Notre archipel traverse actuellement une période de sérieuses tensions avec cette crise de Mayotte qui affecte les autres îles. Par consé...
Notre archipel traverse actuellement une période de sérieuses tensions avec cette crise de Mayotte qui affecte les autres îles. Par conséquent, on est légitimement en droit d’attendre de la part des intervenants de tous bords des déclarations constructives pour trouver des solutions d’apaisement et de conciliation. Malheureusement, c’est à cet instant que choisissent des illuminés privés de cervelle critique pour calomnier et dénaturer l’histoire de notre archipel.
Accuser la France et d’autre pays ou, cette fois-ci l’Afrique du Sud, comme responsables par l'entremise de certains hommes de main comme Bob DENARD le plus célèbre, de tous les maux qui minent notre archipel : une rhétorique itinéraire facile pour se faire bonne conscience en oubliant ses propres responsabilités.
Je n’ai pas la prétention de refaire l'histoire mais je citerais quelques événements marquants de notre mémoire collective :
- Tout le monde sait que les frustrations à l'origine du départ de Mayotte viennent de la délocalisation de la capitale en 1968 de Dzaoudzi vers Moroni;
- Tout le monde sait que la spirale de l'instabilité a vu le jour quelques jours seulement après la proclamation de l'indépendance en 1975;
- Tout le monde sait que le marasme qui gangrène aujourd'hui notre société vient d'une gestion calamiteuse de la chose publique souvent détournée à des fins personnelles au mépris du gros de la population;
- Ça n'est un secret pour personne que si aujourd'hui des centaines d'anjouanais surtout mais aussi des ressortissants des autres îles bravent le danger des Kwassa-Kwassa, ce n'est pas par plaisir mais pour fuir la faillite d'un système verrouillé par une centralisation extrême qui réduit à néant toute initiative constructive émanant de la base.
Alors dites-moi :
- Qui a délocalisé la capitale de Dzaoudzi vers Moroni, événement source du divorce en Mayotte et le reste de l'archipel ? Sûrement pas la France.
- Qui est le premier qui a introduit Bob DENARD aux Comores en 1975 pour renverser le président Abdallah le 03 août moins d'un mois après la proclamation de l'indépendance le 6 juillet 1975 ? Pas la France mais un certain Ali Soilihi qui sème le grain de l'instabilité dans notre archipel.
- Qui est responsable de cette gestion désastreuse des deniers publics et des scandales à répétition, le dernier en date étant celui de SEMLEX et de la citoyenneté économique, avec des dizaines de milliards détournés qui auraient permis de mettre sur pied un système de santé de qualité accessible à tous par une couverture de santé universelle , de créer par le biais de l'appui à l'agriculture et l'investissement dans les infrastructures des milliers d'emplois ? Sûrement pas la France
- Qui s’accroche bec et ongle à ce modèle de caporalisation du pays qu'est la centralisation, alors que l'alternative offerte par l'accord de Fomboni a fait ses preuves ? Sûrement pas la France ni l'Afrique du Sud.
La responsabilité est d'abord et avant tout intrinsèque. On ne peut nier que la France et d'autres cherchent à sauvegarder leurs intérêts ici et là mais nous, qu’avons-nous fait pour préserver les nôtres ?
Le président BACAR dérange parce qu'il a donné un coup de pied dans la fourmilière des fausses idées reçues. Il a démontré mathématiquement que nos îles peuvent s’en sortir, que nous sommes en mesure :
- d’entretenir une administration de qualité et de verser les salaires des fonctionnaires régulièrement sans tendre la main;
- d’effectuer des réalisations conséquentes par l'investissement de capitaux propres et créer des centaines d’emplois, en témoigne l'aérogare de Ouani
- de contribuer à désenclaver nos régions entre autres par l'extension du réseau électrique et la création de postes de santé comme à Ouzini;
- de garantir l'approvisionnement régulier en produits de première nécessité tel riz, à prix réduit….
Mohamed BACAR a conduit son œuvre au titre d'un humble serviteur d'Anjouan et de la nation. Mais parce qu’il réussit, alors on le qualifie de mercenaire entretenu par la France pour tirer au loin Anjouan.
Je défie quiconque d’en apporter la moindre preuve, les accusations nauséabondes de cette nature il en connaît et nul n'a jamais pu porter l'ombre d'une preuve.
La qualité exemplaire de sa gouvernance est indéniable et ne fait pas que des heureux, il en est aussi quelques envieux qui ne se gênent pas pour le qualifier de mercenaire parce qu'il a défendu les intérêts d'Anjouan conformément à la loi.
La solution à la problématique actuelle réside en notre capacité à offrir à nos populations des réponses crédibles aux préoccupations qui les poussent à prendre la mer.
L’accord de Fomboni fixe le cadre approprié pour y parvenir.
Le président BACAR n'a rien d'un Bob DENARD mais parce qu’il défend cet accord, d'aucuns l'accusent, lui et tous ceux qui réclament un minimum d’autonomie et de dignité d'être des mercenaires du séparatisme.
Ce n'est pas en enfouissant la tête dans le sable comme l'autruche et en désignant à tort des boucs émissaires que nous règlerons le problème.
Ayons le courage de regarder les choses en face : la centralisation est la racine du mal des Comores.Elle étouffe les îles et leurs populations et concentre tous les pouvoirs entre les mains de quelques individus qui s’en servent d'abord pour eux et tant pis pour le petit peuple.
Une large autonomie pour chaque île reste l'unique solution. Hélas les conclusions des dernières assises nous enfoncent dans ce cercle infernal sans fin.
YA LATUFOU !
Sidy MAGALAWA