Transports aériens: L’Anacm tente de travestir la nature du contentieux avec AB Aviation
Alors que dès le début de la crise entre Ab Aviation et Anacm le directeur de l’aviation civile évoque des problèmes financiers pour justifier ses oukases, son agent comptable affirme devant la presse qu’il ne s’agit pas de problèmes financiers mais techniques. Si l’Anacm réussi à retourner le sujet, Jean-Marc Heintz sera libre comme l’air de poursuivre sa vendetta contre AB Aviation. Les décisions d’ordre technique relevant exclusivement des compétences de l’aviation civile.
Jean-Marc Heintz ©La Gazette des Comores |
« Je peux vous le confirmer qu’on n’a jamais bloqué un avion au sol à cause de problème de paiement financier, » affirme Zakaria Ali, samedi 4 février après la signature du protocole d’accord avec AB Aviation à l’Assemblée nationale. «S’il s’agit de cela, on aurait dû le clouer depuis longtemps, » insiste et signe l’agent comptable qui n’est pas sans savoir les tenants et les aboutissants de l’affaire. En effet, AB Aviation est redevable à l’Anacm de taxes sur les passagers depuis 2012. Pourquoi c’est aujourd’hui que l’Anacm sort ses griffes ? Il s’agit de « problèmes techniques, » soutient-il, sans sourciller.
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Zakaria serait-il de l’avis du ministère de tutelle qui, dans un courrier du 23 janvier demandant sans succès à Jean-Marc de lever la sanction qui pesait sur l’Embraer 120 de la compagnie, soutenait que « les sanctions ne sont pas d’ordre technique mais financier » ? En principe, quand il s’agit de problème administratif, le ministère des transports a son mot à dire. Malheureusement, le vice-président Abdallah Sarouma ne fait pas le poids devant le directeur de l’Anacm. Jean-Marc l’envoi au diable ! Tout comme il envoi au diable l’Assemblée nationale.
Revenons sur les déclarations de l’agent comptable qui affirme que les problèmes sont d’ordre « technique » et non « financiers. » Pourquoi l’Anacm n’en a jamais parlé, du moins pas à grand bruit, alors que cela aurait été de bonne guerre pour immobiliser au sol les appareils de AB Aviation ? Pourquoi l’agent comptable contredit son directeur général ? Aurait-il réalisé que les raisons financières évoquées par-ci, et technico-financières par-là (lire notre édition du 1er février), ne tiennent pas la route ? Ou aurait-il été préparé par Jean-Marc pour détourner le débat afin que le ministère de tutelle et le parlement leur lâchent d’une semelle?
Pour bannir le Boeing 737 de Ab Aviation en mi-septembre 2016, l’Anacm a soulevé des problèmes techniques lesquels, d’aucuns en doutent fort aujourd’hui, étaient inventées de toutes pièces dans le seul but de tuer AB Aviation qui aurait perdu 70% de ses activités depuis ce coup de boutoir. Rappelons que l’Anacm n’a pas donné suite au courrier de l’aviation civile sud-africaine qui, après avoir inspecté de fond en comble ledit Boeing, a reconfirmé son bon état (lire notre édition du 6 janvier). Aux Comores, pas aucune institution ne s’est interposée dans l’affaire qui relevait du seul domaine technique. Peut-être que si le contentieux actuel est passé de « financier » à « technique », l’Anacm sera en paix, et l’on dira adieu à AB Aviation sur son lit de mort.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores