Quoi faire à Mayotte, île aux charmes méconnus?
C’est où, Mayotte ?
Mayotte est une île-confettis, située dans le canal du Mozambique, qui fait partie de l’archipel des Comores. Une île perdue dans la mer, à quelques encablures de Madagascar. A peine 363 km², (soit près de 7 fois moins que la Réunion, et 24 fois moins que la Corse), ce petit bout de terre en forme d’hippocampe est le 101ème département français depuis 2011.
Pour autant, à part les enseignes familières (La Poste, Orange, Auchan…), on n’a pas vraiment l’impression d’être sur le sol français : la culture mahoraise, la langue (le shimaoré), la nature impénétrable, les couleurs chatoyantes des salouvas (tenues traditionnelles des Mahoraises) : tout ici évoque l’Afrique. Le dépaysement est total.
Quoi faire à Mayotte ?
Attachez vos ceintures, je vous emmène avec moi ! Je vous raconte ici tout le plaisir que j’ai eu à découvrir cette île aux charmes méconnus. Vous trouverez donc ici les incontournables et quoi faire à Mayotte.
La Barge
Mayotte est constituée de 2 îles principales : Petite-Terre et Grande-Terre. L’aéroport, ainsi que les principales administrations, se trouvent sur Petite-Terre et Mamoudzou, la ville principale, sur Grande-Terre. Alors, pour que les transports soient plus aisés, il y a ce grand bateau, la barge, qui amène les habitants à bon port.
Ce bateau fait tellement partie du quotidien des Mahorais qu’ils ont inventé un verbe : « barger ». « Tu barges aujourd’hui ? »
Pour moi, c’est là que le voyage a véritablement commencé. La sirène du grand bateau, les salouvas colorés (habit traditionnel – il s’agit d’un paréo porté en jupe) des Mahoraises, les variétés infinies de bleu et le relief de Grande-Terre qui se dessine peu à peu : la sensation d’être au bout du monde est immédiate.
La Plage de N’gouja
Située dans le sud-ouest, c’est probablement la plage la plus fréquentée de Mayotte. N’gouja a été un coup de cœur absolu. D’abord, il y a cette plage, immense, parfaite, bordée de baobabs, ces arbres gigantesques à la beauté si mystérieuse. Puis, il y a des makis, ces petits lémuriens pas farouches pour un sou, qui chahutent au-dessus de vos têtes. Et surtout, il y a les tortues marines. 70 tortues vivent à l’année sur la plage de N’gouja, attirées par une herbe qui pousse ici.
Attendez plutôt la marée haute, munissez-vous de palmes, masque et tuba, et jetez-vous à l’eau. Impossible de les manquer : elles sont là, superbes et placides, occupées à brouter. Certaines sont petites, d’autres absolument gigantesques. Elles se laissent approcher facilement, mais prenez garde à ne pas trop les déranger et ne les touchez pas. J’ai trouvé ça absolument extraordinaire : un grand moment que je n’oublierai pas !
La nuit, il est possible d’assister à une ponte des tortues. Au Jardin Maoré, plus qu’ailleurs peut-être, vous aurez sans doute ce privilège extrême.
>> Comme souvent, les indications manquent pour y accéder : allez dans le sud de Grande-Terre, suivez le panneau « Le Jardin Maoré », c’est l’hôtel qui borde N’gouja. Si vous n’avez pas de palmes, masque et tuba, l’hôtel peut vous les louer.
Une sortie en bateau
Le lagon mahorais est, à plus d’un titre, exceptionnel. Un des plus grands lagons du monde, encore éloigné du tourisme de masse, avec une biodiversité incroyable, parsemé d’une centaine d’îlots. Alors, bien sûr, impossible d’aller sur l’île aux parfums sans découvrir ce patrimoine naturel.
Nous sommes partis une journée au nord de l’île, à la recherche de dauphins et de raies mantas. Point de raies mantas dans le lagon mahorais ce jour-là, mais nous avons vu des dauphins ! Des dizaines et des dizaines, qui suivaient joyeusement notre bateau. J’avais déjà eu l’occasion de voir ces animaux fascinants, c’est toujours un moment merveilleux.
On s’est tous mis à l’eau pour tenter de les approcher, mais ils n’étaient pas d’humeur à copiner. En ce qui me concerne, je les ai à peine aperçu – il est vrai aussi que je ne nage pas très vite. Nager avec les dauphins n’aura pas été un souvenir impérissable, pour ma part.
Nous avons pris un apéro sur l’îlot de sable blanc : un vrai kif ! Quel meilleur endroit pour déguster un punch au milieu de l’océan, au milieu d’un nuancier de bleu ?
Nous avons ensuite déjeuné sur une plage déserte, au nord de Grande-Terre. C’était top, de manger des saveurs inédites face à l’horizon ; mais quel dommage que la plage ait été si sale ce jour-là.
>> De nombreuses compagnies proposent des sorties en mer. Nous avons choisi la compagnie O’sea blue, nous avons été enchantés. Voici la vidéo de notre sortie en bateau.
Le mont Choungui
Le Mont Choungui culmine à 594 m. Pas franchement haut, surtout si on le compare aux sommets réunionnais, mais une fois là-haut, la vue est absolument sans pareil sur le sud de Grande-Terre et même sur l’ensemble de l’île. Le vert profond des forêts, le bleu lagon aux nuances infinies : c’est absolument immanquable ! Bon… à mon grand regret, je l’ai manqué.
On a pourtant essayé, mon mari et moi. Après avoir cherché longuement l’entrée du sentier – pas de panneau indicateur – nous avons crapahuté dans la jungle mahoraise, bien décidés à venir à bout du 2ème plus haut sommet de l’île.
Une heure est normalement nécessaire. C’est relativement court, mais pour autant, ce n’est pas une promenade de santé. C’est extrêmement pentu, tant et si bien que la petite balade se transforme rapidement en escalade : il faut s’accrocher aux racines pour pouvoir avancer. Quand la pluie s’est invitée, drue et vigoureuse, comme peuvent l’être les pluies d’été sous les tropiques, nous avons, à mon grand regret, rebroussé chemin. Ça me donnera l’occasion de revenir !
>> Pour y aller : direction plage de N’gouja, puis le village de Choungui. Déposez votre voiture sur le petit parking à l’entrée du village ou, plus en amont, près d’une citerne. Allez-y de préférence à plusieurs, et surtout, n’oubliez pas votre anti-moustique !
Lac Dziani
Le lac a une couleur très inhabituelle : un vert émeraude, lumineux, surprenant. Un ami à nous, qui nous a gentiment servi de guide pendant ce voyage (Jean-Christophe si tu me lis, merci encore !) , trouve que ce lieu pourrait servir de décor à Jurassic Park et effectivement on s’attend presque à entendre un cri terrifiant venant de la forêt…
On peut en faire le tour en environ 1 heure. Et, à mi-chemin, la vue sur la plage de Moya est absolument sublime.
>> Le lac Dziani se trouve sur Petite-Terre. Laissez Dzaoudzi derrière vous et filez vers Labbatoir. Garez votre voiture sur un chemin de terre, juste après la plage de Moya. Allez-y de préférence à plusieurs pour éviter les mauvaises rencontres. Prévoyez chapeaux, crème solaire et de l’eau en quantité : le soleil tape dur !
Ilot Bandrelé
L’ilot Bandrelé est la cinquième plus grande île de Mayotte. Il est possible de louer un canoë et de partir à l’aventure vers cet îlot inhabité. La traversée dure environ 30 minutes et vous fera bien travailler vos bras ! Pour profiter au maximum et vous prendre pour Robinson, le snack-restaurant O’lolo, sur la plage de Bandrelé, peut vous fournir un pique-nique à emporter.
Parlons-en, justement, de O’lolo ! Il s’agit d’un bar-restaurant les pieds dans l’eau, en contrebas de l’hôtel Sakouli. Baobabs immenses, ambiance à la cool et vue imprenable sur l’îlot Bandrélé : on y est bien !
Voici quelques activités qui vous permettront de savoir quoi faire à Mayotte. Bien sûr, il y a encore tant de choses à faire sur ce petit bout de Paradis ! Et une semaine, c’est court, alors il faudra bien que je revienne continuer mes explorations…
Kwaheri Maoré ! Marahaba ! (Au revoir Mayotte, et merci!)
Retrouvez cet article d'Aurélie sur lesexploratrices.com