Me Abdoulatuf ©Masiwa L'avocat de Salami affiche des assurances vis-à-vis de la justice comorienne, nous laissant comprendre que, p...
Me Abdoulatuf ©Masiwa |
L'avocat de Salami affiche des assurances vis-à-vis de la justice comorienne, nous laissant comprendre que, pour le moment, il fait confiance à cette dernière pour faire éclater la vérité dans cette affaire. Et tant mieux pour lui et pour son client.
Dieu sait combien des déclarations de ce genre ont été suivies, après le verdict du tribunal, par les vociférations les plus acerbes de la part de ceux qui ont affiché cette confiance dès le début de leur mission.
Dieu sait combien des déclarations de ce genre ont été suivies, après le verdict du tribunal, par les vociférations les plus acerbes de la part de ceux qui ont affiché cette confiance dès le début de leur mission.
En revanche, je suis surpris de la récupération faite des propos de cet avocat par les ministres du régime Azali. Aujourd'hui, ils remercient tous cet avocat. Et attendons de voir ce qu'ils diront demain.
Mais, je voudrais bien qu'on comprenne ceux parmi les avocats de la place qui, tout en étant convaincus des vertus de la justice dans un monde civilisé, continuent à ne pas faire confiance à cette justice comorienne.
Si les autres oublient vite, eux se rappellent très bien de l'affaire Combo où un homme aussi honorable que le libérateur d'Anjouan et le premier et unique Général de l'Armée comorienne s'est fait humilié, déshonoré et mis en prison par la justice comorienne, la même justice qui le libérera plus tard et le relèvera de toutes les charges pesant contre lui, parce que le pouvoir exécutif a changé de mains.
C'est le même procureur qui a porté l'accusation contre Salim et qui l'a soutenu pendant longtemps en refusant les multiples demandes faites par les avocats de la défense qui est parti demander la relaxe de l'accusé quelques mois plus tard. Et aujourd'hui, l'histoire se répète et on nous demande de faire confiance à cette même justice.
C'est le même procureur qui a porté l'accusation contre Salim et qui l'a soutenu pendant longtemps en refusant les multiples demandes faites par les avocats de la défense qui est parti demander la relaxe de l'accusé quelques mois plus tard. Et aujourd'hui, l'histoire se répète et on nous demande de faire confiance à cette même justice.
En tout cas, moi, l'avocat que je suis, je ne peux pas donner un chèque en blanc à cette justice-là, faite d'hommes plus arrogants que le créateur de l'univers et souvent insensibles à toute notion d'humanité. Combien de fois des honorables magistrats ont maltraité des avocats et leurs clients, aussi bien en audience publique qu'en chambre de conseil, en leur imposant leur diktat et non pas celui de la loi, par des phrases comme "Ici, c'est moi qui décide".
On nous dit que le chef de l'Etat demande à ce que ces affaires soient jugées le plus tôt possible. Et on voudrais nous faire croire que tout cela est normal. On voudrait nous faire croire que cela ne constitue pas une immixtion de l'exécutif dans le judiciaire.
Ce tableau me rappelle celui décrit par Me Maurice Garçon, le 17 mars 1939, pour ce qui concernent les magistrats français :
"[Les magistrats] sont d'ailleurs ingrats. Si le gouvernement change, ils se mettront au service de celui qui tient présentement le pouvoir et jetteront impitoyablement en prison ceux dont quinze jours avant ils léchaient encore les bottes et auxquels ils doivent ce qu'ils sont".
Alors, désolé pour vous Monsieur le Ministre, mais j'ai le droit de ne pas faire confiance à la justice comorienne.
Par Abdoulbastoi Moudjahidi
Par Abdoulbastoi Moudjahidi
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