Moroni sous les feux de l’actualité !
Cette semaine, la ville de Moroni a fait la une de l’actualité avec l’opération de nettoyage la ville initiée par le Ministère de l’intérieur et la tenue d’un atelier de réflexion de trois jours sur la nouvelle image de la capitale organisé par la Vice-Présidence en charge de l’aménagement du territoire en collaboration avec l’Onu-Habita. Une autre réunion animée par l’ancien Maire de la Capitale, Jaffar el Macelie a porté sur le statut particulier de la capitale. Ces travaux ont mis Moroni sous les feux de l’actualité et ont permis de soulever encore une fois, la question du statut juridique de la ville ne soit pas défini.
Conformément aux dispositions de l'article 2 de la constitution de l'Union des Comores, Moroni est la capitale de l'Union des Comores et une loi organique portera statut de cette ville et déterminera les îles où siègent les institutions de l'Union. 8 ans après l'adoption de la loi référendaire du mois de mai 2009 qui a introduit cette disposition, cette loi organique, se fait toujours attendre. Et pourtant, il est plus qu'urgent de donner un statut juridique à la capitale politique, économique du pays.
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Le projet de statut de la ville de Moroni remonte en 2012. En effet, dans le cadre des travaux préparatifs d'un séminaire sur la ville de Moroni qui n'a jamais été tenu, l’ ancien Maire de la capitale, Fakridinne Mahmoud et l’ ancien président du Conseil de l'île de Ngazidja Hassane Massound, ont piloté, dans une démarche participative, les travaux de rédaction d'un projet de loi organique portant statut de la ville de Moroni et déterminant les îles ou siègent les institutions de l'Union. Ce projet de loi rédigé par le juriste Ismael SAADI, au mois d'avril 2012, est demeuré à ce jour l'état de projet. Bien que ce projet de loi organique soit approuvé à deux reprises par le Conseil des Ministres, il n’a jamais été adopte par l’Assemblée de l’Union.
Il y a plus de trois ans, au mois de mai 2014, la Commission des lois de l’Assemblée de l’Union avait renvoyé aux calendes grecques, le projet de loi organique portant statut particulier de la ville de Moroni présenté par le gouvernement. Ce rejet a été motivé notamment par le lobbying exercé par les habitants des localités voisines de la capitale. Ainsi, les habitants des villes d’Iconi et d’Itsandra Mdjini ont été reçus à l’Assemblée de l’Union, lors de cette session parlementaire du mois d’avril 2014, pour venir contester les délimitations géographiques de la capitale. Ils ont eu, l’oreille attentive des élus et du Président de la Commission de la loi. Les discussions portant sur le projet de loi organique de la ville de Moroni ont été suspendues et l’élection municipale de la ville de 2015 a eu lieu sans son statut particulier. Le maire élu n’est pas celui qui a eu la majorité lors de ce scrutin.
Moroni, la capitale des Comores, mérite mieux que cette image d’une ville, hideuse, poubelle, sans infrastructure de base et sans charme. Une ville qui croule, sous les ordures, en dépit des opérations de nettoyage sporadiques et à la merci des constructions anarchiques qui développent de jour en jours les bidonvilles.
Il est temps de doter cette ville de son statut particulier pour renforcer les pouvoirs de la mairie afin qu’elle puisse enfin gérer cette capitale à la dérive. Par ComoresDroit, Photo©Abu Waliya, une vue sur Moroni