Dans cette interview, le premier secrétaire national du parti Ulezi et coordinateur de l’alliance de l’opposition en France, Natuk Mohamed ...
Dans cette interview, le premier secrétaire national du parti Ulezi et coordinateur de l’alliance de l’opposition en France, Natuk Mohamed Mouzaoir dénonce la politique du Président Azali.
Quel bilan faites-vous sur les deux ans du Président Azali ?
Le bilan du colonel président est catastrophique tant sur le plan socioéconomique que sur le plan politique et diplomatique. Au lendemain de son serment la première décision de celui qui a été élu sous le Slogan « UN JEUNE UN EMPLOI » est de licencier plusieurs centaines de jeunes sans aucune création d'emplois 2ans après.
Le porte-monnaie du citoyen comorien est vidé par la cherté de la vie et le matraquage fiscal. Même le Hadj, 5ème pilier de l'islam, est devenu un fardeau pour une population qui peine à se payer de quoi à manger. Les 2 ans du colonel se résument par des libertés d'expressions et d'opinions bafouées, dissolution des lois par des décrets. Comment lutter contre la corruption quand la première décision est de dissoudre la commission anticorruption et Commission Nationale des Droits l'Homme et des Libertés (CNDHL) ? Cerise sur le gâteau en ce qui concerne le coup d'état institutionnel et constitutionnel du 12 avril 2018 relatif au transfert des prérogatives de la cour constitutionnelle à la cour suprême. D’emblée le colonel navigue à vue.
Le porte-monnaie du citoyen comorien est vidé par la cherté de la vie et le matraquage fiscal. Même le Hadj, 5ème pilier de l'islam, est devenu un fardeau pour une population qui peine à se payer de quoi à manger. Les 2 ans du colonel se résument par des libertés d'expressions et d'opinions bafouées, dissolution des lois par des décrets. Comment lutter contre la corruption quand la première décision est de dissoudre la commission anticorruption et Commission Nationale des Droits l'Homme et des Libertés (CNDHL) ? Cerise sur le gâteau en ce qui concerne le coup d'état institutionnel et constitutionnel du 12 avril 2018 relatif au transfert des prérogatives de la cour constitutionnelle à la cour suprême. D’emblée le colonel navigue à vue.
Croyez-vous à l’émergence à l’horizon 2030 prônée par le chef de l’Etat ?
C'est de la poudre aux yeux. Tout patriote digne du nom aimerait voir son pays émerger pour que chaque citoyen puisse mener une vie décente. L’idéal pour lequel le parti Ulezi se bat est : vivre et travailler au pays. Alors, avant de parler de l'émergence il faudrait déjà peut être sortir les Comores du marasme économique. Les Comores figurent parmi les pays les plus pauvres du monde avec près de 18°/° de sa population vivant en dessous du seuil de la pauvreté et 44,5°/° de sa jeunesse de moins de 25 ans sont au chômage. Le parti Ulezi est au regret de constater que le gouvernement de par sa politique économique et sociale désastreuse continue à immerger notre pays. L'émergence n’est pas une chanson à refrain mais bien un projet de société qu’il faudra bien atteindre, accompagné d’institutions fortes privilégiant la méritocratie et la création pérenne des emplois.
La machine est lancée en ce qui concerne le référendum du 30 juillet, que pensez-vous à cette réforme constitutionnelle ?
Avant de vouloir reformer la constitution, il faut être un homme qui respecte les règles de la République. Ce dispositif constitutionnel a perdu son sens dans la mesure où on n’a plus de constitution depuis le 12 avril dernier. L’institution républicaine, la cour constitutionnelle a été mise à mort et pour justifier ce putsch, on nous sort l’arme des pouvoirs exceptionnels. Pour couronner cette mascarade, la Ceni est dirigé par un repris de justice. Donc, le parti Ulezi comme la coordination de l’union de l’opposition en France appelle les forces vives de la nation à refuser la tenue de ce référendum toxique. Si le colonel souhaite tester sa popularité, il doit être un vrai républicain. Au préalable, restaurer la cour constitutionnelle et d’une Ceni impartiale.
Comment jugez-vous la décision de la France de suspendre les visas aux ressortissants comoriens ?
C'est une décision qui n'honore pas la grandeur de la France en dehors du visa Balladur. Suspendre l’octroi des visas aux ressortissants comoriens, c'est frapper ces derniers au-dessous de la ceinture. Mais est ce que la diplomatie comorienne est à la hauteur du différend ? Je dis non. Quand le ministre Soeuf répond en arguant que la France perdrait 60 euros par demande de visas. C’est scandaleux et indigne d’un pays souverain.Le parti Ulezi appelle Azali à rappeler l’ambassadeur des Comores à Paris et surtout demander l'ambassadeur de France à Moroni de plier bagage sans concession. Il s’agit de protéger la dignité nationale et le respect de l’intégrité territoriale et cela n’est pas négociable.
Les enquêtes préliminaires sur la citoyenneté économique sont déjà ouvertes, comment comprenez-vous cette procédure judiciaire.
Comme vous le dites, nous sommes au niveau préliminaire de l'enquête et les événements prouvent que les dés sont jetés, le verdict est au frigo. L'ex président Sambi est coupable, jusqu'à être assigné à résidence par une simple note administrative émanant du cabinet du ministère de l'intérieur. Tout citoyen est justiciable et nul n'est censé être au-dessus de la loi y compris le président en exercice. La question de la citoyenneté est un traumatisme pour notre pays, il faudra que toutes les responsabilités soient assumées par l'ensemble des acteurs de 2006 à aujourd'hui. Ce qui m'indigne c'est l'acharnement déplacé au détriment d'une procédure judiciaire républicaine. Ulezi n'est pas comptable du passé du président Sambi ou d’Ikililou, mais nous nous battrons pour une justice impartiale qui donne des marques de déférence à l’endroit des justiciables au sein d’un Etat de Droit respectueux des droits de chaque citoyen.
Propos recueillis par
Kamal dine B.A
NatukMohamed Mouzaoir