Les dirigeants arabes se sont retrouvés mercredi pour leur sommet annuel en cherchant à surmonter leurs divisions sur les nombreuses crises...
Les dirigeants arabes se sont retrouvés mercredi pour leur sommet annuel en cherchant à surmonter leurs divisions sur les nombreuses crises qui secouent le Moyen-Orient, notamment en Syrie et au Yémen.
"Nous devons prendre l'initiative pour trouver des solutions à tous les défis qui se posent à nous afin d'éviter les ingérences étrangères dans nos affaires", a lancé l'hôte de la réunion, le roi de Jordanie Abdallah II, en ouvrant les débats.
Le président Azali au sommet de la ligue Arabe en Jordanie |
Mais les experts n'attendent pas de décisions fortes sur la Syrie comme sur les autres dossiers urgents alors que la Ligue arabe reste minée par les rivalités.
"Ce sommet ne sera pas différent des précédents. L'ordre (politique) dans le monde arabe est faible, divisé et souffre de dysfonctionnements depuis de longues années", a déclaré à l'AFP Oraib Rantawi, directeur du Centre Al-Quds pour les études politiques.
21 pays participent à ce 28e sommet ordinaire de la Ligue arabe, dont 15 sont représentés par leur président ou leur monarque, dont le roi Salmane d'Arabie saoudite, poids lourd régional.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et son envoyé spécial pour la Syrie Staffan de Mistura sont présents à Sweimeh, de même que de hauts représentants américain, russe et européens.
M. Guterres avait appelé mardi, lors d'une visite dans le camp de réfugiés syriens de Zaatari en Jordanie, les pays arabes à mettre leurs différends de côté pour faire face à la crise syrienne. "Lorsqu'ils sont divisés, cela permet à d'autres d'intervenir, de créer de l'instabilité, de favoriser les conflits et (la montée en puissance) des organisations terroristes", a-t-il affirmé.
- Sans Assad -
Le grand absent du sommet est le président syrien Bachar al-Assad puisque son pays a perdu depuis 2011 son siège au sein de la Ligue arabe.
Mais le conflit en Syrie est plus que jamais au centre des préoccupations régionales, avec ceux du Yémen et de la Libye, la lutte contre les groupes jihadistes Al-Qaïda et Etat islamique (EI), sans oublier l'insoluble conflit israélo-palestinien.
Abdallah II a déclaré espérer le succès des efforts pour conclure la paix en Syrie, "une paix qui garantirait l'intégrité territoriale de ce pays". Il a également exhorté "les pays arabes et musulmans à unifier leurs efforts pour combattre le terrorisme et l'extrémisme".
Un appel aux pays arabes à jouer un "rôle plus actif" en Syrie avait déjà été lancé lundi par le chef de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit.
La Russie et l'Iran, alliés du régime de Bachar al-Assad, et la Turquie, soutien de la rébellion, ont pris la main dans le conflit syrien qui a fait plus de 320.000 morts et des millions de réfugiés. Or l'Iran est le principal rival régional de l'Arabie saoudite qui soutient l'opposition syrienne.
Un cinquième round de négociations est organisé actuellement sous l'égide de l'ONU à Genève entre régime et opposition, mais sans avoir initié d'avancée notable.
L'année dernière, le Maroc avait renoncé à accueillir le sommet arabe en disant redouter "une fausse impression d'unité et de solidarité (...) dans un monde arabe qui traverse une période difficile". Le sommet s'était finalement tenu en Mauritanie.
- Béchir présent -
La guerre au Yémen est aussi à l'ordre du jour alors que le conflit dans ce pays pauvre de la péninsule arabique a fait selon l'ONU au moins 7.700 morts depuis mars 2015 et l'intervention d'une coalition militaire arabe commandée par Ryad pour venir en aide au pouvoir face aux rebelles.
En marge du sommet, le président palestinien Mahmoud Abbas a rencontré mardi soir l'envoyé de son homologue américain Donald Trump, Jason Greenblatt, à quelques jours de sa visite à Washington.
Alors que M. Trump a récemment semblé rompre avec la solution à deux Etats pour résoudre le conflit israélo-palestinien, M. Abbas entend obtenir un soutien arabe clair et uni, qu'il pourra faire valoir lors de ses discussions aux Etats-Unis. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est également attendu, le 3 avril, à Washington.
Par ailleurs, l'ONG de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a pressé la Jordanie d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir, qui participe au sommet. M. Béchir est visé par des mandats d'arrêt par la Cour pénale internationale (CPI), qui l'accuse de génocide et crimes contre l'humanité pour son rôle présumé dans le conflit dans la région du Darfour.
AFP