L’imbroglio politique né des élections présidentielles et des gouverneurs oblige l’organisation d’une élection partielle à en Anjoua...
L’imbroglio politique né des élections présidentielles et des gouverneurs oblige l’organisation d’une élection partielle à en Anjouan le 11 mai 2016 pour les 13 villages saccagés, même si cette partielle est non conforme à une élection présidentielle mais la pression de l’ancienne puissance coloniale l’a emporté sur le droit constitutionnel comorien. Depuis vendredi les états- majors des candidats ont débarqué sur l’ile d’Anjouan pour mobiliser les électeurs de ces 13 villages ; cet assaut final n’est pas un combat de corps à corps, mais une lutte politique qui entraîne le partage entre le candidat du pouvoir et celui de l’opposition.
Ce suspens électoral va se dénouer au soir du 11 mai 2016, mais la campagne de mobilisation sur le terrain à l’image du rassemblement de Mrémani du candidat de l’opposition montre bien que cette partielle va être un vote de confirmation d’AZALI au détriment de Mamadou. Cette confusion politique que l’archipel a connu ces derniers temps mérite un éclairage en matière de démocratie dans le continent en général et aux Comores en particulier. IL y a un quart de siècle éclataient en Afrique des révolutions démocratiques ont secoué les régimes autoritaires du continent . D’essence libérale , ces révolutions ont marqué la fin du monopole de l’ Etat sur l’ économie et la vie politique. Elles ont abouti à l’instauration du multipartisme et à l’avènement de régimes davantage respectueux des libertés individuelles et collectives.
Ce vent démocratique a touché tardivement les Comores, et les citoyens comoriens ont pris une longueur d’avance sur leur choix démocratique par rapport aux politiques de l’archipel qui ont une vision galvaudée d’une autre époque révolue. La moquerie de Msaidié à l’ égard des partisans du recomptage du scrutin du premier tour entaché des fraudes irréfutables prouve bien la myopie de l’ élite politique comorien par rapport au réveil du peuple comorien. Nous pensons que des élections honnêtes et régulières ne suffisent pas à garantir qu’un régime soit démocratique. Mais elles sont le fondement de la démocratie et si ce fondement n’est pas là, s’il n’est pas solide, aucune construction démocratique n’est possible. La démocratie doit s’enraciner dans les faits comme dans les esprits , ce qui n’est pas du gout de notre classe politique.
Les hommes politiques du pouvoir qui s’adonnent aux délices et au poison du trucage des élections doivent cesser à polluer la politique de cette manière , car les citoyens comoriens toléraient moins de tels agissements et rejettent et disqualifient leurs auteurs ; c’est ce qui risque de se produire le 11 mai prochain à en Anjouan. Dans le continent quelques pays comme le Bénin, le Mali le Sénégal Maurice ect sont des pays emblématiques en matière de démocratie, les élections sont tenues à la date prévue, le gagnant n’abuse pas de sa victoire, le perdant admet sa défaite et les observateurs, nationaux ou étrangers valident le scrutin.
Enfin le successeur d’IKILILOU devra relever plusieurs défis pour limiter la domination du pays à l’égard des anciennes puissances coloniales. L’endettement de l’ archipel a donné depuis longtemps aux créanciers du pays un droit de regard et de contrôle de la situation politique du pays à l’exemple de la décision des juges de la cour constitutionnelle d’imposer l’inacceptable en bafouant la constitution d’ un pays souverain .
La Françafrique affaiblie ces dernières décennies à cause des mutations et des évolutions des sociétés africaines a des relais dans certains politiques comoriens qui jubilent en bombant leurs torses pour servir les intérêts français en échange des clopinettes au détriment de l’intérêt général des comoriens.
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY