Ali Said Bakary est un acteur du secteur primaire. Dans un entretien qu’il nous a accordé, il livre ses points de vues pour le décollage ...
Ali Said Bakary est un acteur du secteur primaire. Dans un entretien qu’il nous a accordé, il livre ses points de vues pour le décollage de ce secteur générateur d’emplois. Mais pas que l’emploi.
En effet, selon Mr Bakary, la consommation des produits alimentaires importés qu’il n’hésite pas à qualifier de « maladie » ou « poison » est le principal facteur des accidents vasculaires cérébraux qui sévit aux Comores depuis un bout de temps. Lisez sans sans modération l’entretien.
En effet, selon Mr Bakary, la consommation des produits alimentaires importés qu’il n’hésite pas à qualifier de « maladie » ou « poison » est le principal facteur des accidents vasculaires cérébraux qui sévit aux Comores depuis un bout de temps. Lisez sans sans modération l’entretien.
Habari Zacomori: Vous étiez ensemble avec le président candidat Azali Assoumani à Ivembeni pour le rassemblement des acteurs du secteur primaire. Que comptez-vous tirer comme profit ?
Sai Ali Bakary: J'ai eu cette occasion honorable d'être présent à ce RDV crucial à Ivembeni dans le Mboudé, une région agricole par excellence mais aussi la région de mon grand frère et ami Houmed Msaidié, directeur de campagne du candidat Azali Assoumani.
L'émergence de notre pays a besoin comme premier chevalier les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs du pays, avec le soutien indéfectible de la Chambre de l'agriculture, pêche et élevage.
La chambre d'agriculture est un levier d'action de création d'emplois et de richesses. La création de cette institution de la société civile a été pensée par almarhum Dr Kassim et le président Momo en 2005.
Habari Zacomori: Elle a attendu longtemps pour sa mise en place, pire à ce jour, vous ne disposez encore rien de concret.
S. A. B.: Compte tenu de la situation socioéconomique et en particulier alimentaire de notre pays on peut voir les choses ainsi. Mais je vais vous dire, la première proposition pour créer la chambre d'agriculture française a été faite par Maréchal Bugeaud, député de Dordogne en 1840. Pourtant, il a fallu attendre son investiture officielle en 1924, et les moyens financiers et matériels pour la faire fonctionner en 1927. Nous sommes pour l'émergence. Car c'est aussi le développement des infrastructures rurales. En 2019, le pêcheur doit être équipé de système de signalisation pour sa localisation et sa sécurité.
Des filières pêche, élevage et agriculture doivent voir le jour rapidement parmi les formations dispensées à l'Université des Comores afin de former des techniciens capables de répondre à des besoins spécifiques de notre pays mais aussi c'est une manière d'attirer la jeunesse dans ce secteur très prometteur en terme d'emplois d'avenir.
Habari Zacomori: Vous croyez au candidat Azali Assoumani qu'il pourra vous aider à révolutionner ce secteur ?
S. A. B. : Sans cette révolution dans ce secteur primaire, il n'y aura jamais d'émergence et même avec du pétrole et du gaz. La manne financière que les comoriens reçoivent tous les jours de la diaspora c'est pour "acheter les maladies" chez nos voisins à Madagascar et la Tanzanie ( les tarots, les oignons, les ails et j'en passe) tous des poisons, les viandes pourries un peu partout en Amérique latine. Notre pays est devenu le pays de la région le plus touché par le phénomène AVC. On importe les maladies avec notre argent et on repart chez eux soit disant pour aller les traiter.
Ça doit cesser. Un pays émergent doit commencer par une autosuffisance alimentaire et je crois que seul Azali a la volonté et l'expérience pour affronter ce défi. En tout cas, lorsque les autres, en écoutant le mot "émergence" en rigolent et font un sujet de plaisanterie, cela ne veut dire qu'une chose, ils ne croient même pas à cette possibilité pour nôtre pays malheureusement. Or Azali y croit. Il ose. Il a la volonté de rompre avec ce système que les autres s'accrochent toujours.
Habari Zacomori: Permettez moi de rebondir. Avez vous des suggestions de solutions initiales pour développer ce secteur primaire ?
S.A.B. : Pour l'agriculture:
Nous devons prévoir de faciliter les investissements, notamment grâce à l’importation de machines qui seront jugées utiles dans la pratique de nos terres, inventer les moyens de généraliser de nouvelles techniques plus productives dans les petites et moyennes exploitations agricoles. Les techniques agricoles traditionnelles ne sont plus jugées assez efficaces et surtout, il ne prennent pas suffisamment en compte les aspirations émancipatrices qui prennent forme dans le monde agricole, l'agriculture vivrière doit céder la place à l'agriculture de rente et cela ne peut être possible sans une réelle politique d'investissement, une réelle campagne engagée dans l'action pour pousser les gens vers ces métiers, surtout la jeunesse.
Pour la pêche: on peut déjà penser à notre voisin Les Seychelles. Établir des accords de pêche avec des pays étrangers moyennant des besoins à définir comme du matériel de pêche, des formations pratiques....etc. Penser surtout à des moyens de conservation, de congélation...pour lutter contre les pénuries durant les saisons de pluie par exemple.
Pour l'élevage: pas d'élevage sans fourrage et sans eau. Les moyens de développer notre agriculture seront aussi destinés à faire pousser les plantes qui servent à nourrir les animaux sous forme de pâturage , résidus de culture ou de cultures de céréales immatures. Nourrir nos bêtes. C'est ce qui nous manque le plus cruellement.
À cela s'ajoute la diversification des espèces. Par exemple, les "vaches de lait" afin de pallier le manque aussi cruel que vitale de lait dans notre pays. Mais aussi les vaches à viandes. L'élevage de poules pondeuses et de chaire. Nous devons être objectif telle une bonne ménagère. Mettre les moyens pour s'auto-suffire en alimentation avant d'envisager encore plus grand.
À ce stade, je ne peux éviter de penser que rien que la diaspora retraitée, par exemple, ou même active, rêve d'une vie aux Comores mais seul et seulement s'il y avait de quoi manger sainement et des soins de santé adaptés. Et même pour le touriste aussi, ce serait un bon début de tentation, ne pensez-vous pas? Au sujet de la santé, espérons qu'avec le chantier El Maarouf que j'ai eu l'opportunité de le visiter ce matin avec le président-candidat, les choses vont changer inchallah.
À ce stade, je ne peux éviter de penser que rien que la diaspora retraitée, par exemple, ou même active, rêve d'une vie aux Comores mais seul et seulement s'il y avait de quoi manger sainement et des soins de santé adaptés. Et même pour le touriste aussi, ce serait un bon début de tentation, ne pensez-vous pas? Au sujet de la santé, espérons qu'avec le chantier El Maarouf que j'ai eu l'opportunité de le visiter ce matin avec le président-candidat, les choses vont changer inchallah.
Propos recueillis par notre correspondant à Moroni
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