Politique: Les ministres Juwa dans le viseur de l’opposition
L’opposition exploite la crise à l’Assemblée nationale pour tenter de créer une ambiance toxique entre Juwa et CRC les principaux partis au pouvoir.
Une pluie de reproches. De Mamadou à Msaidié, en passant par Larifou à Mouigni, les constats amers soient-ils abondaient en sévères remontrances. Ces quatre principaux leaders de l’opposition avaient en commun, dans leur viseur, les ministres et députés Juwa, dont les suppléants qui siègent à l’assemblée ont rejeté la loi de finances pour l’exercice budgétaire de 2017. L’ancien argentier du pays et candidat malheureux à la dernière présidentielle, a quant à lui préféré dramatiser la situation au parlement. Dans toute sa splendeur, Mohamed Ali Soilihi laisse entendre une division entre les ministres Juwa et le pouvoir dont, paradoxalement, ils font parti.
Une division qui, à l’entendre, jugule le pays. « Si les députés du pouvoir n’ont pas la même vision que le chef de l’Etat, ça veut dire que nous avons deux commandants de bord », s’attèle à ses outrances de chasse aux sorcières, Mamadou. Dans son habituelle verve mordante et provocatrice, Houmed Msaidié détone de son coté que le rejet de la loi de finances par les députés du Juwa, c’était « pour punir le pouvoir ». Un constat qui aura la bénédiction de Mamadou : soiddakta, soiddakta. « Azali a des ministres qui défient son autorité », renchérit de sa part Said Larifou qui visiblement cherche à monter le président de la République contre les ministres cibles. Dans un communiqué de l’opposition, distribué à la presse, il est écrit que « l’alliance contre nature Azali-Sambi génère une gouvernance inqualifiable ».
De là à souhaiter voir Juwa se faire éjecter du gouvernement, il ne reste qu’un pas que l’opposition n’hésiterait plus à franchir ? Ce qui est sûr, le but de ces virulents pamphlets n’est pas de demander au président de la République de renforcer ses liens avec Juwa. Parti à cause duquel l’ancien régime qui aujourd’hui s’est recroquevillé dans l’opposition, a été battu à plate couture lors des élections d’avril et mai derniers. Dans l’opposition, Mouigni Baraka attend avec impatience « ceux qui seront chassés du pouvoir » pour les rejoindre.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores