Diminué depuis quelques mois par les emprisonnements massifs de ses leaders au premier rang desquels l'ex-président Ahmed Abdallah Mo...
Diminué depuis quelques mois par les emprisonnements massifs de ses leaders au premier rang desquels l'ex-président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, le parti mise sur cette élection anticipée pour sortir la tête de l'eau. Et c'est Me Mahmoudou qui porte cette mission après avoir été désigné comme plan B.
Il fallait saisir sa chance. Le jeune avocat issu de la région de Oichili, l'une des moins favorisées de la Grande-Comore, ne pouvait pas espérer mieux. Être le candidat à l'élection présidentielle du plus grand parti du pays. Il ne pouvait que saisir l'occasion pour tenter d'entrer à Beit-Salam, être le tombeur du colonel Azali de plus en plus contesté, et marqué l'histoire politique de sa région.
Et depuis deux semaines, l'avocat, jusqu'ici inconnu dans le paysage politique national, inscrit des points et est desormaisconsidéré comme le seul candidat en mesure de battre le président-candidat qui veut rester au pouvoir encore 10 années. Et les chances de qualification pour le second tour font l'unanimité après les deux démonstrations de force réalisées à Moroni Ajao et à Mutsamudu Anjouan.
Les deux dissidents du parti Juwa, Fahmi Saïd Ibrahim et Jaffar El-Maceli, ne peuvent que s'en prendre à eux-mêmes, nous dit-on, s'ils ne parviennent pas à réunir les foules fautes de soutien au sein du parti.
En tout cas le pari audacieux du parti de l'ex président Sambiest jugé intelligent par plusieurs observateurs politiques. Un candidat jeune, avocat, jamais impliqué dans les affaires politiques. Cela répond parfaitement à la demande de la jeunesse et de la société civile comoriens qui attendaient désespérément le renouvellement de sa classe politique.
Me Mahmoud est également issu de Oichili, une région peu favorisée politiquement et économiquement et dominée par un personnel politique qui n'a jamais réussi à faire avancer sa cause. Aujourd'hui, avec Me Mahmoud le Oichili a une chance de conduire les destinées de l'archipel. Mais encore faut-il que la région se mobilise massivement en sa faveur.
En ce qui concerne son projet, l’avocat de 49 ans parle de la mise en place d'une justice équitable et indépendante qui sera au service de la population et non des gouvernants. Il promet aussi de lutter contre la pauvreté du pays et de réduire le train de vie de l'Etat. Il s'engage surtout à rendre le pouvoir aux Anjouanais en 2021, conformément à la constitution issue des accords de Fomboni.
Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'agit d'un programme qui va dans le sens de ceux qui dénoncent le régime Azalidepuis la suppression de la Cour constitutionnelle au mois d'avril 2018. Il reste à voir si l'engouement suscité en faveur de cette candidature et le rejet du pouvoir en place seront traduits dans les urnes le 24 mars prochain. Il faudrait aussi que l'élection soit libre et transparente. Ce que l'opposition en général craint très fortement à juste titre.
Par Kamal Eddine Bacar, Afajr
Par Kamal Eddine Bacar, Afajr
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