Depuis quelques mois, les rumeurs les plus folles laissent planer une possible crise de trésorerie à la Société comorienne des hydrocarbu...
Depuis quelques mois, les rumeurs les plus folles laissent planer une possible crise de trésorerie à la Société comorienne des hydrocarbures (Sch). Si les explications officielle peinent à venir, les informations véhiculées par la presse et jamais démenties confortent les thèses alarmistes selon lesquelles l’entreprise serait dans « une situation de quasi-faillite ».
Le passif devient lourd. La société s’est laissé faire ces dernières années avec des investissements hasardeux. Les responsables se défendent avec les arguments du monde mais le fond et la forme sont loin de convaincre. Le constat est sans appel. La mise en place d’un système d’auto-surveillance et l’étouffement des organes de contrôle ont joué un grand rôle dans la marche forcée vers la décadence.
Le passif devient lourd. La société s’est laissé faire ces dernières années avec des investissements hasardeux. Les responsables se défendent avec les arguments du monde mais le fond et la forme sont loin de convaincre. Le constat est sans appel. La mise en place d’un système d’auto-surveillance et l’étouffement des organes de contrôle ont joué un grand rôle dans la marche forcée vers la décadence.
À qui la faute ? La gestion, nourrie par un copinage d’un autre âge, a mis l’entreprise dans des lendemains incertains avec les conséquences pour l’économie du pays. C’est d’ailleurs pourquoi les autorités sont en train de mettre en place un plan de redressement dont les contours n’ont pas encore été dévoilés. Mais l’heure est grave. La société comorienne des hydrocarbures attend une cargaison le 5 novembre. En attendant, la société bricole avec des pétroliers au large…Jusqu’à quand ? Al-watwan revient sur l’inquiétude qui plane dans l’entreprise et certaines mesures de sauvetage que le gouvernement compte prendre pour épargnerle pays d’un désastre économique.
“Nous sommes en train de réfléchir un plan de redressement à la Sch”. Au cours d’un point de presse, mardi à Beit-Salam, le ministre des Finances et du Budget a publiquement dit haut ce que beaucoup parle tout bas. L’explication du ministre était laconique pour un sujet qui domine les esprits des gens de la presse ces derniers temps. «Nous y travaillons, vous serez tous informés de ce qui se fait pour redresser l’entreprise», a seulement souligné Saïd Ali Saïd Chayhane.
Si le gouvernement prévoit «un accompagnement», c’est le signe aussi qu’un coma financier est à prévenir. Car, en plus de fournir du carburant à la seule entreprise d’électricité, de jouer le rôle de moteur dans l’activité économique, la Sch reste un grand contributeur de l’Etat en termes de taxes et d’Ibd (Impôts sur les bénéfices divers). La société alimente le Fonds d’entretien routier (Fer) et contribue au financement d’œuvres officielles de l’Etat.
Aujourd’hui, c’est l’inverse qui se réalise avec « un plan d’aide » nécessaire pour renflouer les caisses de l’entreprise et permettre à la société de supporter ses charges essentielles. La Sch avait fourni des états financiers en gros caractères en 2017 avec un résultat net de 14 milliards de francs comoriens. Mais à quel prix ? (lire page 4). En 2018, c’est «un triste retournement de situation » qui passerait mal, d’abord à l’intérieur de l’entreprise où l’on avale amèrement les années Chatur à la grande société. Même si, les proches de l’ancien directeur général se disent “fiers” de son bilan, citant les investissements engagés et son audace à mettre la Sch sur la voie de l’investissement.
Un contrôle des comptes de la société a été effectué par des financiers à la demande des autorités. Les conclusions n’ont toujours pas été rendues publiques. Le ministre des Finances a nommé une commission de trois personnes, il y a trois semaines. Des travaux sont en cours. « Il faut attendre à la fin du mois de décembre pour comprendre et se faire une idée de la situation réelle de la société », nous dit un cadre de la société qui suit de près le dossier.
L’Etat a décidé d’agir.
L’accompagnement pourrait se traduire par la prise en charge «de deux ou de trois cargaisons» avec un possible retour «de tous les termes » qui ont fondé le partenariat entre le gouvernement comorien et la Banque islamique de développement (Bid). Les autorités sont, selon toute vraisemblance, dans le qui-vive et ce d’autant que le passif de l’entreprise est lourd. «Nous sommes obligés de prendre en charge certains coûts de la société et voir comment la ramener à une situation financière acceptable», nous disent d’autres sources. La Sch avait connu une situation similaire à la même période en 2011.
A.S.Kemba (Al-watwan)
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