DÉCLARATION Quatre décennies après son accession à l'indépendance, les Comores s'enlisent dans des crises à répétition. Les ré...
Quatre décennies après son accession à l'indépendance, les Comores s'enlisent dans des crises à répétition. Les régimes se succèdent et se ressemblent sans qu'un changement notable ne se traduise dans la pratique politique. Et pourtant, l'alternance intervenue à la tête de l'État en 2016 suscita de grands espoirs parce qu'elle était porteuse d'espérance. Près de deux ans depuis son retour au pouvoir, le bilan du Colonel Azali est catastrophique : fraudes, corruption, détournement des deniers publics, népotisme, violation de la Constitution, neutralisation des institutions (Cour constitutionnelle), asservissement du pouvoir judiciaire, libertés individuelles et collectives piétinées, réconciliation nationale mise en péril, etc.
Tels sont les maux qui ruinent aujourd'hui les Comores provoquant des désillusions à la mesure des espoirs et des enthousiasmes premiers. L'analyse des événements de ces derniers jours prouve que le pays se trouve plongé une fois de plus dans un nouveau purgatoire politique. En déclarant dans sa conférence de presse du 29 janvier 2018 la suspension des libertés publiques, le ministre de l'intérieur Mohamed Daoud donne l'estocade en portant un coup fatal à la démocratie.
Il vient, par cet acte, de confirmer les funestes desseins du Colonel Azali. Désormais, il n'est plus permis de douter, c'est un régime autocratique aux relents fascisants et de sinistres mémoires qui se profilent à l'horizon. Une dictature aux méthodes brutales qu'on croyait à jamais révolue.
Considérant la persistance du régime du Colonel Azali dans son action répressive et de violation des droits de l'homme à savoir :
- Intimidations ;
- Menaces de mort ;
- Agressions physiques de journalistes, des élus ;
- Arrestations arbitraires ;
- Détentions illégales et sans jugement ;
- Interdiction de se réunir et de s'exprimer, etc.
Compte-tenu de la suppression pure et simple des libertés démocratiques et de la confiscation de la souveraineté nationale par le Colonel Azali.
Nous, associations de la société civile, lançons un appel présent à tous ceux qui sont attachés au respect des valeurs de la liberté, d'égalité, de justice, de progrès, à tous ceux qui aspirent à l'unité nationale, à tous ceux qui veulent combattre la dictature, à se joindre à nous pour constituer un Front Uni pour le rétablissement des libertés individuelles et collectives et de la démocratie.
Les signataires :
- SOS DÉMOCRATIE COMORES
- L'ACDH (Association Comorienne des Droits de l'Homme)
- Collectif pour la Défense de la démocratie aux Comores
- Comité de Soutien au journaliste Abdallah AGWA
Paris, le 03 février 2018