatriotes en souffrance parce que torturés et peut-être réduits en esclavage. Il est du devoir de l'État comorien de déployer tous les moyens nécessaires pour les sauver.
Des informations précises et circonstanciées fournies par un comorien qui a réussi à s'échapper de l'emprise de ses ravisseurs indiquent la présence des comoriens détenus dans un centre situe dans une ville frontalière entre la Libye et la Tunisie. L'office international des migrants, sollicité par mes soins, n'a pu s'y rendre car ce centre ne figure pas sur son répertoire et il n’est pas non plus sous l'autorité du pouvoir légal et reconnu ».
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