Emmanuel Eboué a connu d’incroyables moments de joie avec Arsenal lors de son passage (2004-11) avant de s’envoler vers la Turquie. Mais de...
Emmanuel Eboué a connu d’incroyables moments de joie avec Arsenal lors de son passage (2004-11) avant de s’envoler vers la Turquie. Mais depuis, le destin de l’ancien international ivoirien a basculé. Abandonné par sa femme et sans ressources, le défenseur est aujourd’hui sur le point de devenir SDF. Retour sur un parcours hors du commun relaté ce dimanche dans les colonnes du Mirror.
Grandeur et décadence. Voilà une expression qui colle malheureusement bien à la peau d’Emmanuel Eboué. Il y a onze ans, l’ancien défenseur des Gunners connaissait la soirée la plus magique de sa carrière en C1 et des années fastes en Premier League. Mais depuis près d’un an, l’Ivoirien sombre, en plein divorceavec une épouse qui a décidé de tout lui prendre et de le laisser à la rue. Pourtant, rien ne le prédestinait à une telle chute libre en raison d’un CV qui en laisserait jaloux plus d’un.
La réussite à Arsenal
C’est à l’hiver 2004 qu’Eboué débarque en Premier League quand Arsène Wenger décide de renforcer sa défense. L’Ivoirien d’alors 20 ans est un jeune prometteur à son poste et côtoie en priorité la réserve, bien qu’il dispute quinze minutes d’une rencontre de championnat face à Southampton.
Une rencontre qui lui sert de test au sein de l’équipe des Invincibles et qui lui permet d’être appelé en sélection ivoirienne. Ce nouveau statut l’aide l’année suivante à devenir titulaire indiscutable en club et d’accéder à la finale de la Ligue des champions dès sa première saison pleine (défaite contre le FC Barcelone 2-1) pour ensuite s’offrir une FA Cup et un Community Shield (2005).
Wenger l’adore
Cette recrue de 2,2 millions d’euros a la cote auprès de son manager qui le défend coûte que coûte, au contraire des supporters dont l’amour se fane peu à peu. Parfois en méforme, il s’attire les foudres de ces derniers qui le huent à Highbury.
« Je pense qu’il va revenir et montrer à tout le monde à quel point c’est un bon joueur, assure Wenger en 2008. Les mêmes fans qui le sifflaient sont ceux qui l’applaudiront quand il redeviendra bon. » Ce ne sont pas les supporters mais les blessures à répétition qui ont raison d’Eboué après sept saisons de fidélité, contraint de céder sa place au jeune et frais Bacary Sagna.
La Turquie, Sunderland, et des dettes
Cette fin de règne le conduit à découvrir d’autres horizons et à s’envoler vers Galatasaray, à 27 ans, l’âge auquel un joueur s’approche normalement du sommet de son art. Parti trop tôt, mais avec du temps de jeu à la clé pour mieux revenir en Angleterre, le latéral droit trouve une pige à Sunderland.
C’était sans compter sur le sort qui va une fois encore l’éloigner des terrains. Une vingtaine de jours après son arrivée au club, la Fifa le suspend pour avoir refusé de payer son ancien agent. Les Black Cats se trouvent dans l’impasse et décident de casser son contrat. Un abandon qui va amorcer le début de sa dégringolade, bien que certains ne l’aient jamais laissé seul.
« La PFA (syndicat des joueurs en Angleterre, ndlr) m’avait aidé lorsque j’avais eu des soucis avec mon agent, a rappelé l’ancien Gunner dans un entretien accordé au Mirror. Je ne serais pas contre un job, même si ce n’est pas un haut poste, je serais reconnaissant. »
L’appel à l’aide d’Eboué
Aujourd’hui, tout a basculé pour Emmanuel Eboué. Son ancienne épouse et mère de ses deux enfants qui gérait ses finances, s’est accaparée tous ses biens en pleine procédure de divorce. Sur la paille, l’homme de 33 ans est bien loin des jolies cylindrées et du train de vie aisé qui était le sien et n’a plus de toit. Il dort chez des amis, sur le sol, lave les quelques affaires qu’il lui reste à la main dès qu’un point d’eau se présente à lui et voyage en bus.
Proche du suicide, ce revirement de situation inattendu ne lui laisse plus d’autre choix que d’envoyer un SOS au championnat qui l’a fait connaître dans le monde entier. « J’aimerais que dieu m’aide à chasser toutes ces idées sombres. Je pourrais accepter de l’aide de n’importe quel club mais si mon ancien club dans lequel j’ai passé beaucoup de temps veut m’aider, je serais tellement heureux. Ils sont les bienvenus s’ils le souhaitent. » D’ailleurs, Arsène Wenger est toujours resté en contact avec lui, avant que le quasi-SDF ne perde son téléphone et tous ses contacts avec…
« Je me sentirais honteux mais je prendrai sur moi »
Le double finaliste de la CAN (2006 et 2012) prie désormais pour que les Gunners entendent son appel à l’aide et propose d’ores et déjà ses services. « Je pourrais par exemple travailler là-bas en tant qu’éducateur pour les jeunes joueurs, imagine Eboué (…). J’aimerais aider les autres jeunes comme on m’a aidé à l’époque. »
Même si retrouver les terrains en ces circonstances l’obligeront à replonger dans un monde qui lui est désormais étranger. « Ce serait difficile parce que je pense que je peux toujours jouer, assure l’ancienne gloire. Donc s’ils me donnent ce genre de boulot, je reverrais peut-être d’anciens joueurs avec lesquels ou contre lesquels j’ai joué et je me sentirais honteux. Mais avec tout ce qui m’arrive, je prendrai sur moi. » Le destin oblige parfois à changer nos plans. Eboué en sait maintenant quelque chose. ©Sfr Sport