À Madagascar, le ministère de l’Éducation présente ses excuses après la publication vendredi d’un post Facebook demandant aux jeunes fill...
À Madagascar, le ministère de l’Éducation présente ses excuses après la publication vendredi d’un post Facebook demandant aux jeunes filles de porter des « vêtements sages » pour ne pas être agressées sexuellement par les hommes. Une publication qui a déclenché une polémique sur les réseaux sociaux. Pendant tout le week-end, de nombreuses femmes ont publié une photo en jupe ou en robe courte pour protester.
« #MajupeMondroit ». C’est avec ce mot clé et le commentaire « Sa braguette, son problème avec la loi » que de nombreuses femmes ont répondu sur les réseaux sociaux au ministère de l’Éducation.
L’origine de cette indignation, un dessin d’une jeune femme vêtue d’une mini-jupe et d’un haut décolleté publié par le ministère sur sa page Facebook accompagné d’un court texte : « Les vêtements sages que portent les jeunes filles diminuent les besoins diaboliques des hommes qui aiment les violenter. Il est donc du devoir des parents de mettre leurs filles sur le droit chemin pour les éloigner des vêtements qui attirent »
Si plusieurs commentaires ont soutenu le ministère, ceux dénonçant cette vision rétrograde de la femme ont été nombreux et immédiats. « Publication honteuse », « le ministère culpabilise les victimes d’agressions sexuelles », « la culture du viol a encore une longue vie devant elle », « une perception machiste de la femme malgache » peut on lire sur Facebook, Twitter et Instagram.
« La culpabilisation est viscéralement inscrite dans la société où le problème est déplacé sur la longueur de la jupe et non l’éducation et la responsabilité des harceleurs. (…) Il est du devoir des parents d’éduquer leurs fils à comprendre que la femme n’est pas du bétail (…) que les vêtements que porte une femme ne sont point une incitation au viol », écrit quant à elle l’activiste et éditorialiste Mbolantiana Raveloarimisa dans l’Express de Madagascar samedi.
Dimanche 14 avril, soit 48h plus tard, espérant mettre un terme à cette polémique, le ministère a finalement réagi en publiant un long communiqué de presse dans lequel il présente ses excuses, précisant que « rien ne peut justifier les agressions sexuelles envers les femmes, encore moins leurs tenues vestimentaires. » Le post malheureux a lui été supprimé. Par RFI
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