Azali ASSOUMANI: le retour gagnant
Il y a une énorme différence entre un homme d’état ce qui me semble être le cas du président de l’Union des Comores Azali ASSOUMANI et un homme politique.
Un homme d’état agit, alors que l’homme politique lui réagit. Par expérience, le peuple accompagne l’homme d’état dans son action alors que l’homme politique court derrière le peuple. L’homme d’état pense à l’histoire pendant que l’homme politique pense à sa carrière.
Le président de l’Union des Comores Azali ASSOUMANI investi le 26 mai 2016 arrive à ses dix premiers mois de son mandat dans quelques semaines. Quel bilan peut-on dresser de ce début de mandat ? Je dirai sans aucun excès d’exagération que plutôt encourageant. Il y a indiscutablement un net progrès sensible dans son ensemble. Certains diront qu’il n’a pas eu la tâche difficile, tellement le précédent régime a été nul, calamiteux et cauchemardesque. Je l’admets certes.
Mais voyez-vous, ce qui m’a agréablement surpris, c’est sa conception moderne de ce qu’est la compétence ; on a été trop longtemps habitué de connaître les Comores comme étant un pays en régression constante pour cause d’une notabilité ayant une conception ancestrale de la gouvernance qu’il était difficilement envisageable de croire que l’idée de progrès est possible dans notre pays.
Il y avait une validation circulaire d’une fatalité comorienne de la part des dirigeants successifs. Il semblerait que le nouveau président élu lui refuse de conformer à cette fatalité et qu' il est résolument engagé à faire mentir tous les pronostics en brisant le plafond de verre , inaugurant ainsi une ère de rupture avec cette idée reçue , cette vieille et désuète conception. Voilà un homme qui a compris que l’Histoire s’arrête quand l’homme n’agit plus et que le progrès est une hypothèse convaincante. Il décide d’engager une politique débarrassée de ces oripeaux obscurantistes, de tous ses tares et toutes les barrières relevant de certaines coutumes et traditions moyenâgeux non compatibles avec la réalité du moment.
Le peuple a vécu une dépossession de son identité, de sa dignité, de ses valeurs . Il n’a été que l’expression de son ombre. Il nous faut certes réparer mais avoir l’ambition de transformer car réformer c’est se séparer des illusions des mots pour s’attacher à la vérité de l’action c’est ainsi que nous parviendrons collectivement à passer de la défiance à la confiance indispensable pour réaliser le changement que le peuple appelle de tous ses vœux.
Afficher la suite...
Azali ASSOUMANI a compris car l’homme que le soleil a brûlé connaît la valeur de l’ombre et celui que l’obscurité a provoqué la chute mesure l’importance de la lumière c’est pour cette raison que l’on dit que le mal est un ingrédient indispensable à la beauté. Le président a pris l’initiative de s’attaquer aux vrais problèmes sans détours ni raccourcis mais regardant la réalité en face , résolument engagé à relever les défis qui se présentent à lui. Dans ses premières mesures , il s'attaque à juste raison à la vie chère en baissant le prix des produits de premières nécessités et à la fois le carburant. La méthode a prêté à la confusion et semé le trouble chez les commerçants mais le fond de la mesure est juste.
L’épineux problème de l’énergie a trouvé son épilogue faisant d’une pierre deux coups. La pénurie de l’eau est un épisode résolu. Le régime, à cet effet, a investi plusieurs millions d’euros pour acheter des groupes électrogènes. Pour être réaliste, cette solution ne peut être pérenne : elle génère un coût exorbitant. Le pays n’a pas les moyens d'y faire face durablement sans mettre en péril aussi bien la société comorienne des hydrocarbures que la Mamwe elle même qui risque de s'écrouler sous le poids de sa dette .C’est indiscutablement une erreur de jugement, nous aurions dû investir dès à présent sur les énergies renouvelables notamment la géothermique , les éoliennes ou encore le solaire qui demeure les seules alternatives crédibles à une solution pérenne .
Toutefois cette précipitation est compréhensible car elle est partie d’un bon sentiment louable mais qui pèsera lourd dans les prochains investissements. Pour la question du transport aérien , le gouvernement a pris ses responsabilités en prenant à bras le corps le sujet et le constat est qu’on s’en sort plutôt bien malgré quelques coups de canifs distillés par ceux qui ont fait le pari fou de contre carrer toute volonté de progrès en faveur de notre pays n'hésitant pas à injecter quelques grains de sable pour enrayer la machine. L’état tient bon et a raison et mérite nos encouragements. L’assainissement du paysage politique a fait grincer des dents mais ce fût un mal nécessaire.
La recomposition du paysage politique se fera inéluctablement à partir des prochaines élections législatives et on applaudira des deux mains Azali ASSOUMANI pour son courage politique. Des chantiers fleurissent sur tout l’ensemble du territoire : réfection du réseau routier, remise en état et aux normes des réseaux d’assainissement et des canaux d’évacuations , lutte contre l’insalubrité et le désordre sur la voie publique ; l’état retrouve aussi son rôle régalien et récupère ses lettres de noblesse. Le bonheur demande labeur, Il ne s’agit pas de faire le bien seulement mais de faire bien surtout. Ces mesures sont prises pour le bien des plus grands nombres tout principe d’égalité est un principe d’assimilation.
A LIRE AUSSI: Ces jeunes intellectuels et le retour d'Azali
La loi n’est pas juste parce qu’elle est loi non elle est loi parce qu’elle est juste. La politique obéit à un mécanisme qui n’a rien à voir avec la Justice c’est un duel et non un procès, mais la puissance résultante du pouvoir confère des responsabilités qui exigent de veiller au respect de la justice. L'anarchie n'est pas la démocratie encore moins synonyme de droit. Mieux vaut oser que se conformer dans l'uniformité de la médiocrité comme certains artisans nostalgiques de l'immobilisme continuent de claironner . Tout certes n'est pas parfait il n'est nullement pas question de sombrer dans un angélisme béat mais une chose est sûr , la volonté politique du gouvernement à tordre le cou au sous développement est clairement affichée . Je souscris et reste confiant ,j’ai contribué à l’élection d’Azali ASSOUMANI et je ne me déjuge pas , raison pour laquelle je lui renouvelle ma confiance.
YE TAREH NDO HAKIM.
Kamal ABDALLAH