Les résultats sortis des urnes le 11 mai 2016 de l’élection partielle organisée à en Anjouan pour 13 villages créditent 59.36 pour...
Les résultats sortis des urnes le 11 mai 2016 de l’élection partielle organisée à en Anjouan pour 13 villages créditent 59.36 pour cent pour Azali, 38,26 pour cent pour Mamadou et 2.38 pour cent pour Mouigni.
Dans les localités où se déroulait cette partielle, Azali est largement en tête et le candidat du pouvoir a subi une défaite cuisante. Cette victoire du candidat de l’opposition est celle du peuple comorien et de tous les combattants pour l’enracinement de la démocratie dans l’archipel. Le rejet du candidat du pouvoir dans une élection présidentielle de cette nature est un événement inédit aux Comores. Nous pensons qu’il ne suffit pas que des élections soient organisées dans un Etat et que ses dirigeants soient officiellement élus par une grande majorité de citoyens pour que le régime soit véritablement démocratique.
Il faut aussi que les citoyens dont les opinions s’opposent à la majorité présidentielle puissent s’exprimer librement . Ce scrutin s’est déroulé de manière pacifique sans un incident majeur ; et c’est grâce au concours du chef d’ Etat-major de l’armée qui a placé les militaires dans les 13 villages pour sécuriser lé scrutin . C’est un geste républicain et salutaire pour ce militaire de profession. Dans l’histoire politique des Comores post-indépendantes ,les élections étaient toujours truquées pour obtenir des votes massifs en faveur du pouvoir en place .
Les électeurs comoriens étaient toujours méprisés, voire considérées comme des choses vivantes; alors que voter, c’est exister, et choisir. Dans la pensée grecque, la liberté étant donc la liberté de choix du citoyen et sa responsabilité. Le succès foudroyant d’internet qui nous informe en temps réel des chiffres exacts sortis des urnes est un outil de communication anti-fraude pour les défenseurs des élections libres et transparentes ,mais aussi une arme redoutable qui anéantit les habitués de la triche et des fraudes à répétition. Le candidat du pouvoir et ses partisans mobilisés pour un dernier coup de poker lamentable ont du mal à admettre cette déroute électorale et de comprendre qu’une page est tournée.
Les Comores vont rejoindre les quelques pays emblématiques du continent en matière de démocratie. En attendant la validation définitive de ces résultats par la cour constitutionnelle le 16 mai prochain, AZALI doit jubiler avec retenue cette victoire éclatante, car le peuple comorien ne lui a pas donné un blanc-seing de faire ce qu’il veut durant ce mandat de cinq ans ; il a été élu non pas par un amour béat mais par un courant anti-Mamadou sans précédant régnant dans l’archipel .