Crise Anacm/AB Aviation : Et la série continue...
L’affaire entre l’aviation civile comorienne et la compagnie AB-Aviation tourne toujours en eau de boudin depuis maintenant 40 jours. Après le parlement, le cabinet présidentiel, le dossier sera confié à nouveau au ministère des transports qui n’ont aucun contrôle sur le directeur de l’Anacm.
Et si c’était des manœuvres dilatoires pour forcer AB-Aviation à mettre la clé sous le paillasson ? « J’ai la volonté de régler le problème. Et ça va se régler. Je crois que lundi, ou mardi, nous aurons une solution définitive », avait affirmé à La Gazette des Comores le directeur de cabinet du président de la république, à qui le dossier a été confié par le chef de l’Etat en personne (lire notre édition du 20 février). Malgré cette « volonté », le problème n’est toujours pas réglé. Le hic, une source sûre nous a mis au parfum, hier, que le dossier sera retransmis au ministère des transports qui ont pourtant essuyé bien de déboires dans cette affaire.
Pourquoi le cabinet du président de la république a flanché devant le directeur de l’Anacm ? Youssoufa Mohamed Ali serait-il de mèche avec Jean-Marc qui remue ciel et terre pour sceller le sort d’AB-Aviation ? Des témoins rapportent que dans la rencontre du jeudi 16 février à la présidence de l’Union, le directeur de cabinet a vertement critiqué la position de l’Assemblée nationale qui avait réussi à faire signer le 4 février, un protocole d’accord à l’Anacm et AB-Aviation pour une sortie de crise. Selon nos informateurs, le directeur de cabinet est allé jusqu’à « interdire » à l’assemblée de convoquer le directeur de l’aviation civile pour l’écouter dans le cadre de cette crise.
Un membre du gouvernement nous rapporte que lors d’une courte absence du président de la république lors du dernier conseil des ministres, le vice-président en charge de l’économie aurait brisé interpellé le directeur de cabinet, présent : « Je parle au nom des autres. Tout le monde ici est convaincu que c’est Jean-Marc Heintz qui bloque le dossier. Alors, qu’une solution soit vite trouvée ». Le ministre de l’intérieur et celui de la justice auraient été de cet avis.
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A titre de rappel, l’Anacm a retiré le permis d’exploitation de la compagnie AB Aviation courant 20 janvier. Une décision qui a suivi celle d’immobiliser un des appareils de la compagnie le 15 janvier. La compagnie aérienne doit à l’aviation civile des taxes sur les redevances passagères de 134 millions de nos francs. Cette situation qui dure depuis 40 jours a jeté sur le pavé la compagnie qui pourrait avoir du mal à prendre du poil de la bête.
Se confiant à La gazette des Comores, un conseiller du président de la république pense que cette attitude « bizarroïde » du directeur de cabinet qui continue envers et contre tous à défendre le directeur de l’Anacm au détriment de AB Aviation, est du fait qu’il occuperait le logement dévolu à Jean-Marc Heintz en tant que DG de l’Anacm, sis derrière les services météo à Moroni.
Ce dossier pourrait être confié au secrétaire d’Etat en charge des transports pour qui, soit-dit en passant, ça serait sa toute première mission depuis qu’il est nommé parce que « son supérieur le met à l’écart » malgré la multitude des dossiers en souffrance. En définitif, la gestion de ce dossier commence à lasser l’opinion, qui estime à juste titre que la crise n’a que trop duré au risque de voir disparaître purement et simplement l’une des deux compagnies aérienne du pays.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores