Le mot d’ordre « île morte » décrétée hier lundi par la vingtaine de candidats qui contestent les résultats du double scrutin du 21 févrie...
Le mot d’ordre « île morte » décrétée hier lundi par la vingtaine de candidats qui contestent les résultats du double scrutin du 21 février dernier, a été relativement suivi dans la capitale, jusqu’en milieu de journée.
Les activités à Moroni tournaient au ralenti, (mais tournaient quand même) hier lundi, décrétée ville morte pourtant par les 20 candidats qui contestent la fraude qui a entaché le double scrutin du 21 février dernier.
La raison de cet échec incomberait aux chauffeurs des transports en commun, qui n’en auraient pas été avisés. La population, à la vue des taxis et bus sillonnant les rues, a finalement vaqué à ses occupations, comme à l’accoutumée, délaissant le mot d’ordre donné la veille.
Afin de dissuader toute personne de briser le mouvement, certains axes routiers à Ngazidja ont été barrés. C’est le cas par exemple de la route de Nioumadzaha et Mitsoudjé, ou encore Kafouni, où des manguiers abattus ont fait office de barrages et nécessité l’intervention de l’armée pour dégager la voie. A Moroni, quelques commerces avaient timidement ouverts. Au petit marché par l’exemple, les magasins ouverts étaient moins d’une dizaine. A Magoudjou, presque tout le monde avait ouvert son commerce.
La circulation était tout de même fluide dans la capitale. Pour preuve, le tronçon de route liant le marché de Volo-volo à l’hôpital El-Maarouf qui, d’habitude encombré, était quasi vide, ceci durant une heure de pointe.
Dans les gares, notamment celle de Oichili-Dimani, rares ont été les clients à se présenter aux chauffeurs de bus. Dans l’administration publique, les employés se sont rendus à leur lieu de travail, même si la plupart ont dit être arrivés plus tard que d’habitude, croyant qu’ils ne trouveraient pas de moyen de transport.
Contacté par La Gazette des Comores, le secrétaire général de Wusukani Wa Masiwa, le syndicat des transporteurs, a assuré qu’il n’avait pas été avisé ni contacté par les vingt candidats.
Akram Said Mohamed, un jeu citadin de Moroni, a dit ne pas avoir suivi les instructions : « La ville morte est un concept qui doit être instauré pour des revendications sociales ou commerciales, telle l’inflation, les problèmes d’eau et électricité, etc. Dans le cas actuel, les 20 candidats devraient plutôt se rapprocher de la Cour constitutionnelle et des instances juridiques compétentes ».
La dernière action « ile morte » dans le pays remonte à février 2015. La population, lasse des pénuries, réclamait de l'eau et de l'électricité. Le mot d’ordre avait été scrupuleusement respecté durant les 72 heures.
Toufé Maecha