Qu’importe le peu d’impact de mes interventions sur la politique sanitaire de nos autorités de mon pays, mais par compassion pour les famil...
Qu’importe le peu d’impact de mes interventions sur la politique sanitaire de nos autorités de mon pays, mais par compassion pour les familles endeuillées régulièrement faute d’une meilleur prise en charge dans nos hôpitaux, je tiens à apporter ma modeste contribution par quelques suggestions, fruit d’une longue expérience de plus de 37 ans, acquise à l’étranger, dans le milieu hospitalier et universitaire.
Avec le deuxième décès survenu hier soir à El-Maarouf, suite à une césarienne, moins de 24 heures après le premier, l’accouchement à la maternité de l’hôpital de référence occupe la première cause de décès de la femme Comorienne enceinte. Un état de fait inacceptable, qui explique la violence des familles qui ont bu la calice jusqu’à la lie.
Afin de limiter cette hécatombe, des mesures urgentes ne nécessitant aucun investissement financier s’avèrent indispensables à savoir une réorganisation rigoureuse des services de maternité et de chirurgie par la séniorisation des jeunes praticiens et l’obligation d’une astreinte chirurgicale pour couvrir toute césarienne.
Il faut savoir qu’actuellement une couverture chirurgicale pour les maternités est obligatoire en France dans tous les hôpitaux. Les gynécologues peuvent à tout moment recourir aux services d’un chirurgien s’ils rencontrent des difficultés lors d’une césarienne ou d’un accouchement compliqué d’hémorragie. Il s’agit d’une réalité que je vis régulièrement dans mon établissement, car j’interviens personnellement au moins 2 fois par mois pour une césarienne compliquée en tant que chirurgien d’astreinte. Chacun doit laisser d’un côté son égo de notable faiseur de grand mariage ou de médecin du village, pour plus de sécurité en faveur des malades, en créant un bon climat de travail d’équipe dans le respect des compétences de chacun par rapport à son expérience.
Abdou Ada Musbahou
Chirurgien (France)