Un proverbe turc dit : Le voleur qui ne se laisse pas surprendre, passe pour le plus honnête homme. Hier encore, les soutiens d’Azali n...
Un proverbe turc dit : Le voleur qui ne se laisse pas surprendre, passe pour le plus honnête homme.
Hier encore, les soutiens d’Azali nous échauffèrent les oreilles avec « la démocratie », « la souveraineté » du peuple, la légalité et blablabla pour nous soutenir avec le même aplomb aujourd’hui qu’il est normal que la CENI, sur l’injonction de l’armée, publie les résultats provisoires des élections pour éviter nous dit-on la guerre civile.
Sous prétexte, que Moroni était pris en otage par les nervis du parti Orange et le CRC, il fallait donner la victoire coûte que coûte au colonel Azali.
En somme pour « le bien du peuple comorien », il faut faire fi du droit.
Encore une fois, si demain la CC confirme l’élection d’Azali, vous applaudirez le courage et la sagesse de l’institution, mais si elle l’infirme, vous être prêt comme l’a suggéré M. Azali Assoumani, à égorger vos adversaires.
En fait, vous ne valez pas mieux que vos adversaires. On peut même subodorer que vous êtes capable du pire en menaçant de mettre le pays à feu et à sang si les institutions ne proclament pas illégalement la victoire d’Azali.
23 bureaux, plus de 11 000 votants manquants, des bureaux de vote saccagés à Anjouan dit-on et 1579 voix d’écart dans les décomptes de la CENI, un vice de procédure dans la proclamation des résultats. La CENI a écarté des parties prenantes du processus électoral. Notamment, le Ministre de l’intérieur et la communauté internationale. Tout cela ne vous interpelle pas ?
Hier encore vous accusâtes la CENI, Mamadou et son équipe de forfaiture mais aujourd’hui, vous êtes prêt à prendre le pouvoir par la force avec la complicité de Boléro et de son armée ? Vous érigez même en héros, le chef de l’armée pour son coup de force. Qu’on le veuille ou non, ces résultats sont illégaux sur la forme et sur le fond.
A la poubelle les institutions du pays, l’essentiel, c’est votre retour aux manettes de l’État. Vous n’avez que faire du Droit, de la démocratie, de la souveraineté du peuple, de la stabilité et de l’unité du pays.
Comment espérer, dans ces conditions de tourment, diriger ce pays avec une victoire mal acquise ? L’histoire retiendra que ce colonel a pris une deuxième fois le pouvoir par la force mais cette fois avec la complicité de certains d’entre vous. L’amour du pays devrait nous réunir au minimum sur la préservation et le respect des institutions pour nous protéger de l’arbitraire et des coups de force.
Mais la soif du pouvoir est telle que vous préférez piétiner ce que vous prétendîtes défendre hier. Mais Où est donc ce peuple qui élut souverainement M. Azali Assoumani quand plus de 11 000 de nos compatriotes manquent à l’appel contre leur propre volonté ? Vous qui prétendez avoir le soutien du peuple, pourquoi craignez-vous tant une élection partielle s’il a lieu ?
Aucun d’entre nous n’a intérêt à l’affaiblissement permanent de nos lois. Si nous ne prenons pas garde, les soi-disant vainqueurs du jour feront la fête aujourd’hui mais ils sont d’ores et déjà programmés pour être les victimes des mêmes procédés demain. Depuis notre accession à l’indépendance, ces procédés se répètent inlassablement et l’on s’étonne ensuite à Chatelet, Gare du Nord, place d’Aix ou à Moroni de la décrépitude du pays.
Je forme donc le vœu que la CC ait le courage et la sagesse de dire le Droit et rien que le Droit.
MAHE Ahmed ©habarizacomores.com