Le Directeur des travaux publics est nommé pour gérer l’argent de l’Union et non de l’argent venant du Gouvernorat. Il est donc normal que ...
Le Directeur des travaux publics est nommé pour gérer l’argent de l’Union et non de l’argent venant du Gouvernorat. Il est donc normal que ce poste requit la confiance du chef de l’Etat et son Gouvernement. Si les nominations précédentes ne posaient aucun problème, c’était parce que le président avait confiance au Gouverneur qui nommait et par ricochet, à la personne nommée.
Après la révision constitutionnelle de 2009, certains pouvoirs de nomination des Gouverneurs des îles, nécessitent l’accord et la confiance du président de l’Union et, lorsque cette confiance n’est plus entre l’exécutif d’une île et le Président, c’est l’Union qui l’emporte. C’est le cas du Directeur des Travaux publiques, même si on l’appelle « Direction régionale » (les préfets aussi sont des préfets des régions).
Ce matin, le porte-parole du parti Juwa Mahamoud Elarifou que je respecte beaucoup, a posté un article pour illustrer sans doute le bien fondé de la position de son parti concernant la nomination du nouveau Directeur des travaux publics à Anjouan. J’ai demandé une question pour savoir « d’où vient l’argent que ce DG des TP doit gérer ? ». Il n’a pas souhaité répondre car, peut être il suppose que je connais la réponse, ce qui est vrai. Il savait surtout que s’il devait donner une réponse, honnête qu’il est, Mahamoud n’allait pas mentir et, dire que l’argent que ce DG des TP doit gérer émane du gouvernement de l’Union, c’est en quelque sorte, dire à son équipe que « nous avons tort ». Il a donc préféré s’abstenir.
Yeux dans les yeux pour se dire la vérité :
Après tout, qui peut imaginer que la nomination à un poste stratégique que la direction des travaux publics, en cette période des grandes réfections et des routes, le chef de l’Etat peut confier la gestion à une personne qu’il n’a pas confiance ? Si les nominations précédentes ne posaient aucun problème, c’était tout simplement parce que les anciens présidents avaient confiance aux Gouverneurs qui nommaient et par ricochet, à la personne nommée. Aujourd’hui, ce n’est un secret pour personne : la confiance n’est plus entre le président de l’Union et le Gouverneur d’Anjouan (espérons que cette confiance reviendra). Rien ne dit que les objectifs de l’Union (faire les routes une nécessité par exemple) sont aussi et forcement les objectifs du moment pour Gouverneur Salami et son parti Juwa. Cela va sans dire que confier la gestion de l’argent des routes au parti Juwa, aujourd’hui, c’est se mettre le doigt dans l’œil. On peut donc comprendre la position du Gouvernement de l’Union.
En fin, le camarade Mrimdu rappelle que « le président nomme aux emplois civils et militaires de l'Union (art 12) » et que « Le Président de l'Union peut déléguer certains de ses pouvoirs aux Vice-Présidents. (Article 12-2) ».
De ce fait, on peut comprendre que le président a délégué à son vice-président Moustadroine pour nommer une personne compétente et de confiance, puisque la compétence seule ne suffit pas pour un poste de nomination.
Aussi, lecteurs et lectrices, vous avez le droit de savoir que ce Directeur des travaux publics est nommé pour gérer de l’argent venant de l’Union et non de l’argent venant du Gouvernorat, c’est pourquoi la confiance du Gouvernement de l’Union est absolument nécessaire que celle du Gouverneur.
Mrimdu