Une cargaison de 2 500 bidons arrivée de Madagascar. On s'en achète un à entre 1500 et 2000Fc. Connaissant bien que le pays s'e...
Une cargaison de 2 500 bidons arrivée de Madagascar. On s'en achète un à entre 1500 et 2000Fc.
Connaissant bien que le pays s'enfonce vers le bas, un malin qui serait d'origine malgache (selon le nom sur les dossiers) a trouvé l'idée de se lancer dans le commerce des bidons. Ce n'est pas sa faute si la population en a besoin. C'est la faute aux autorités qui ont démissionné de leurs fonctions. Par la rareté de l'eau, la population a besoin de récipients capables de stocker l'eau en grande quantité. De quoi s'approvisionner pendant une bonne semaine, qu'il y ait ou pas de l'eau dans les bonrnes fontaines publics. Notre source au sein de la douane nous a parlé de 2500 bidons dédouanés aujourd'hui.
Des bidons vides, s'il vous plaît. Des bidons destinés à une population déshydratée. À une population assoiffée. À une population abandonnée. À une population mourante. Les temps sont durs, quand on profite d'une si catastrophique situation pour se faire du pognon. Ce n'est pas la faute au commerçant, plutôt à nos dirigeants qui ont fait que les choses se passent ainsi. Bientôt certains d'entre eux vont eux aussi se lancer dans ce marché juteux.
Tant que l'eau est rarissime, on aura toujours besoin de bidons. En provenance de Madagascar ou de Dar Es Salam, on en aura toujours besoin. Importés par un citoyen lambda ou par par des autorités en masque, on en aura toujours besoin. Quelle honte qu'est de voir mon pays marcher à genoux! Le bateau vient tout juste de repartir. Peut-être reviendra-t-il dans une semaine avec toujours des bidons vides. Par Toufé Maecha