La police et la gendarmerie sont toujours citées parmi les secteurs les plus corrompus à Madagascar. Aujourd'hui, la gendarmerie prône ...
La police et la gendarmerie sont toujours citées parmi les secteurs les plus corrompus à Madagascar. Aujourd'hui, la gendarmerie prône l'assainissement interne et semble faire de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Depuis le début de l'année, 300 officiers de gendarmerie ont été « punis » : suspension, mise à pied ou même poursuites judiciaires et incarcérations. Contrairement aux idées reçues, le motif de suspension le plus fréquent n'est pas la corruption, mais l'état d'ivresse.
Des policiers malgaches dans l'hôpital universitaire d'Antananarivo en juin 2016 (photo d'illustration). © RIJASOLO / AFP |
Sur les réseaux sociaux, il n'est plus rare de voir des photos représentant des membres des forces de l'ordre en état d'ébriété. Les commentaires fusent, les internautes s'indignent ou s'en amusent. Une photo de 2015 montre un militaire en treillis, dormant assis sur le trottoir. Sur une autre photo datant de février dernier, un policier sort d'une épicerie avec une cannette de bière à la main. Dans une vidéo postée il y a plus d'un an, un policier demande même de la bière à un automobiliste lors d'un contrôle.
« Je n'ai pas de bière, mais j'ai du rhum, tiens », dit l’automobiliste. « Donne-moi plutôt de l'argent, je vais en acheter ce soir », répond le policier. « J'ai pas d'argent, mais tiens prend cette bouteille. (…) Vas-y doucement hein ! », réplique l’automobiliste.
L'abus d'alcool, c'est le motif de suspension le plus fréquent au sein de la gendarmerie. Certains officiers sont en état d'ébriété en plein service. D'autres, trop ivres, abandonnent leurs postes. Une faute grave contre l'honneur selon le général de brigade Jean-de-Dieu Ramiandrisoa, commandant de la gendarmerie nationale.
Ivresse, corruption, racket, escroquerie, depuis le début de l'année 300 gendarmes ont été mis à pied, radiés ou encore emprisonnés. La gendarmerie prône l'assainissement interne, notamment concernant la lutte contre la corruption. « La gendarmerie est ferme là-dessus, sur la corruption. Il n'y a pas de pitié, témoigne le général Anthony Rakotoarison, directeur de la sécurité et des renseignements. Tous ceux qui sont impliqués dans des affaires de corruption sont et seront traduits devant la justice. »
Mais les gendarmes corrompus sont difficiles à débusquer. En effet, les témoins n'osent pas se plaindre de peur des représailles. Avec RFI