Allocution de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE Président de l’Union des Comores, à l’occasion du Sommet des Nations Unies sur l’Adopti...
Allocution de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE Président de l’Union des Comores, à l’occasion du Sommet des Nations Unies sur l’Adoption du Programme de Développement pour l’Après - 2015
New York, le 26 septembre 2015
Son Excellence Monsieur Mogen LYKKETOFT’S, Président de la 70ème Assemblée des Nations Unies,
Son Excellence Monsieur Ban KI-MOON, Secrétaire Général des Nations Unies,
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
En septembre 2000, nous nous étions réunis ici pour adopter un document historique, la Déclaration du millénaire, texte fondateur des fameux Objectifs du Millénaire pour le Développement qui ont été au cœur de notre agenda commun de développement, durant les quinze dernières années.
Les évaluations réalisées au sein des pays, dans les régions et au niveau mondial sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement présentent des situations contrastées mais un bilan globalement positif, même si la situation reste mitigée.
Il s’agit notamment de la réduction de la pauvreté qui a souffert d’un manque de financement adéquat, notamment dans les pays qui avaient les pentes les plus raides à gravir à ce propos.
En effet, les pays les plus démunies et les plus vulnérables ont souvent un accès très limité aux ressources de l’aide au développement.
Comme je le disais récemment à Addis-Abeba, lors de la 3ème Conférence sur le financement du développement, même si les ressources intérieures de ces pays sont bien mobilisées et adéquatement dépensées, elles ne sont pas suffisantes pour soutenir des programmes ambitieux destinés à accélérer le rythme vers l’élimination de la pauvreté, sous toutes ses formes.
Pour mon pays, l’Union des Comores, qui est à la fois un Pays Moins Avancé et un Petit Etat Insulaire en Développement avec tout ce que cela suppose comme défis, le bilan des OMD révèle des avancées significatives dans les domaines sociaux.
Ainsi, en matière de Santé et d’Education, les principaux indicateurs convenus ont connu une évolution remarquable vers les cibles attendues.
En effet, le taux de mortalité infanto-juvénile et le taux de mortalité maternelle accusent des baisses substantielles, relativement proches de celles fixées dans le cadre international de suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement à l’horizon 2015.
De même, au niveau de l’Education, le taux net de scolarisation et le taux d’achèvement enregistrent une progression notable.
Ces avancées sont le fruit de la conjugaison de stratégies pertinentes adoptées par le pays dans les secteurs concernés et des investissements notables consentis dans leur mise en œuvre avec l’appui des partenaires au développement.
Par contre, le niveau de la pauvreté monétaire a stagné puisque le pays n’a pas pu mobiliser, malgré les efforts consentis, les ressources requises pour financer les infrastructures économiques et réaliser les autres investissements habilitants pour assurer une croissance forte et durable, à même de réduire la pauvreté et les inégalités.
Toutefois, pour un réel développement durable, il s’avère nécessaire de lutter plus efficacement contre les changements climatiques, dans les Petits Etats Insulaires en Développement tout particulièrement, en mettant en œuvre rapidement le Samoa pathway.
Je voudrais souligner aussi, que mon pays, à l’instar des autres Pays en voie de développement, s’est doté de stratégies, plans de développement et autres instruments pertinents de pilotage du développement, en ligne avec les recommandations des assises relatives au suivi de la Déclaration du millénaire.
Aujourd’hui, forts des leçons apprises de la mise en œuvre de la Déclaration du millénaire et des acquis engrangés au niveau du développement durant ces quinze dernières années, nous nous retrouvons pour adopter un autre texte, tout aussi historique, et encore plus ambitieux pour le devenir de l’Humanité.
Ainsi, mon pays souscrit entièrement à l’agenda 2030 pour le développement durable et à la Position commune africaine qui prône la transformation structurelle l’Afrique.
Nous apprécions hautement la qualité du travail réalisé qui a permis de disposer aujourd’hui de ce document consensuel qui devrait nous permettre d’être plus efficace dans notre ambition de bâtir un monde meilleur pour tous.
Nous devrons et nous pouvons réussir la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable car nous sommes mieux préparés et la coopération internationale a enregistré des bonds qualitatifs appréciables durant ces quinze dernières années.
En outre, le Programme d’action d’Addis-Abeba que nous avons adopté à l’issue de la 3ème Conférence sur le financement du développement, s’il est appliqué, est de nature à nous éviter les désillusions encourues dans la mise en œuvre des OMD.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Il m’est agréable de constater que les nouveaux objectifs prennent parfaitement en compte les OMD et intègrent de nouveaux domaines cruciaux pour le développement humain durable.
En outre, la réalisation des Objectifs de Développement Durable concernent bien sûr les pays en développement mais également les pays développés et pas seulement au travers du partenariat mondial pour le développement.
Ainsi, chaque pays de la planète est appelé à mettre en œuvre les Objectifs de Développement Durable et à rendre compte, ce qui permettra une meilleure appropriation mondiale du nouvel agenda.
J’aimerais alors insister ici sur le rôle crucial que revêt, pour la réalisation de l’agenda, l’Objectif de Développement Durable N° 16, je cite :
Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer à tous l’accès à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes, qui met en évidence et opérationnalise le lien entre la paix et le développement.
Je voudrais terminer mon propos par le vœu que ce Sommet aboutisse à un succès historique car nous devons avoir à l’esprit ce message fort qui émane de notre nouvel agenda, à savoir que : « Nous pouvons être la première génération à réussir à mettre fin à la pauvreté tout comme nous pouvons être les derniers à avoir une chance de sauver la planète ».
Vive la Coopération internationale. Je vous remercie.