Les trois recommandations du « dialogue inter-comorien »
Le dialogue inter-comorien requis par le chef de l’Etat et facilité par Lamamra a eu lieu. Mais, il a été boycotté par l’union de l’opposition, qui a été suppléée par d’autres composants. Il recommande trois points.
«La mise en place d’un cadre de concertation, la tenue du premier tour de l’élection du Président et des gouverneurs avant le 24 mars 2019, et la mise en place d’un comité de suivi des conclusions du dialogue».
La mouvance déroule sa feuille de route. Rien ne l’en dévie. Pas même les humeurs de l’union de l’opposition. Dans une conférence organisée hier mardi 13 novembre 2018 à l’hôtel Retaj de Moroni, la Mouvance présidentielle et certains représentants des partis et mouvements de l’opposition ont annoncé officiellement la fin du dialogue inter-comorien.
Le co-président de la mouvance Sounhadji Athoumani est revenu sur le déroulement du dialogue et les difficultés rencontrées. «Initié par le chef de l’Etat et lancé par l’intermédiaire du haut représentant de l’Union Africaine, Ramtane Lamamra, le dialogue inter-comorien a eu lieu du 14 septembre au 25 octobre 2018. Malgré des avancées dans le cadre des mesures d’apaisement, l’union de l’opposition a quitté la table de discussion. Mais cela n’a pas empêché l’évolution du dialogue.»
Dès lors, s’agit-il réellement de dialogue inter comoriens initié par Lamamra? Sounhadji comme son collègue, nouveau coprésident de l’opposition Abdoulkarim Mohamed en passant par le chef de la délégation de la mouvance Ali Mliva Youssouf ont livré les conclusions des discussions. Ils ont présenté et distribué à la presse le communiqué final du dialogue.
Dans ce fameux « Communiqué » final signé par les deux coprésidents Sounhadji et Abdoulkarim, plus les deux chefs de délégation, Ali Mliva Youssouf de la mouvance et Ben Omar de l’opposition sans oublier le chef de la délégation de la société civile Athoumani Houdhoir, il a été écrit noir sur blanc que «les parties prenantes au dialogue inter comorien se sont convenues de la mise en place rapide de mesures d’apaisement et d’assainissement du climat politique national. L’évolution du dialogue inter comorien a permis d’assoir un cadre permanent de concertation et de dialogue tripartite (des représentants de la mouvance présidentielle, des partis de l’opposition et de la société civile)».
Trois points essentiels ont été retenus comme propositions par le « Cadre de concertation et le dialogue inter comorien ». Il s’agit donc de « la mise en place d’un cadre de concertation et de suivi du processus électoral, pour permettre la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes. La tenue du premier tour de l’élection du Président de l’Union et des gouverneurs à une date ne dépassant pas le 24 mars 2019. La mise en place d’un comité de suivi des conclusions du dialogue, pour le renforcement de la paix, la cohésion nationale et la stabilité du pays.»
Le communiqué tout comme la conférence laissent un goût d’inachevé. Après des Assises nationales dites inclusives et populaires, qui devaient faire le bilan de 42 ans d’indépendance et fixer un nouveau cap pour les Comores, le cadre de concertation était supposé apaiser les tensions politiques et aplanir les difficultés avant d’affronter les nouvelles échéances électorales dans la sérénité.
Or le retrait de l’union de l’opposition qui représente les partis politiques qui pèsent sur la vie politique locale, pour non respect des mesures d’apaisement tend à confirmer que ce qui compte avant tout, c’est le jeu politique et non pas répondre aux enjeux. Le pire est que tous les acteurs se livrent à ce petit jeu.
Par Chamsoudine SAID MHADJI ©Masiwa
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