Madagascar : des populations expulsées à Soanierana après seulement 48 heures de préavis
Sur décision judiciaire, des dizaines de personnes habitant à Soanierana, une commune en périphérie de la capitale Antananarivo, sont expulsées depuis lundi. Une opération d’autant plus délicate que les interessés n’ont bénéficié que d’un préavis de 48 heures.
« Des bulldozers sont arrivés et ont démoli les maisons. Il y avait la police mais les gens ne se sont pas laissés faire et il y a eu des blessés. Nous habitons là depuis plus de 40 ans ! Il y a des enfants, des femmes ! Lorsqu’on s’est installés en 1972, le terrain appartenait à l’Etat. Et quand on a essayé d’obtenir un titre foncier récemment, on s’est rendu compte qu’entre temps quelqu’un avait acheté la parcelle », s’indigne ainsi un des habitants au micro de RFI.
« On n'a pas entendu parler d'indemnisations ou de mesures d'accompagnement pour ces gens qui sont expulsés, donc il faut qu'il y ait un juste équilibre entre le respect des droits de ce propriétaire et de ces gens qui vont être expulsés », souligne Zo Randriamaro, la coordinatrice d’une association de défense des droits humains.
Si l’indignation est aussi forte, c’est parce qu’une loi malgache permet à des populations occupant des terres sur « une longue période » d’en devenir propriétaires. Une disposition dont auraient pu bénéficier les expulsés de Soanierana.
Souha Touré (Agence Ecofin)