Une opposition déstructurée en quête de crédibilité et une majorité présidentielle en manque d’une clarté politique
Un vent de renouvellement du personnel politique souffle dans certains pays d’Europe ,mais tarde à toucher l’ Afrique en général et les Comores en particulier . L’ échec cuisant de la majorité présidentielle sortante de l’année dernière , est mal digéré par les ténors de l’UPDC , pour cette élection présidentielle jugée imperdable disaient –ils ,et surtout qu’ils prétendaient détenir les arcanes de la fraude et du tripatouillage électorale .
Pour une fois , l’ONU et l’UA ont mis les moyens pour qu’il ait une transparence démocratique et du respect du choix du peuple comorien . Les leaders de l’UPDC , du RADHI n’ont pas imaginé de se trouver dans une opposition de longue durée et s’activent benoitement à aller à la soupe gouvernementale comme à l’accoutumée en Afrique avec une tentative de rapprochement ou de rabibochage avec AZALI qui se terminait malheureusement en eau de boudin . L’UPDC a adopté une autre méthode d’opposition systématique en se livrant par le biais d’une conférence de presse à des attaques sans nuance contre la politique gouvernementale pour faire croire aux Comoriens qu’il représente une force politique crédible d’alternance .
Ces briscards de la vie politique comorienne oublient vite qu’ils étaient aux manettes durant cinq ans et que les Comoriens ont le droit de savoir le bilan du quinquennat IKILILOU / Mamadou. Quels domaines économiques et sociaux, ce tandem ont-ils réussi ? Est-ce-que le quotidien des Comoriens sous le quinquennat précédent était meilleur que celui d’ AZALI qui démarre ? Du côté du parti RADHI de MSAIDIE et celui de MOGNE BARAKA , les tiraillements ,et la guerre des egos font rage ; les divisions et les démissions sont légion . La réconciliation et l’unité de ces partis ne sont pas les préoccupations du moment.
Les députés de l’UPDC peuvent jouer les perturbateurs impénitents au Palais du peuple pour démolir la coalition gouvernementale DJUWA et CRC . Parallèlement AZALI continue à faire la politique à l’ancienne en nommant sans les compétences méritoires les proches de son village ou à ses amis aux postes les plus bien payés de l’administration tout en réalisant quelques actions concrètes ,mais parfois illisibles par une défaillance de communication gouvernementale sur la voie que le pays emprunte dans les années à venir .
Certains observateurs de la vie politique constatent que depuis belle lurette que le quotidien des comoriens salariés se dégrade sans cesse et les bas salaires des agents de l’Etat, pourraient constituer un frein à la consommation alors que le slogan gouvernemental est d’amener le pays au stade d’un pays émergent ; et qu’il est temps de réfléchir sur la manière de revaloriser les faibles salaires des agents de l’Etat. Pour relancer la croissance , économique d’un pays ,il faut inciter les comoriens à consommer ce qui suppose de disposer un revenu décent correspondant à l’inflation des denrées alimentaires de première nécessité ,or la grève des enseignants du public n’ a pas attiré l’attention des autorités sur la souffrance endurée par une catégorie des agents de la fonction publique.
La clarté de la politique gouvernementale devrait s’articuler sur trois axes à savoir redresser les comptes publics , augmenter les recettes de l’Etat par une collecte rigoureuse des impôts et des taxes douanières pour assurer une paie pérenne des fonctionnaires ,faire un emprunt auprès des organismes appropriés pour financer des projets à venir . Certes la crise de l’énergie est résorbée , l’activité économique pourrait reprendre , les infrastructures routières sont en cours de réfection , ce sont des atouts indispensables pour l’attractivité des Comores pour les investissements directs de l’étranger , mais des efforts sont à faire sur d’autres domaines notamment la santé et l’éducation pour espérer que le pays emprunte la bonne direction de la gouvernance .
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY