Le samedi 9 février dernier, la Cour Suprême des Comores a publié la liste définitive des candidats autorisés à se présenter aux prochain...
Le samedi 9 février dernier, la Cour Suprême des Comores a publié la liste définitive des candidats autorisés à se présenter aux prochaines élections présidentielles ainsi que celles des gouverneurs des trois iles autonomes.
Pas de surprises, certains parmi les candidats susceptibles de détrôner le président Azali Assoumani ont vu leurs dossiers de candidatures rejetés par cette même Cour Suprême dont les membres ont été nommés par le candidat-président lui-même.
Des arguments très légers, parfois même contradictoires ont été invoqués par la Cour Suprême pour invalider certaines de ces candidatures dont celle de M. Soilih Mohamed Soilih, ancien Ambassadeur des Comores aux Etats Unis, et Représentant Permanent des Comores à l’ONU. Ce dernier avait voulu se présenter aux élections présidentielles en tant que candidat indépendant.
Bien qu’il soit absolument légitime de remettre en causes certaines décisions de la Cour Suprême, il faut également s’arrêter quelques minutes sur le cas de cet ambassadeur aux allures suspectes qui débarqua à Moroni en provenance de New York, cela sans même prévenir ses proches politiques. Sans chercher très loin, on découvre que Son Excellence veut être le premier président comorien à brader Mayotte, prenant ainsi une position complètement opposée aux intérêts nationaux de notre pays.
Connu pour ses contradictions, ses coups bas et son opportunisme primaire, Son Excellence déclare haut et fort que Mayotte se trouve bel bien en France et non aux Comores, contredisant ainsi toutes les résolutions des Nations Unies, de l’Union Africaine, de la ligue des Etats Arabes et du Mouvement des Pays Non-Alignés au sujet de la 4eme ile des Comores. Par la même occasion, Son Excellence contredit tous les discours prononcés à l’ONU par les Chefs d’Etats comoriens qui se sont succédé au pouvoir depuis 1975.
Il suffit de jeter un petit coup d’œil sur la page officielle qui lui était consacré lorsqu’il était à la Mission Permanente des Comores à l’ONU, pour se rendre compte des niaiseries enfantines que faisait publier Son Excellence. Cette page est d’ailleurs toujours disponible sur le lien suivant:
Voici ce qu’on peut y lire (4ème paragraphe):
"M. Soilihi a travaillé dans l’éducation, y compris dans le centre d’évaluation des compétences, à Mayotte, France, entre 2002 et 2004, où il était chargé de l’évaluation-orientation."
On retrouve les mêmes bêtises sur une autre page que l’on peut accéder à partir du lien suivant:
Notre pays ne devrait jamais envoyer des gens aussi ignares et farfelus tels que M. Soilih Mohamed Soilih, nous représenter à l’étranger, encore moins aux Nations Unis. De même, les comoriens qui comme Son Excellence trahissent ouvertement notre pays, ne devraient jamais être autorisés à briguer un mandat présidentiel en Union des Comores. Un homme sans scrupule, cet Excellence. Jusqu’à preuve du contraire, ni les Nations Unies, ni les Comores ne reconnaissent Mayotte comme étant une entité française. Son Excellence le grand bosseur, comme il aime qu’on le qualifie, doit revoir ses dossiers.
Il doit être très difficile pour le gouvernement comorien de trouver plus traitre que Son Excellence. Ce dernier a trahi le pays qui l’a nommé à ce poste prestigieux. Comment un soit disant diplomate comorien, qui recevait un salaire régulier et autres per diem de la part du gouvernement comorien, peut-il se permettre ce genre de dérives? Aucun de ses anciens collègues diplomates dignes de ce nom ne va prendre les discours des présidents comoriens au sérieux.
Son Excellence manque un peu de dignité et d’élégance. Il lui manque surtout un peu de sens dans ses idées. Les Nations Unies, ce n’est pas le marché de Volo-Volo où on peut dire et faire n’importe quoi. Si Son Excellence voulait un poste dans le prochain gouvernement, il aurait pu continuer à jouer au courtisant de carrière comme il sait si bien le faire, mais de grâce, qu’il ne salisse pas l’image de notre pays avec des combines indécentes. Tantôt diplomate, tantôt politicien en campagne électorale. Où avez-vous vu un ambassadeur en exercice se comporter de la sorte? Lorsqu’il était ambassadeur, il a manqué à son devoir de réserve à plusieurs reprises.
Les comoriens savent maintenant que Son Excellence est un vrai traitre à la cause comorienne, ce dont beaucoup soupçonnait déjà depuis plusieurs années. D’ailleurs si on regarde bien son parcours on s’aperçoit très vite qu’il est prêt à vendre son âme au diable, peut-être même son corps, disent les mauvaises langues.
Et que dire de son amateurisme! Sur la même page du site web on trouve deux épellations différentes de son nom. A se demander si ce ne sont pas là des mauvaises habitudes prises avec ses papiers frauduleux. Une fois il se fait appeler Soilih Mohamed Soilih, une autre fois, il se fait appeler Soilihi Mohamed Soilihi. Bien évidemment, chez nous aux Comores, ces petits détails sur l’épellation des noms ne dérangent personne, mais aux Nations Unies, il faut quand même se mettre d’accord une bonne fois pour toute sur l’épellation de son propre nom, or même cela, il est incapable de gérer.
Imaginez-vous les gros dossiers de l’ONU! C’est ce monsieur qui prétend aujourd’hui vouloir diriger les Comores. Vraiment du n’importe quoi! Certes, derrière son discours séduisant, Son Excellence peut parfaitement vous expliquer dans les détails et dans un très bon français la notion d’extraterritorialité ou je ne sais quel autre grand concept pour bien prouver qu’il a bien fréquenté l’Institut d’Etudes Politiques.
Mais dans notre pays il est connu comme étant un magicien, car on le trouve dans tous les coups tordus. Pour vous impressionner, il débute toujours par évoquer ses audiences au Quai d’Orsay.
Aujourd’hui, en voulant régler ses comptes avec le président Azali Assoumani, c’est tout un peuple que Son Excellence a voulu diviser. D’après ce dernier, le Colonel Azali Assoumani aurait tenu des propos extrêmement haineux à l’égard des Anjouanais. Si de tels propos étaient vérifiés comme émanant du président, alors le peuple comorien devrait dans son ensemble prendre toutes ses responsabilités car de tels propos n’ont pas leurs places dans notre pays.
Vu l’histoire récente des Comores, il était quand même irresponsable et immature pour un ex-ambassadeur de traiter en direct sur les réseaux sociaux et avec une légèreté pareille, un sujet aussi sensible tel que la haine supposée des habitants d’une ile envers les habitants d’une autre ile. Les conséquences des propagations de tels propos seront dévastatrices pour notre pays, peu importe si ces propos proviennent effectivement de la bouche du président, ou s’ils sont purement et simplement une fabrication schizophrénique de Son Excellence. Ce dernier aura sa part de responsabilité si une guerre fratricide ou je ne sais quelle sécession éclatait entre les iles comoriennes. Son Excellence a la soif du pouvoir mais malheureusement, il n’a pas les épaules assez larges et solides pour assumer la responsabilité de ses actes.
Les amateurs de la politique comoro-comorienne se rappellent très bien que lors des dernières élections présidentielles de 2016, Son Excellence s’était permis de déserter pendant plus de six mois son bureau de la Mission Permanente des Comores aux Nations Unies pour aller soutenir son grand ami, Mohamed Ali Soilih alias Mamadou. Pour l’occasion, Son Excellence avait créé le mouvement Jeunesse Mamadou, tout cela pendant qu’il continuait, en fin manipulateur qu’il est, à percevoir son salaire d’ambassadeur. Un chapitre sera sans doute consacré sur ce comportement insolite dans les annales de la diplomatie mondiale.
Si on veut être ambassadeur, certains comportements sont à éviter. Son Excellence peut soutenir Mohamed Ali Soilih, c’est son droit le plus absolu, mais il aurait dû au moins avoir le courage de démissionner de son poste d’ambassadeur avant de rentrer dans la politique. Malheureusement Son Excellence ne sait pas ce que c’est que l’éthique ni la déontologie diplomatique.
Deux ans plus tard, Son Excellence n’hésite pas à lâcher son mentor Mohamed Ali Soilih, pour tenter de se présenter lui-même aux élections présidentielles de 2019. Les partisans de Mohamed Ali Soilih n’en reviennent pas et à ce jour, ils n’ont toujours pas digéré le coup de poignard dans le dos venu tout droit des mains de Son Excellence. Maintenant que Son Excellence a été démis de ses fonctions, sa candidature définitivement rejetée et son passeport diplomatique invalidé, il se met à délirer en nous parlant de tous ces nobles concepts qu’il a lui-même bafouée dans le passé avec ses amis politiciens d’hier.
Cependant, connaissant fort bien ses méthodes, Son Excellence pourrait avoir le culot de se replier vers le gagnant des présidentielles de 2019, même si c’est Azali Assoumani lui-même. Après tout, la manipulation ainsi que le changement de veste sont deux des sports favoris de Son Excellence. Tout le monde se rappelle de ses déboires lorsqu’il était Directeur Général de l’ORTC. Un autre article traitera ce sujet précis prochainement. Quant aux différents régimes qui se sont succédés dans le pays depuis un quart de siècle, il les a tous côtoyés et soutenus, sans exceptions, ni état-d’ âme. [...]
Par Abdoussalam Mohamed Kassim
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