Pour une bonne gouvernance aux Comores, je crois qu'il faut établir et renforcer les communes électives dotées de budget. Cependant, on...
Pour une bonne gouvernance aux Comores, je crois qu'il faut établir et renforcer les communes électives dotées de budget. Cependant, on ne peut pas asseoir un système de budget communal s'il y en a pas dans les communes des secteurs d'activités productives stimulant à la fois la consommation et la croissance de la production; là, on y touche la question de l'emploi et celle de l'investissement. Lorsque dans la commune il y en a beaucoup ou assez de commerces, de boutiques, de micro entreprises, et de microcrédits, les recettes municipales pourraient être établies; en dehors d'un ressort économique appliqué à la base des localités, les mairies ne seraient qu'une forme de coquille vide.
De gauche à droite, les gouverneurs Salam, Fazul et Hassani Hamadi |
Les autorités politiques doivent encourager les conditions d'expansion de la microéconomie; la macroéconomie doit s'appuyer naturellement des initiatives d'entreprise de moindre envergure, mais comment y parvenir si aucune mesure politique n'est mise en chantier pour le développement de l'agriculture, de la pêche et l'artisanat? Comment réussir un tel pari lorsque les coopératives des paysans et des pêcheurs ne bénéficient pas de financements, qu'il n'existe pas de marchés organisés pour l'écoulement de leurs moissons?
Ce qui précède est une préalable pour la consolidation et la vitalité des communes, viendra conséquence la nécessité de régler le problème des institutions.
Si nous voulons un système de gouvernement démocratique à la base, il ne revient pas d'imiter un modèle étranger, il nous faut au contraire appliquer une voie conforme à notre organisation sociale. À Moheli et à Anjouan comme à Mayotte il est aisé d'appliquer un système purement administratif des communes si les conditions économiques sont relativement prospères comme étudiées ci-haut, mais à Ngazidja une norme administrative qui n'inclue pas d'abord la coutume dans un certain degré sera vouée à l'échec sauf si un gouvernement fort intervient pour asphyxier ces usages.
Au sommet de l'État, quand on veut réduire et venir à bout des abus il conviendrait de gérer nos forces et services de sécurité de manière structurée et dans un schéma qui respecte la séparation des pouvoirs. Si l'exécutif contrôlait l'armée, que l'assemblée des représentants patronait la gendarmerie, que le judiciaire avait en sa subordination la police, ainsi constitués que chaque pouvoir disposait de son propre organe d'enquête, que la suprême cour dirige les services de renseignements, une telle architecture empêcherait les autorités de tous bords de se considérer intouchables; l'agencement de toutes les forces et la constitution de l'État-major dans une telle structure est presque semblable dans la littérature mondiale des forces de sécurité aussi bien pour les puissants pays que pour les pays économiquement fragiles.
Doter chaque forme de pouvoir d'un organe d'enquête et de sécurité propre avec une mission limitée à son domaine prescrit par la constitution apporterait équilibre et aucun dépositaire n'aurait à se sentir intouchable; sinon les membres de l'exécutif et leurs complices s'arrogeraient la puissance d'abuser de leurs pouvoirs.Il faut réformer la gestion des forces de sécurité pour une bonne gouvernance.
Par Muhammad Soidrouddyne Hassane