Un des symboles les plus représentatifs d’une nation est son drapeau. Il est unique et doit être défini de manière à ce qu’il ne puisse y a...
Un des symboles les plus représentatifs d’une nation est son drapeau. Il est unique et doit être défini de manière à ce qu’il ne puisse y avoir de confusion aucune, ni avec le drapeau d’un autre pays, ni avec un quelconque autre modèle.
Le drapeau des Comores est défini par l’article 1 de la constitution qui dispose que « l’emblème national est [jaune, blanc, rouge, bleu, un croissant blanc tourné vers la droite et 4 étoiles blanches alignées d’un bout à l’autre du croissant dans un triangle isocèle en fond vert] ». Pour avoir un modèle unique de notre drapeau, il faudrait que cette définition soit complétée par un texte législatif ou règlementaire portant caractéristiques de l’emblème national (dimensions en proportions et disposition des éléments constitutifs, nuance des couleurs …). Que le lecteur me pardonne si ledit texte existe déjà, mais là n’est pas le gros du problème.
Il se trouve, en effet, que le drapeau national, dans sa version en vigueur depuis 2001, n’est pas conforme à la définition constitutionnelle. Il faudrait, pour qu’il le soit, que le croissant blanc soit tourné vers la droite sur les 2 faces, ce qui n’est pas le cas. Nos constitutionnalistes ont fait montre, à mon humble opinion et dans ce cas précis, d’une petite paresse intellectuelle, qui doit nécessairement être corrigée par une mise en conformité, soit par une révision constitutionnelle, soit par une modification du drapeau. Au lieu de parler de droite (vs gauche), le croissant blanc serait tourné « vers l’extérieur » (vs intérieur) par rapport à la hampe. On pourrait aussi ajouter à la suite de triangle isocèle en fond vert, les termes "dont la base est attachée à la hampe".
D'autres formulations sont possibles. Sinon, le drapeau devrait être construit avec 2 faces différentes. Sur l’une des faces le triangle et le croissant inscrit seraient adossés à la hampe (position actuelle) ; sur l’autre face figurerait l’image miroir, mais du côté du bord flottant. Ainsi le croissant serait tourné vers la droite quelle que soit la face observée. On ferait l’économie d’une révision constitutionnelle, mais il faudrait alors retirer et remplacer tous les drapeaux sur les bâtiments publics et dans les bureaux, chez nous, dans les chancelleries et dans les instances internationales. En outre, ce serait le 6e drapeau depuis l’indépendance. Cela ne semble pas raisonnable. Je pense qu’une petite correction de l’article 1 de la constitution par le Parlement, réuni en congrès, ferait l’affaire et nous permettrait de sauver la face en gardant la version actuelle du drapeau, dont l'usage est bien installé dans l'esprit de tous.
Abdou Ahmed, Paris