SAINT-DENIS. Mouhamadi Daou Bacar reste sous la menace d'une expulsion vers les Comores. Le cas du ''disparu'' des Jeux...
SAINT-DENIS. Mouhamadi Daou Bacar reste sous la menace d'une expulsion vers les Comores. Le cas du ''disparu'' des Jeux des Îles devrait être débattu devant le tribunal administratif.
C'était hier la stupéfaction, dans l'entourage du coureur comorien Mouhamadi Daou Bacar. L'athlète qui n'était pas rentré avec sa délégation lors de la dernière édition des Jeux des Îles à la Réunion en août 2015, a été transféré en catimini vers le centre de rétention de Mayotte. Ni son avocat, Me Mihidoiri Ali, ni ses camarades du club sportif de l'Entente du Nord, n'ont été prévenus de son embarquement sur le vol de 10h30 vers Dzaoudzi.
Me Ali explique qu'il avait pu s'entretenir avec le sportif au petit matin dans le petit hôtel dionysien servant provisoirement de centre de rétention au service local de la Police aux frontières (PAF). C'est après le départ de l'avocat que Mouhamadi Daou Bacar a été conduit à l'aéroport de Gillot en vue de son transfert. Une décision dont les motivations restent inconnues pour Me Ali. ''Normalement, lorsque l'on transfère une personne, celle-ci a le droit de contacter la personne de son choix'', déplorait notamment le conseil mis devant le fait accompli. Celui-ci devrait déposer dans la journée son recours pour contester l'arrêté de placement en rétention administrative et de reconduite à la frontière dont fait l'objet son client.
''Son éloignement ne sera pas possible tant que devant le tribunal administratif de Saint-Denis n'aura pas statué'', souligne l'avocat. Une audience qui, avec le transfert du principal intéressé à Mayotte, pourrait se tenir en visio-conférence. C'est en tout cas ce que va demander Me Ali.
"Il venait de signer un CDI"
Depuis son arrivée à Mayotte, Mouhamadi Daou Bacar a pu donner des nouvelles grâce au réseau de ses camarades réunionnais le soutenant activement. ''Il est complètement effondré, confie son coach Jean-Claude Cita. Nous sommes nous-mêmes très affectés par ce qui lui arrive mais on va se battre pour qu'il puisse revenir''.
L'entraîneur de l'AC Entente du Nord explique que le ressortissant comorien avait entamé des démarches pour régulariser sa situation. Mais Mouhamadi Daou Bacar a été pris de cours mardi matin à la suite d'un contrôle de la gendarmerie sur le chantier où il travaillait à Sainte-Marie. ''Je suis venu donner aux gendarmes son passeport et son contrat de travail. C'était son premier jour de boulot, il venait de signer son CDI'', indique le coach.
Mais le sportif comorien a ensuite été remis aux agents de la PAF qui envisageait le soir-même de le transférer vers Mayotte. La procédure semble un peu trop brutale aux yeux des amis du coureur qui ne s'est jamais vraiment caché des autorités. Pour preuve, ses participations régulières -et ses très bons classements- aux compétitions locales sous les couleurs de son club d'adoption. Hier, ses proches et son avocat se demandaient par ailleurs pourquoi il a été menotté tout au long de la procédure. ''Il n'y avait pas lieu de le faire, c'est inadmissible'', s'indigne Me Ali.
H.A.
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