Les électeurs des trois îles des Comores sont appelés aux urnes, ce dimanche, à l'occasion des élections présidentielle et des gouver...
Les électeurs des trois îles des Comores sont appelés aux urnes, ce dimanche, à l'occasion des élections présidentielle et des gouverneurs anticipées. Bémol:le pouvoir en place veut, à tout prix, faire passer le président-candidat Azali Assoumani, dès le premier tour pour éviter l'humiliation au deuxième tour.
"Yegwa Ndzima", promet-on. M. Azali a donné le consigne à tous celles et ceux qui ont accepté d'être à son service au ministère de l'Interieur, à la Ceni et à la Cour suprême. Et il leur a demandé surtout de faire passer le message aux subalternes.
Tous les moyens de l'Etat sont déployés depuis le début de la campagne pour rassembler des foules et impressionner l'opinion en vue d'anticiper une autoproduction de victoire des dimanche soir.
Or, il n'est un secret pour personne, un scrutin régulier, dimanche, ne permettrait pas l'élection d'un candidat au premier tour.
Ainsi, si M. Azali est capable, grâce à sa prétendue popularité et sa politique économique et sociale dans le pays, de faire produire ce "miracle", il doit accepter la transparence et l'implication dans le processus électoral de toute personne ou organisme de bonne volonté.
Il doit surtout renoncer à la manipulation de l'armée et de la justice comme c'est le cas jusqu'à ces dernières heures. La légitimité viendra seulement et uniquement du vote des Comoriens. Pas des faux procès verbaux. Le contraire serait une nouvelle trahison envers la nation qui ne semble pas prête aujourd'hui à tout accepter.
Rien ne pourra être dissimulé dimanche, tout se saura très rapidement. Car le monde a changé avec les nouvelles technologies de l'information et la nouvelle génération de comoriens, même si on a du mal à l'accepter du côté du pouvoir en place.
On n'est plus à l'époque d'Omar Tamou et d'Ahmed Abdallah, les coupures de courant ne changent rien aujourd'hui. Il y a le solaire et les smartphones avec des autonomies incroyables d'énergie.
Dans ce contexte extrêmement tendu entre le peuple et ses gouvernants, l'armée et la justice ont une responsabilité immense. Elles n'ont pas à se ranger dernière un camp, mais à défendre nos institutions, défendre la paix civile et surtout le respect du vote des électeurs et des électrices..
C'est le devoir de l'armée et de son chef d'état- major. Les nôtres devraient prendre l'exemple récent de leurs homologues algériens.
Si la constitution attribue au président de Union le rôle de chef des armées, c'est pour faire respecter cette même constitution et non la faire violer.
Cette responsabilité incombe également à la Ceni, aux Ceii et à tous les organes impliqués dans le processus électoral. Les arrêtés et notes du ministre de l'intérieur destinés à limiter le droit des électeurs et à rendre moins transparent le processus électoral sont nuls et non avenus aux yeux de la loi. Ils ne sont pas opposables à qui que se soit. Ni les membres des organes électorales ni les représentants des candidats dans les bureaux de vote n'ont pas à les respecter.
Laissons le peuple aller aux urnes en toute tranquillité et surtout respectons son verdict pour éviter à le pousser vers une contestation qui pourrait embraser le pays et rendre encore plus dure la vie de notre population.
M. Azali Assoumani, M. Kiki, M. Youssouf Idjihadi, M. Fakri Mradabi, M. Djaza Ahmed, Mme Harmia Ahmed, votre pays et vos concitoyens vous regardent attentivement et attendent de vous un esprit compatriote. Ils ne demandent qu'un vote paisible, dimanche, et un résultat reflétant la réalité des urnes.
Tout acte contraire serait considéré comme une trahison et serait dénoncé à tous les niveaux. Et bien entendu, il sera rejeté.
Par Ali Mmadi
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