Le conflit armé qui oppose l’armée comorienne et des insurgés Anjouanais opposés au régime dictatorial semble trouver une issue à travers...
Le conflit armé qui oppose l’armée comorienne et des insurgés Anjouanais opposés au régime dictatorial semble trouver une issue à travers un protocole d’accord signé ce vendredi entre les représentants respectifs du gouvernement, du gouvernorat d’Anjouan et de la notabilité.
Cet protocole aux allures d’un ultimatum affirmait que « le président de la République est disposé à accorder l’impunité » aux insurgés qui se rendrait avec ses armes avant 18h de ce 19 octobre.
Trouver une issue qui permette de mettre fin à ce conflit qui a fait de nombreux victimes et pourrait en faire davantage ne peut qu’être salué. Mais cet accord ne présente pas les garanties de paix pour les insurgés et ce malgré le texte signé ce matin.
La garantie d’impunité supposée bénéficier aux insurgés n’est en réalité qu’un appât destiné d’une part à faire endosser au gouverneur une responsabilité dans cette insurrection et du coup à confirmer l’accusation de la première heure du ministère de l’intérieur et d’autre part aux insurgés dont la tranquillité ne sera que de quelques jours.
Pour simplifier voici la suite de la suite possible de la reddition. Après quelques jours on risque d’apprendre que les insurgés de Mutsamoudou ont été arrêtés, peut-être séparément à des jours d’intervalle pour mieux dissimuler le lien de ses arrestations avec l’insurrection du 15 octobre. Et aux accusations de trahison à l’endroit d’Azali voici ce que celui-ci répondra personnellement ou par l’intermédiaire de son directeur de cabinet ou ministre de l’intérieur si ce n’est par le célèbre procureur général:
Pour simplifier voici la suite de la suite possible de la reddition. Après quelques jours on risque d’apprendre que les insurgés de Mutsamoudou ont été arrêtés, peut-être séparément à des jours d’intervalle pour mieux dissimuler le lien de ses arrestations avec l’insurrection du 15 octobre. Et aux accusations de trahison à l’endroit d’Azali voici ce que celui-ci répondra personnellement ou par l’intermédiaire de son directeur de cabinet ou ministre de l’intérieur si ce n’est par le célèbre procureur général:
D’abord ce n’est pas à un Ministre de l’Education de conclure un accord concernant des affaires de défense et de sécurité. Sa signature n’engage pas le président qui conformément à l’article machin truc ne décide que par décret...Le protocole signé par la ministre n’est pas valable. Une opération de saisine de la Cours suprême pourrait même être diligentée pour venir contester le protocole d’accord du 19 octobre et permettre ainsi à Azali de ne pas le respecter. On ressortira des textes avec des interprétations bien huilées pour contester la légalité de ce protocole en évoquant notamment la gravité des faits (’atteinte à la sûreté de l’Etat, terrorisme...). La Cour de Sûreté de l’Etat dont j’ignore le mode de saisine trouvera le moyen de saisir cette affaire et offrir le prétexte objectif au président pour ne pas respecter la promesse d’impunité donnée aux insurgés...
Ensuite il sera expliqué que le document signé le 19 octobre mentionnait que le président de la République était « disposé à accorder » et non « accorde » l’impunité. On explicitera avec l’habileté d’un Msaidié que cela voulait dire que le président « envisageait » de ne pas les punir mais aucunement un engagement ferme. Et qu’au vu des éléments de l’enquête d’après-conflit, il s’avère que ces insurgés étaient impliqués dans d’autres affaires dont la tentative d’assassinat du vice-président Moustadrane.
Puis il pourra être avancé également le fait que ce n’est pas au Président de la République de décider de l’impunité d’auteurs de délits qui plus est criminels. C’est de la compétence de la justice au non de la séparation des pouvoirs, nous dira-t-on. Et on ajoutera de manière fort justement convaincante qu’il ne serait pas logique que la justice garde en prison des personnes accusées de « tentative » de coup d’état (Barwane,SAST...) et de l’autre côté des personnes qui sont passées à l’acte, ayant entraîné la morts et des blessés puissent être laissés libres et bénéficier d’une immunité décrété par celui-là même qui est garant de la sûreté de l’Etat. Au final, le protocole d’accord du 19 octobre est un piège à cons tendus aux insurgés de Mutsamudu.
Puis il pourra être avancé également le fait que ce n’est pas au Président de la République de décider de l’impunité d’auteurs de délits qui plus est criminels. C’est de la compétence de la justice au non de la séparation des pouvoirs, nous dira-t-on. Et on ajoutera de manière fort justement convaincante qu’il ne serait pas logique que la justice garde en prison des personnes accusées de « tentative » de coup d’état (Barwane,SAST...) et de l’autre côté des personnes qui sont passées à l’acte, ayant entraîné la morts et des blessés puissent être laissés libres et bénéficier d’une immunité décrété par celui-là même qui est garant de la sûreté de l’Etat. Au final, le protocole d’accord du 19 octobre est un piège à cons tendus aux insurgés de Mutsamudu.
Saïd Idriss
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