Un soi-disant médecin polyvalent a atterri aux Comores et prétend soigner toutes les maladies. Il enfreint le code de la santé, particulièr...
Un soi-disant médecin polyvalent a atterri aux Comores et prétend soigner toutes les maladies. Il enfreint le code de la santé, particulièrement l’article 175 du code de la santé publique, en exerçant clandestinement la médecine. Le Conseil national des médecins, qui l’a dans son collimateur, appelle tous les patients à la plus grande vigilance.
« Il existe un médecin tradi-praticien qui soigne et guéri. Qui d’autre ? Personne. Rien que le docteur Positif….Aucune maladie ne lui résiste ». Ces phrases sont tirées de la publicité diffusée par les médias locaux et envoyée par un charlatan qui se fait appeler officiellement Dr Positif. L’homme prétend être médecin et guérir toutes les maladies.
L’article 15 du code de la déontologie médicale en vigueur est pourtant clair : « La Médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce. Tous les procédés directs ou indirects de réclame et de publicité sont interdits aux Médecins ».
Photo d'illustration |
Docteur Positif, lui, fait fi de la déontologie. Soucieux de se faire un nom et attirer le maximum de clients, le ressortissant étranger n’hésite pas à préparer et envoyer ses publicités à des médias locaux. Il se dit polyvalent, positif. Toutes les maladies ou presque, il prétend soigner. Un génie à en croire sa pub.
Selon certains témoignages, le charlatan détient une pharmacie à l’endroit même où il consulte ses patients, pour ne pas dire ses victimes. Une pratique également interdite chez les médecins qui doivent diriger le patient vers une pharmacie pour l’achat de médicaments, sauf en cas d’urgence. Des médicaments vendus illégalement et que le pseudo-médecin vend au prix fort : « 100 000 Kmf », selon nos informations.
Le "médecin" exerce en plus illégalement sur notre territoire. Contrairement à ce que stipule la loi, en plus de ne pas être de nationalité comorienne, il ne s’est pas inscrit sur le tableau du conseil des médecins. L’article 175 du code de la déontologie assure que « Nul ne peut exercer la profession de médecin, de chirurgien-dentiste aux Comores s’il n’est de nationalité comorienne ou ressortissant d’un pays ayant un accord de réciprocité avec l’Union des Comores ; Inscrit au tableau de l’ordre national des médecins, chirurgiens-dentistes ».
Aucune de ces conditions, ni du code de la santé publique, ni du code de la déontologie médicale ne sont respectées par celui qui apparaît comme un dangereux charlatan à la blouse blanche.
Des faits qui ont poussé le Conseil national de l’Ordre des médecins à s’adresser à tous les patients via la Fédération comoriennes des consommateurs (FCC) : « l’Ordre national des médecins et chirurgiens-dentistes, conscient de ses responsabilités, s’associe à toute initiative permettant aux pouvoirs publics de prendre conscience de la gravité de ces activités illégales et de protéger la populations par la fermeture immédiate de tous les établissements ou endroits incriminés, procéder à l’arrestation des personnes impliquées et appliquer les sanctions prévues par la loi contre ces personnes pour usurpation du titre de Docteur, publicité interdite, exercice illégal de la médecine, pratique de charlatanisme et escroquerie », a dit le président dudit Conseil, Dr Mmadi Ibouroihima.
Il revient maintenant à l’inspection générale de la santé et au procureur de la République de prendre des mesures nécessaires.
Rappelons que c’était dans ces mêmes conditions d’exercice illégale de la médecine que le commissaire de police Echata Assoumani, est décédée l’après-midi du 24 aout de l’an dernier sur son lit d’hôpital.
Son médecin, ou du moins celui qui se faisait passer pour tel, Leon-Feng Jean Claude n’a jamais été jugé, selon nos informations, malgré les plaintes et dénonciations portées auprès du procureur de la République par le Conseil des médecins et la police nationale.
Par Toufé Maecha