Le Chef de l’Etat, Azali Assoumani, préside ce 7 janvier le 1er séminaire gouvernemental de l’année 2017. Ce séminaire a pour but d’évalue...
Le Chef de l’Etat, Azali Assoumani, préside ce 7 janvier le 1er séminaire gouvernemental de l’année 2017. Ce séminaire a pour but d’évaluer les le plan d’action gouvernemental du second semestre de l’année 2016 et de planifier les activités de l’année 2017. Cet exercice est piloté par le puissant Secrétaire Général du Gouvernement (SGG) qui fait office de « Premier Ministre » du Gouvernement. Et pourtant, il existe dans le Gouvernement un Vice-Président en charge du ministère du plan et qui a sous sa tutelle un Commissariat Général au Plan (CGP).
Photo ©Mosen |
Le Vice-président, Djaffar Ahmed Said a hérité des bureaux du Commissariat Général au Plan réhabilités par la Banque Africaine des Développement et son Secretaire Général n’est autre que l’ancien directeur de la Planification, Djaenfari Abdouroihamane. En principe, c’est le vice-président qui devrait piloter cet exercice de planification, mais il est submergé par la puissance duSGG qui a pris les mauvaises habitudes de son prédécesseur.
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En effet, tout au long du régime précédant d’Ikililou Dhoinine, leSGG sortantavait tout fait pour ignorer, voire écraser le CGP, cette structure de planification et de suivi du gouvernement, créée en 2001 et qui était sous sa tutelle. Les séminaires gouvernementaux organisés au cours de ce régime tous les ans étaient tenus sans l’implication du CGP. La Stratégie de Croissance et de Réduction de la pauvreté (SCRP) élaborée par le CGP pour le gouvernement a été tout bonnement ignorée lors des séminaires du gouvernement, alors qu’elle devrait être l’outil de travail. Cette situation témoignait ainsi le manque d’appropriation, de coordination et de leadership des ministères et du SGG. La SCRP devait être le document de référence en matière de planification pour le développement du pays. Malheureusement, la mise en œuvre de la SCRP ne témoignait pas de cet engagement.
Certains acteurs considéraient par exemple que la SCRP était l’affaire du CGP et des partenaires au développement. Les programmes et projets inscrits dans la SCRP auraient normalement dû faire l’objet de documents projets plus élaborés, préparés par les ministères sous la supervision des Secrétaires Généraux (SG) qui se réunissent toutes les semaines sous la présidence du SGG lors du forum des SG. Malheureusement, les ministères ayant la responsabilité de définir les orientations et les projets n’étaient pas en mesure d’élaborer ces documents de projets et le SGG ne leur demande pas d’en élaborer.
La Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCA2D) qui a remplacé depuis l’année dernière la SCRP a été marginalisée comme la SCRP par l’ancien régime et le nouveau régime. Le premier séminaire gouvernemental du nouveau régime organisé au mois de septembre 2016 a tiré à boulet rouge sur la SCA2D. Le Programme d’Investissement Quinquennal (PIQ) élaboré au mois de mai 2016 par l’équipe du nouveau président n’a même pas mentionné la SCA2D entre en vigueur en 2015 et encore moins les Objectifs du Développement Durables (ODD) qui ont remplacé les Objectifs du Millénaire du Développement (OMD).
L’actuel SGG reprend ainsi les mauvaises pratiques de son prédécesseur et piétine allégrement les compétences de la Vice-Présidence en charge du Ministère du plan en s’appropriant les exercices de revue et de planification du gouvernement. Le SGG n’est pas membre du Gouvernement, mais participe aux travaux du conseil des ministres en tant que « greffier de la République ». Il néglige ses principales missions qui sont surtout l’organisation du travail gouvernemental et le respect des procédures. Le respect des procédures, le maillon faible de tous nos gouvernements.
Par ComoresDroit