En pleine période électorale, la radio nationale ne fait que diffuser de la musique au moment où le pays se dirige tout droit vers un confl...
En pleine période électorale, la radio nationale ne fait que diffuser de la musique au moment où le pays se dirige tout droit vers un conflit sociopolitique sans précédent.
Les résultats provisoires de la phase primaire des élections 2016 se sont avérés complètement erronés : tous les procès verbaux de la CENI sont flous avec d’innombrables erreurs de calculs impossibles à imaginer. Ce qui a suscité des réactions de colères au sein de nombreux partis politiques et la plupart des candidats estiment qu’il y eu fraude. L’ORTC, en tant que média public et national, devrait être au centre de l’information pour mieux informer et rassurer la population. Mais au contraire, elle se désintéresse totalement de ce qui se passe dans le pays.
Après la proclamation de ces résultats provisoires controversés, Radio Comores s’est contentée de dire, dans son journal, que les élections se sont déroulées dans le calme sans aucun incident, que la CENI a bien fait son travail. Dans ce même journal, aucun candidat n’a eu le droit de s’exprimer, seul un politicien pro Mamadou a eu la parole pour exprimer sa joie et affirmer son soutien au candidat du pouvoir. Et, elle continue à ne rien dire malgré l’évolution de cette crise électorale qui risque de perdurer. Il est vrai que le président Ikililou et ses hommes se sont appropriés ORTC. Mais franchement, c’est triste de voir que même, en temps de crise, la radio nationale se tourne contre le peuple en faveur de quelques individus qui n’ont aucun amour pour notre pays.
Cette radio est devenue un instrument d’intimidation qui terrorise le peuple comorien. Le gouvernement comorien veut faire croire au monde et à nos compatriotes de la diaspora que tout se passe bien ici. Qu’est-ce qu’ils attendent pour en parler ? Que le sang des patriotes soit versé? Même le président Ikililou fuit ses responsabilités en restant muet dans cette période difficile pour les comoriens. Au lieu de prendre les antennes pour interpeller la CENI, la Cour constitutionnelle, les partis politiques et la population, le président de la république s’est retiré des affaires officieusement pour donner la parole à des ennemis de la démocratie qui se permettent de mépriser les comoriens.
La radio nationale des Comores s’est fixée comme objectifs :
- diffuser les différents voyages du président- interviewer des personnalités qui défendent l’action du gouvernement - mettre de la musique techno pendant les périodes de crise.
Qu’on nous dise clairement si cette radio appartient au gouvernement. Si c’est le cas, l’état doit annuler les déférentes taxes infligées à beaucoup de citoyens qui n’ont même pas accès à cette chaîne.
Aujourd’hui , on terrorise les comoriens par le biais de l’ORTC. La chaîne de radio et télé qui était censé valoriser l’image de notre pays, contribuer au développement du tourisme et de l’économie, s’est transformé en un outil de déstabilisation et de traumatisassions du peuple.
Elle est devenue, en quelques années, l’entreprise étatique la plus contradictoire aux valeurs de la république. On a beau parlé de la corruption, des détournements des fond et les crises financières qui rongent notre pays. Toutefois, la question des médias aux Comores est aussi cruciale que n’importe reforme pouvant améliorer le paysage politique et économique du pays. C’est un sujet qui, à mon avis, doit être au cœur du débat citoyen pour espérer un changement véritable en faveur du développement.
Par Youssouf Ben