Salam Je vous remercie tous pour vos publications, messages et appels. Je vous avoue que j'ai été surpris par la résonance qu...
Salam
Je vous remercie tous pour vos publications, messages et appels. Je vous avoue que j'ai été surpris par la résonance qu'a eu mon cri de détresse à l'endroit de la communauté internationale.
Il est vrai que je ne devais pas perdre mon sang froid, en tant que représentant d'un pays étranger en Union des Comores, mais avant d'être représentant de ce grand pays démocratique qu'est la Corée du Sud, je suis un enfant des Comores.
C'est pour cela que j'ai décidé de présenter ma démission au Ministre Coréen des affaires étrangères qui m'a nommé, car peut être ne suis-je plus capable de les représenter, selon les critères diplomatiques qui régissent les relations internationales à savoir: se taire, regarder et rapporter les malheurs du monde.
Je vis aux Comores depuis 20 ans maintenant, et mon choix de rentrer au pays après 25 ans à l'étranger, était de venir apporter ma contribution dans le domaine que j'avais choisi durant mes études, à savoir l'entrepreunariat. Ce cri de détresse est venu de mon coeur, de mes tripes face au quotidien du comorien lambda qui se dégrade de jour en jour. J'aurais pu me taire en me disant que je suis un privilégié et que je souffre moins... Mais ça aurait été un pêché, d'entendre des fausses vérités sans rien dire, et ma conscience n'aurait pas été tranquille car nous sommes tous dans le même bateau et quand il chavire tout le monde chavire .
Ce n'était pas un acte prémédité mais une expression spontanée de la douleur de voir des blessés, des morts, des personnes emprisonnées, torturées simplement pour avoir défendu leurs idéaux ou opinions. C'était aussi l'expression de la frustration de ne pas avoir pu accomplir mon devoir de citoyen comorien (on m'a sorti de la liste électorale alors que même des morts ont voté par procuration) et la frustration de voir que ces élections n'ont pas exprimé la volonté du peuple souverain.
Ce n'est sûrement pas ce que les pères libérateurs de notre pays voulaient pour nous, lors de la proclamation de notre indépendance. Je sais que j'ai peut-être pris un risque, je sais que ces forces vont essayer de me salir, vont vouloir me piéger, vont chercher la petite bête pour me mettre dans des problèmes, ou peut être pire, mais ma conscience est tranquille et rien ne peut m'arriver à part ce que Allah a décrété pour moi.
Ceci n'est pas mon combat seul, c'est le combat de toute une génération qui aujourd'hui veut vivre dans un pays en paix, un pays qui respecte les Droits de l'Homme, un pays qui apporte son soutien aux plus démunis, un pays qui regorge de tant de talents qui ne demandent qu'à s exprimer. Nous ne demandons rien d'extraordinaire, juste vivre dignement, sans peur, et travailler pour le développement de tous.
Salam et merci encore
Fahmy Thabit
Fahmy Thabit
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