- Monsieur le Ministre de l'Intérieur, de l'Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions...
- Monsieur le Ministre de l'Intérieur, de l'Information, de la Décentralisation, chargé des Relations avec les Institutions,
- Monsieur le Délégué aux Transports, représentant Madame la Ministre en charge des Transports,
- Monsieur le délégué au Droit de l'Homme,
- Monsieur le Vice-président de l'Assemblée Nationale,
- Monsieur Président du Conseil de l'île de Ndzuwani,
- Messieurs les élus en vos titres et rangs respectifs,
- Mesdames et Messieurs les Commissaires,
- Messieurs les Préfets,
- Mesdames et Messieurs les Maires,
- Messieurs les représentants du Corps diplomatique et assimilés,
- Respectables Oulémas et Chefs religieux,
- Messieurs les officiers des Forces de Sécurité Nationale,
- Honorable assistance,
السلام عليكم ورحمة الله وبركاته
Nous voici réunis au Palais de Dar-Najah pour célébrer le quatrième anniversaire de notre investiture à la tête de l'Exécutif de l'Ile Autonome de Ndzuwani.
Je voudrais avant tout, rendre grâce à ALLAH, Le Tout-Puissant, à qui nous devons ces quatre années de paix, de sécurité et d'efforts en faveur du développement économique de l'île et du bien-être de sa population qui nous a porté au pouvoir.
Je voudrais, ensuite, exprimer mes sincères remerciements au Président de la République, Son Excellence Dr IKILILOU Dhoinine, qui, dans la fraternité, a su, durant ces quatre ans, instaurer un climat de collaboration et de sérénité, dans les rapports qui lient l'Etat à l'île autonome de Ndzuwani.
A la population de Ndzuwani, j'exprime ma profonde gratitude pour sa compréhension, son accompagnement et surtout pour sa patience.
Je voudrais, enfin, vous remercier tous, pour avoir, toujours répondu présents à ce rendez-vous.
Honorable assistance,
Le 23 mai 2011, devant la Cour d'Appel, et en présence, entre autres, du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et du Gouverneur sortant, M. Moussa Toybou, je prêtais, au stade de Missiri, le serment « de remplir fidèlement les devoirs de ma charge, de n'agir que dans l'intérêt général, dans le respect de la Constitution et de la Loi statutaire ainsi que des droits des citoyens »
Ce Serment que j'ai prêté, le Coran à la main, je l'ai prêté tout seul et c'est tout seul que j'en serai comptable devant Dieu.
C'est pourquoi, je reste toujours serein, devant les attaques parfois virulentes dont je suis souvent l'objet, venant de dirigeants ou militants politiques qui mettent en avant la fidélité aux hommes et, au second rang, celle dûe à Notre Créateur.
En effet, depuis que j'ai prononcé les mots de ce serment, je garde toujours en tête, lorsque je parle ou agis, en ma qualité de Gouverneur, ce Verset du Saint Coran : « Quiconque viole le serment, ne le viole qu'à son propre détriment; et quiconque remplit son engagement envers Allah, Il lui apportera bientôt une énorme récompense. » Sourat 48, verset 10
فَمَنْ نَكَثَ فَإِنَّمَا يَنْكُثُ عَلَىٰ نَفْسِهِ
وَمَنْأَوْفَى بِمَا عَاهَدَ عَلَيْهُ اللَّه فَسَيُؤْتِيهِ أَجْرًا عَظِيمًا
Honorable assistance
Dans mon discours d'investiture, j'ai également pris l'engagement, de préserver les intérêts de l'île, d'être le Gouverneur de tous les Anjouanais, de consolider l'unité nationale, de bannir à jamais le séparatisme et de continuer à œuvrer en faveur du développement socioéconomique d'Anjouan, en vue d'améliorer la vie de ses habitants.
C'est pourquoi j'ai fait de la réconciliation nationale un leitmotiv et une exigence pour sceller les cœurs des comoriens et des anjouanais en particulier.
J'estime en effet, que nous ne pouvons pas bâtir un avenir harmonieux commun, sans solder les rancœurs du passé.
Cela ne peut se faire que dans un cadre strict que doivent définir les autorités nationales, en collaboration avec nos partenaires internationaux.
Certes, ceux qui sont responsables d'exactions, doivent en répondre devant la Justice car l'impunité est toujours une entorse à l'équité.
Toutefois, le pardon est source de stabilité sociale et un tremplin pour un nouveau départ.
Aussi, accueillons-nous avec satisfaction et espoir, la régularisation annoncée pour des ex-FGA.
De même, la revalorisation des salaires des militaires, désormais effective depuis la célébration du 25 mars dernier, permettra de motiver nos soldats afin qu'ils assurent avec plus de conscience leur mission.
Mesdames et Messieurs,
Voici quatre ans depuis que je suis resté fidèle à mon serment, fidèle à mes engagements et fidèle aux sages conseils qui me sont prodigués.
Je remercie donc, à ce sujet, l'ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, pour le conseil avisé qu'il me donna le jour de mon investiture, pour réussir ce mandat :
d'une part de chercher à contenter Allah dans l'exercice de mes fonctions car contenter les hommes est chose impossible, de m'en tenir à mes engagements et,
d'autre part, de préserver à tout prix, la paix, la stabilité et la sécurité à Anjouan et dans l'ensemble du pays en maintenant un climat d'entente et de collaboration avec le Président de la République et le pouvoir central, afin d'éviter ce que le pays a subi une décennie durant, en raison des conflits de compétences.
Aujourd'hui, les relations entre l'Ile Autonome d'Anjouan et l'Union, jadis rigides, se sont normalisées et des liens de confiance et de franche collaboration, se sont tissés entre votre Gouverneur et votre Président de la République, et permettent de préserver à la fois les intérêts bien compris de notre ile et ceux de l'Etat central.
Voici quatre ans également, que j'œuvre inlassablement pour améliorer l'image d'une ile d'Anjouan, longtemps ternie, associée au séparatisme et à ses dérives et placée sous les projecteurs de l'actualité mondiale lors du débarquement.
Aujourd'hui, à l'image redorée de l'Union des Comores sur la scène mondiale, s'associe celle d'une ile d'Anjouan redevenue La Perle des Comores, qui a renoué avec ses traditions d'accueil, et dont les habitants ont retrouvé leur dignité et la fierté d'appartenir à la Nation et de respecter la République.
Mesdames et Messieurs,
Voici quatre ans que je m'efforce de choisir mes Commissaires selon les critères que j'ai définis en début de mandat : travail, discipline et probité.
Il est certes difficile de réunir toutes ces qualités chez chacun des membres d'une équipe et j'estime, à chaque fois, que, comme dans toutes les équipes, la solidarité et la complémentarité combleraient les lacunes des uns et des autres.
Aujourd'hui, je suis loin d'être satisfait sur ce point, en dépit des efforts déployés.
Cependant je ne me lasserai point et je continuerai toujours, à rechercher la meilleure équipe pour Anjouan, notamment après ces derniers mois consacrés à la campagne électorale et aux élections et surtout pour clore cette période où l'attentisme a créé l'immobilisme qui plombe l'action de l'Exécutif.
Honorable assistance,
Voici quatre ans que, chaque 23 mai, je livre à mes administrés, le bilan de l'action que nous menons pour remplir mes engagements.
Cette tradition que j'ai instaurée, est l'occasion pour moi, de rendre compte aux anjouanais, de l'état d'avancement de notre projet politique.
Ainsi, à un an de la fin de mon mandat, je ne voudrais pas déroger à cette règle que je me suis imposée.
Aussi ai-je voulu, que comme les années précédentes, les membres de l'Exécutif interviennent pour nous livrer le bilan de leur exercice et une esquisse de leur action prévue pour la prochaine et dernière année de notre mandat.
Mon intervention consistera alors à faire le bilan global de notre action et à apporter des éléments de réponses aux interrogations légitimes des anjouanais.
Honorable assistance,
Les priorités que j'ai définies ces quatre dernières années pour l'Exécutif d'Anjouan, sont les suivantes :
- la poursuite des réformes de l'Administration,
- la communalisation,
- la promotion de l'Education,
- le développement de la Communication et de l'information,
- l'aménagement durable du territoire,
- la promotion des secteurs productifs et de l'énergie hydraulique.
Où en sommes-nous aujourd'hui ?
Mesdames et Messieurs,
L'instauration d'une administration insulaire efficace n'est pas une tâche aisée et force est de constater aujourd'hui, que bien de pesanteurs et de réflexes d'antan, paralysent encore des pans entiers de nos services publics.
Toutefois, nous sommes passés de la culture d'une Administration détériorée par le favoritisme, la corruption, la gabegie, à celle axée sur les résultats grâce au renforcement du contrôle et de l'évaluation à tous les niveaux de l'Administration publique anjouanaise.
J'ai fait le choix de privilégier la connaissance et la compétence en instaurant le recrutement des agents de l'Etat sur concours afin d'offrir une égalité de chance à tous les anjouanais dans l'accès à la fonction publique et aux responsabilités administratives.
Je souhaite donc que les bénéficiaires de cette démarche en soient les premiers promoteurs et les plus ardents défenseurs, par leur action, leur comportement et leur exemplarité.
En outre, L'agence anjouanaise de gouvernance locale et de développement (Ndzuwani - Gold), institution que nous avons mise en place, accompagne les Administrations insulaire et communales dans les réformes en cours, en vue de renforcer les capacités des élus municipaux et des gestionnaires locaux.
Dans le cadre de la stratégie de renforcement de capacités de nos agents dans l'administration, une licence professionnelle en administration municipale vient d'être ouverte, à notre demande, au Centre Universitaire de Patsy, à travers le projet « Appui à la bonne gouvernance locale.
En matière de communalisation, notre île est devenue le modèle et la fierté de notre pays.
En effet, non seulement l'ensemble des communes a été mis en place mais aussi les Conseils municipaux et les maires élus sont installés.
La construction des mairies est, quant à elle, entrée dans sa phase de croisière. Ainsi, après celles de Vouani, Moya et Ongojou, réalisées sur fonds propres de l'île, d'autres chantiers sont en courssur l'étendue de l'île, grâce au financement généreux de sept d'entre elles par la coopération japonaise et de cinq autres, par le Sultanat d'Oman. Nous en savons gré au Chef de l'Etat et à son Gouvernement qui en ont fait la requête expresse à ces pays amis.
Mesdames et Messieurs,
Il n'est pas possible d'être un enseignant s'il l'on ne pense pas qu'il est bon d'apprendre.
C'est pour cela que l'enseignant-gouverneur a fait de l'éducation, son cheval de bataille.
En effet, notre pays ne peut se passer du meilleur instrument du développement, de la meilleure arme contre la pauvreté qui est l'éducation.
Il y a quelques années, l'éducation au niveau de l'île a connu des moments difficiles. Il fallait de l'imagination, du courage et de la persévérance pour changer la courbe. C'est fort de cette conviction que nous avons consacré plus de la moitié du budget de l'ile à l'éducation et à la formation continue.
Aujourd'hui, l'éducation au niveau de l'île d'Anjouan commence à sortir de cette zone de sinistre. Depuis trois ans, nous enregistrons avec satisfaction des résultats encourageants, avec l'admission d'un certain nombre de nos bacheliers à de grandes écoles, au Maroc,en France, en Côte d'Ivoire et en Tanzanie.
Ainsi, exception faite de l'expérience tanzanienne qui n'a pas été tout à fait concluante, en raison de la défaillance de certains parents, dans leur part du contrat, la politique de l'excellence et du mérite, que nous avons initiée pour faire de l'éducation de nos enfants, le moteur du développement de l'Ile et du pays, commence à porter ses fruits.
Aussi, ai-je décidé, toujours dans ma volonté de promouvoir la culture de l'esprit de l'excellence et de la réussite,
que l'informatisation du Lycée d'excellence soit programmée dès la prochaine rentrée scolaire,
que les meilleurs élèves ayant obtenu les mentions « bien » et « très bien » au baccalauréat soient récompensés par l'octroi d'un ordinateur portable,
et que la construction de l'internat du Lycée d'excellence soit programmée.
Mesdames et Messieurs,
Sur le plan de l'information et de la communication, la radio numérique de Ndzuwani, la RTN, marche. Depuis plus d'un an, elle est écoutée dans la quasi totalité du territoire de l'île et dans certaines régions de trois îles sœurs. 150 millionsont été investis dans cet important outil. Mais si la population commence à manifester un intérêt de plus en plus grandissant sur ce qui se passe dans son île et dans son pays, la qualité des programmes reste à améliorer pour lui permettre de participer plus activement au renforcement de la Démocratie et de la bonne gouvernance.
Mes chers compatriotes,
L'aménagement durable du territoire au niveau de l'île fait ses premiers pas et mobilise chaque année un peu plus, la coopération décentralisée. Ainsi, en mars dernier, la mission de l'Université du Mans a travaillé sur l'élaboration du schéma d'aménagement du territoire et la gestion des déchets.
C'est ainsi qu'à l'issue de cette cérémonie, nous allons remettre officiellement aux communes de Mutsamudu, Mirontsy et Ouani, un camion poubelle, un don de l'Association pour le Développement des Iles Comores (ADIC) et dont les frais de transport ont coûté à l'Exécutif de l'Île la bagatelle de huit millions de nos francs.
Nous tenons ici à exprimer notre gratitude à l'endroit de responsables de cette association, notamment, sa présidente, Madame Anne ETHER et Docteur Abdou Musbah.
Honorable assistance,
A l'approche du mois sacré du Ramadan, la situation au niveau national et au niveau d'Anjouan, reste grave en matière d'eau et d'électricité et nécessite une intervention immédiate de l'Etat pour rassurer les consommateurs et stabiliser la situation.
A Anjouan, le problème d'une énergie viable reste entier, si nous en jugeons par les graves pénuries actuelles.
Gangrénée par la fraude considérable de courant, l'incapacité dans le recouvrement, la perte d'énergie et le personnel pléthorique en leur sein, l'EDA, comme la Ma-Mwe, qui produisent, distribuent et commercialisent l'électricité, ne sont pas en mesure d'apporter des solutions de sortie de crise immédiates et constituent en outre, de lourds fardeaux pour l'Etat.
Au niveau national, nous saluons les efforts du Chef de l'Etat qui en a fait une priorité, comme il l'a exprimé lors de sa rencontre du 9 février dernier, avecune délégation des représentants de la Banque Africaine de Développement et de la Banque Mondiale et à l'occasion des discussionsavec la Nouvelle Zélande sur la géothermie.
La solution avec le Fioul lourd pour le moyen terme, doit être envisagée avec la plus grande vigilance compte tenu de la fragilité de l'écosystème et de l'exiguïté de nos iles et des problèmes environnementaux.
C'est pourquoi, nous soutenons la solution des énergies propres, notamment leprojet de l'énergie hydraulique que nous avons lancé, qui est le choix le plus réaliste pour Anjouan, les autre énergies renouvelables notamment, la géothermie et le solaire qui permettraient au pays de réduire progressivement les factures exorbitantes d'achat de gazole.
Mesdames et Messieurs,
L'état de nos infrastructures routières reste toujours préoccupant. Les travaux en cours sont loin d'apporter la solution à l'état calamiteux de nos routes qui met constamment en danger la vie des usagers.
Bien que cela relève de la responsabilité de l'Etat, notamment du Fonds d'Entretien Routier (FER), l'Ile d'Anjouan y a mis du sien, en consacrant les moyens propres destinés au fonctionnement du Gouvernorat aux travaux de réaménagement destinés à rendre certaines routes plus praticables. Autant dire que ce n'est qu'une goutte d'eau dans un océan de besoins.
Nous saluons ici les efforts déployés par la direction des travaux publics d'Anjouan dans la recherche de solutions à cette grande problématique de la route, malgré les maigres moyens dont elle dispose.
Nous la félicitons, par ailleurs, pour les bonnes initiatives de son directeur qui nous accompagne dans la construction des terrains sportifs pour les jeunes et qui nous encourage à réaliser prochainement les pistes rurales de Ouzini et de Maoueni ya Kangani.
Aussi voudrais-je interpeller l'Etat, pour que le programme de réfection des routes à Anjouan, comme dans les autres îles, tienne compte de l'urgence de la situation.
Mesdames et Messieurs
Je voudrais aussi dire un mot sur la Justice dans notre pays, qui est loin de ce que nous souhaiterions qu'elle soit : compétente, impartiale et juste.
En effet, nos compatriotes et bon nombre d'étrangers, notamment les investisseurs, ont le sentimentque l'appareil judiciaire et juridictionnel de notre pays fonctionne mal et peu d'entre eux lui font confiance pour accéder à leur droit. Cela favorise les règlements de compte, les lynchages et vindictes populaires.
C'est pourquoi, j'appelle les autorités nationales et le Ministère de la Justice en particulier, à tout mettre en œuvre pour enrayer cette « Fitna » qui nuit considérablement à la consolidation de l'état de doit dans notre pays.
Honorable assistance,
Je serais incomplet si je ne disais pas un mot sur la coopération décentralisée. Voici en effet quatre ans que nous mettons en œuvre les opportunités offertes à notre pays et à l'Ile d'Anjouan par cette nouvelle voie qu'autorise notre constitution et qui permet aux entités autonomes, de nouer des relations de coopérations avec les autres régions de part le monde.
C'est ainsi que nous avons signé des accords de coopération avec des collectivités territoriales du Maroc, de la France, de la Réunion, de la Tanzanie et bientôt de la Côte d'Ivoire.
Cependant, dans ce domaine de la coopération décentralisée comme dans les autres, un travail de suivi minutieux et attentif est nécessaire pour concrétiser les accords conclus, notamment en matière d'éducation et de formation.
Mesdames et Messieurs,
Nous venons de vivre tout récemment une formidable et salutaire expérience électorale avec l'organisation réussie des élections municipales, législatives et des conseillers des îles, qui se sont déroulées de manière démocratique et transparente.
Je renouvèle ici, au nom de mon Exécutif, de la population anjouanaise et en mon nom personnel, mes chaleureuses félicitations au Président de la République, pour ce succès démocratique.
La maturité politique dont la population comorienne et anjouanaise en particulier ont fait preuve dans cette expérience mérite d'être mentionnée.
Je réitère enfin, mes félicitations aux candidats, qui ont beaucoup contribué à ce climat de paix qui a régné durant toute la campagne électorale.
Même si des leçons doivent en être tirées, en particulier pour en bannir la corruption active, le recours à l'achat de conscience, aux intimidation et aux fraudes constatées, les récents scrutins sont une bonne augure pour les prochaines échéances électorales, notamment les présidentielles de 2016 pour lesquelles, j'appelle à la plus grande responsabilité de tous les acteurs nationaux et insulaires, de la classe politique et des partenaires des Comores.
Mesdames et Messieurs,
Aux nombreux anjouanais, qui s'interrogent sur ma candidature à ma propre succession, je voudrais leur dire qu'à la date d'aujourd'hui, cela n'est pas ma principale préoccupation.
Je reste persuadé que les anjouanais me connaissent suffisamment aujourd'hui, pour savoir que je ne suis pas homme à me dérober devant mes responsabilités et que la réponse à cette question sera donnée en temps opportun.
A chaque jour suffit sa peine et mon souci est, et reste aujourd'hui axé sur le parachèvement de ce mandat de Gouverneur que la population anjouanaise m'a confié voici quatre ans.
Ainsi, sans me laisser distraire par ceux qui peuvent se payer le luxe de la politique fiction, je me concentre entièrement sur la réussite de cette dernière ligne droite au bout de laquelle, je le sais, mes compatriotes attendent du concret.
Mesdames et Messieurs
Les alertes que j'ai lancées, le 23 mai 2013 et le 23 mai 2014, dans les mêmes circonstances, pour prévenir des risques et des conséquences des divisions au sein de la grande famille politique qui nous a porté au pouvoir en 2011, se sont hélas révélées fondées.
Mon grand défaut étant la franchise, je vais encore déplaire en disant aujourd'hui, que peu d'efforts, à mon avis, ont été déployés, de part et d'autre, pour éviter cette déchirure et pour faire face aux défis politiques qui nous attendaient.
Il reste à espérer aujourd'hui, que l'échec effectif, définitif, du processus de la continuité, assumé par les deux leaders de cette famille politique, le Président de la République et son prédécesseur, n'ouvre la voie à l'instabilité gouvernementale, comme les échos venant de l'Assemblée de l'Union semblent le dire.
Pour ce qui me concerne, la rupture politique entre nos deux leaders, que j'ai longtemps refusée de toutes mes forces et qui a entrainé la fin du pacte que nous avons conclu avec nos électeurs, appelle à toujours plus de responsabilités de ma part. Les amitiés, les affinités politiques, et les convenances personnelles passent, pour moi et doivent être pour ceux qui ont la destinée du pays entre leurs mains, après l'intérêt général et le sens de l'Etat.
Honorable assistance,
Avant de clore mon allocution, je voudrais revenir sur le drame qui continue à décimer une partie de notre jeunesse, qui tente la traversée vers Mayotte, dans l'espoir d'une vie meilleure.
Alors que l'actualité est aujourd'hui focalisée sur les naufrages en Méditerranée, je voudrais rappeler, qu'ici aux Comores, nous avons la funèbre réputation d'avoir le plus grand cimetière marin, dans le bras de mer qui sépare Anjouan de l'Ile comorienne de Mayotte, causé par le tristement célèbre visa Balladur.
Ainsi, depuis son instauration voici une vingtaine d'années, plus de 50.000 comoriens ont péri, dans un silence assourdissant de l'opinion internationale et de la France, la patrie des droits de l'homme qui administre cette île.
On a voulu détourner le fond du problème en mettant l'accent sur mes déclarations à ce sujet. Aujourd'hui comme hier, il s'agit de mettre un terme à un génocide qui ne dit pas son nom et tant que mes compatriotes continueront à être les victimes de la bêtise humaine, je n'aurai pas assez de mots pour refuser l'inacceptable.
Aujourd'hui qu'on parle de ressources d'hydrocarbures dans cette partie de notre pays, je ne voudrais pas, que les jeunes comoriens, après leurs naufrages dans nos eaux territoriales, soient noyés dans le pétrole et le gaz annoncés.
C'est de l'indifférence à la souffrance humaine. Et comme le disait à juste titre Elie Wiesel, « L'indifférence rend l'être humain inhumain. Elle est plus dangereuse que la colère et la haine (…). La colère et la haine peuvent appeler une réponse. L'indifférence n'appelle aucune réponse. L'indifférence n'est pas un commencement. C'est une fin. Par conséquent, l'indifférence est toujours l'ami de l'ennemi car elle profite à l'agresseur - jamais à la victime dont la souffrance est amplifiée par le sentiment d'abandon. ».
En victime, j'implore, au nom de mes compatriotes, l'Union des Comores et notre ami la France, de venir à notre secours.
Honorable assistance,
Pour terminer, je voudrais formuler des remerciements, d'abord aux anjouanais qui m'ont accompagné durant toute cette période et exprimer par anticipation ma gratitude à ceux qui voudront faire le chemin avec nous pour cette dernière année de mon mandat.
Je remercie mes collaborateurs qui ont à subir au quotidien, mes exigences et à supporter mes injonctions.
Je réserve une mention particulière, à l'équipe de journalistes qui m'a désigné parmi les personnalités de l'année. Je ne pense pas avoir fait autre chose que mon devoir de Gouverneur. Toutefois, la distinction dont j'ai été l'objet, constitue un encouragement et la preuve que, malgré tout, des observateurs neutres et impartiaux nous regardent et jugent notre action.
Je réitère enfin ma profonde reconnaissance au Chef de l'Etat, Son Excellence Dr IKILILOU Dhoinine, sans qui, le bilan que nous venons de faire ne serait pas ce qu'il est. Il a largement soutenu l'action de l'Exécutif d'Anjouan et, de ce fait, il partage ses résultats.
Vive Anjouan !
Vive la République !
Et Vive l'Union des Comores dans la paix, la stabilité et le progrès !
Je vous remercie.
Dar Nadjah
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.
- Monsieur le Délégué aux Transports, représentant Madame la Ministre en charge des Transports,
- Monsieur le délégué au Droit de l'Homme,
- Monsieur le Vice-président de l'Assemblée Nationale,
- Monsieur Président du Conseil de l'île de Ndzuwani,
- Messieurs les élus en vos titres et rangs respectifs,
- Mesdames et Messieurs les Commissaires,
- Messieurs les Préfets,
- Mesdames et Messieurs les Maires,
- Messieurs les représentants du Corps diplomatique et assimilés,
- Respectables Oulémas et Chefs religieux,
- Messieurs les officiers des Forces de Sécurité Nationale,
- Honorable assistance,
السلام عليكم ورحمة الله وبركاته
Nous voici réunis au Palais de Dar-Najah pour célébrer le quatrième anniversaire de notre investiture à la tête de l'Exécutif de l'Ile Autonome de Ndzuwani.
Je voudrais avant tout, rendre grâce à ALLAH, Le Tout-Puissant, à qui nous devons ces quatre années de paix, de sécurité et d'efforts en faveur du développement économique de l'île et du bien-être de sa population qui nous a porté au pouvoir.
Je voudrais, ensuite, exprimer mes sincères remerciements au Président de la République, Son Excellence Dr IKILILOU Dhoinine, qui, dans la fraternité, a su, durant ces quatre ans, instaurer un climat de collaboration et de sérénité, dans les rapports qui lient l'Etat à l'île autonome de Ndzuwani.
A la population de Ndzuwani, j'exprime ma profonde gratitude pour sa compréhension, son accompagnement et surtout pour sa patience.
Je voudrais, enfin, vous remercier tous, pour avoir, toujours répondu présents à ce rendez-vous.
Honorable assistance,
Le 23 mai 2011, devant la Cour d'Appel, et en présence, entre autres, du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et du Gouverneur sortant, M. Moussa Toybou, je prêtais, au stade de Missiri, le serment « de remplir fidèlement les devoirs de ma charge, de n'agir que dans l'intérêt général, dans le respect de la Constitution et de la Loi statutaire ainsi que des droits des citoyens »
Ce Serment que j'ai prêté, le Coran à la main, je l'ai prêté tout seul et c'est tout seul que j'en serai comptable devant Dieu.
C'est pourquoi, je reste toujours serein, devant les attaques parfois virulentes dont je suis souvent l'objet, venant de dirigeants ou militants politiques qui mettent en avant la fidélité aux hommes et, au second rang, celle dûe à Notre Créateur.
En effet, depuis que j'ai prononcé les mots de ce serment, je garde toujours en tête, lorsque je parle ou agis, en ma qualité de Gouverneur, ce Verset du Saint Coran : « Quiconque viole le serment, ne le viole qu'à son propre détriment; et quiconque remplit son engagement envers Allah, Il lui apportera bientôt une énorme récompense. » Sourat 48, verset 10
فَمَنْ نَكَثَ فَإِنَّمَا يَنْكُثُ عَلَىٰ نَفْسِهِ
وَمَنْأَوْفَى بِمَا عَاهَدَ عَلَيْهُ اللَّه فَسَيُؤْتِيهِ أَجْرًا عَظِيمًا
Honorable assistance
Dans mon discours d'investiture, j'ai également pris l'engagement, de préserver les intérêts de l'île, d'être le Gouverneur de tous les Anjouanais, de consolider l'unité nationale, de bannir à jamais le séparatisme et de continuer à œuvrer en faveur du développement socioéconomique d'Anjouan, en vue d'améliorer la vie de ses habitants.
C'est pourquoi j'ai fait de la réconciliation nationale un leitmotiv et une exigence pour sceller les cœurs des comoriens et des anjouanais en particulier.
J'estime en effet, que nous ne pouvons pas bâtir un avenir harmonieux commun, sans solder les rancœurs du passé.
Cela ne peut se faire que dans un cadre strict que doivent définir les autorités nationales, en collaboration avec nos partenaires internationaux.
Certes, ceux qui sont responsables d'exactions, doivent en répondre devant la Justice car l'impunité est toujours une entorse à l'équité.
Toutefois, le pardon est source de stabilité sociale et un tremplin pour un nouveau départ.
Aussi, accueillons-nous avec satisfaction et espoir, la régularisation annoncée pour des ex-FGA.
De même, la revalorisation des salaires des militaires, désormais effective depuis la célébration du 25 mars dernier, permettra de motiver nos soldats afin qu'ils assurent avec plus de conscience leur mission.
Mesdames et Messieurs,
Voici quatre ans depuis que je suis resté fidèle à mon serment, fidèle à mes engagements et fidèle aux sages conseils qui me sont prodigués.
Je remercie donc, à ce sujet, l'ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, pour le conseil avisé qu'il me donna le jour de mon investiture, pour réussir ce mandat :
d'une part de chercher à contenter Allah dans l'exercice de mes fonctions car contenter les hommes est chose impossible, de m'en tenir à mes engagements et,
d'autre part, de préserver à tout prix, la paix, la stabilité et la sécurité à Anjouan et dans l'ensemble du pays en maintenant un climat d'entente et de collaboration avec le Président de la République et le pouvoir central, afin d'éviter ce que le pays a subi une décennie durant, en raison des conflits de compétences.
Aujourd'hui, les relations entre l'Ile Autonome d'Anjouan et l'Union, jadis rigides, se sont normalisées et des liens de confiance et de franche collaboration, se sont tissés entre votre Gouverneur et votre Président de la République, et permettent de préserver à la fois les intérêts bien compris de notre ile et ceux de l'Etat central.
Voici quatre ans également, que j'œuvre inlassablement pour améliorer l'image d'une ile d'Anjouan, longtemps ternie, associée au séparatisme et à ses dérives et placée sous les projecteurs de l'actualité mondiale lors du débarquement.
Aujourd'hui, à l'image redorée de l'Union des Comores sur la scène mondiale, s'associe celle d'une ile d'Anjouan redevenue La Perle des Comores, qui a renoué avec ses traditions d'accueil, et dont les habitants ont retrouvé leur dignité et la fierté d'appartenir à la Nation et de respecter la République.
Mesdames et Messieurs,
Voici quatre ans que je m'efforce de choisir mes Commissaires selon les critères que j'ai définis en début de mandat : travail, discipline et probité.
Il est certes difficile de réunir toutes ces qualités chez chacun des membres d'une équipe et j'estime, à chaque fois, que, comme dans toutes les équipes, la solidarité et la complémentarité combleraient les lacunes des uns et des autres.
Aujourd'hui, je suis loin d'être satisfait sur ce point, en dépit des efforts déployés.
Cependant je ne me lasserai point et je continuerai toujours, à rechercher la meilleure équipe pour Anjouan, notamment après ces derniers mois consacrés à la campagne électorale et aux élections et surtout pour clore cette période où l'attentisme a créé l'immobilisme qui plombe l'action de l'Exécutif.
Honorable assistance,
Voici quatre ans que, chaque 23 mai, je livre à mes administrés, le bilan de l'action que nous menons pour remplir mes engagements.
Cette tradition que j'ai instaurée, est l'occasion pour moi, de rendre compte aux anjouanais, de l'état d'avancement de notre projet politique.
Ainsi, à un an de la fin de mon mandat, je ne voudrais pas déroger à cette règle que je me suis imposée.
Aussi ai-je voulu, que comme les années précédentes, les membres de l'Exécutif interviennent pour nous livrer le bilan de leur exercice et une esquisse de leur action prévue pour la prochaine et dernière année de notre mandat.
Mon intervention consistera alors à faire le bilan global de notre action et à apporter des éléments de réponses aux interrogations légitimes des anjouanais.
Honorable assistance,
Les priorités que j'ai définies ces quatre dernières années pour l'Exécutif d'Anjouan, sont les suivantes :
- la poursuite des réformes de l'Administration,
- la communalisation,
- la promotion de l'Education,
- le développement de la Communication et de l'information,
- l'aménagement durable du territoire,
- la promotion des secteurs productifs et de l'énergie hydraulique.
Où en sommes-nous aujourd'hui ?
Mesdames et Messieurs,
L'instauration d'une administration insulaire efficace n'est pas une tâche aisée et force est de constater aujourd'hui, que bien de pesanteurs et de réflexes d'antan, paralysent encore des pans entiers de nos services publics.
Toutefois, nous sommes passés de la culture d'une Administration détériorée par le favoritisme, la corruption, la gabegie, à celle axée sur les résultats grâce au renforcement du contrôle et de l'évaluation à tous les niveaux de l'Administration publique anjouanaise.
J'ai fait le choix de privilégier la connaissance et la compétence en instaurant le recrutement des agents de l'Etat sur concours afin d'offrir une égalité de chance à tous les anjouanais dans l'accès à la fonction publique et aux responsabilités administratives.
Je souhaite donc que les bénéficiaires de cette démarche en soient les premiers promoteurs et les plus ardents défenseurs, par leur action, leur comportement et leur exemplarité.
En outre, L'agence anjouanaise de gouvernance locale et de développement (Ndzuwani - Gold), institution que nous avons mise en place, accompagne les Administrations insulaire et communales dans les réformes en cours, en vue de renforcer les capacités des élus municipaux et des gestionnaires locaux.
Dans le cadre de la stratégie de renforcement de capacités de nos agents dans l'administration, une licence professionnelle en administration municipale vient d'être ouverte, à notre demande, au Centre Universitaire de Patsy, à travers le projet « Appui à la bonne gouvernance locale.
En matière de communalisation, notre île est devenue le modèle et la fierté de notre pays.
En effet, non seulement l'ensemble des communes a été mis en place mais aussi les Conseils municipaux et les maires élus sont installés.
La construction des mairies est, quant à elle, entrée dans sa phase de croisière. Ainsi, après celles de Vouani, Moya et Ongojou, réalisées sur fonds propres de l'île, d'autres chantiers sont en courssur l'étendue de l'île, grâce au financement généreux de sept d'entre elles par la coopération japonaise et de cinq autres, par le Sultanat d'Oman. Nous en savons gré au Chef de l'Etat et à son Gouvernement qui en ont fait la requête expresse à ces pays amis.
Mesdames et Messieurs,
Il n'est pas possible d'être un enseignant s'il l'on ne pense pas qu'il est bon d'apprendre.
C'est pour cela que l'enseignant-gouverneur a fait de l'éducation, son cheval de bataille.
En effet, notre pays ne peut se passer du meilleur instrument du développement, de la meilleure arme contre la pauvreté qui est l'éducation.
Il y a quelques années, l'éducation au niveau de l'île a connu des moments difficiles. Il fallait de l'imagination, du courage et de la persévérance pour changer la courbe. C'est fort de cette conviction que nous avons consacré plus de la moitié du budget de l'ile à l'éducation et à la formation continue.
Aujourd'hui, l'éducation au niveau de l'île d'Anjouan commence à sortir de cette zone de sinistre. Depuis trois ans, nous enregistrons avec satisfaction des résultats encourageants, avec l'admission d'un certain nombre de nos bacheliers à de grandes écoles, au Maroc,en France, en Côte d'Ivoire et en Tanzanie.
Ainsi, exception faite de l'expérience tanzanienne qui n'a pas été tout à fait concluante, en raison de la défaillance de certains parents, dans leur part du contrat, la politique de l'excellence et du mérite, que nous avons initiée pour faire de l'éducation de nos enfants, le moteur du développement de l'Ile et du pays, commence à porter ses fruits.
Aussi, ai-je décidé, toujours dans ma volonté de promouvoir la culture de l'esprit de l'excellence et de la réussite,
que l'informatisation du Lycée d'excellence soit programmée dès la prochaine rentrée scolaire,
que les meilleurs élèves ayant obtenu les mentions « bien » et « très bien » au baccalauréat soient récompensés par l'octroi d'un ordinateur portable,
et que la construction de l'internat du Lycée d'excellence soit programmée.
Mesdames et Messieurs,
Sur le plan de l'information et de la communication, la radio numérique de Ndzuwani, la RTN, marche. Depuis plus d'un an, elle est écoutée dans la quasi totalité du territoire de l'île et dans certaines régions de trois îles sœurs. 150 millionsont été investis dans cet important outil. Mais si la population commence à manifester un intérêt de plus en plus grandissant sur ce qui se passe dans son île et dans son pays, la qualité des programmes reste à améliorer pour lui permettre de participer plus activement au renforcement de la Démocratie et de la bonne gouvernance.
Mes chers compatriotes,
L'aménagement durable du territoire au niveau de l'île fait ses premiers pas et mobilise chaque année un peu plus, la coopération décentralisée. Ainsi, en mars dernier, la mission de l'Université du Mans a travaillé sur l'élaboration du schéma d'aménagement du territoire et la gestion des déchets.
C'est ainsi qu'à l'issue de cette cérémonie, nous allons remettre officiellement aux communes de Mutsamudu, Mirontsy et Ouani, un camion poubelle, un don de l'Association pour le Développement des Iles Comores (ADIC) et dont les frais de transport ont coûté à l'Exécutif de l'Île la bagatelle de huit millions de nos francs.
Nous tenons ici à exprimer notre gratitude à l'endroit de responsables de cette association, notamment, sa présidente, Madame Anne ETHER et Docteur Abdou Musbah.
Honorable assistance,
A l'approche du mois sacré du Ramadan, la situation au niveau national et au niveau d'Anjouan, reste grave en matière d'eau et d'électricité et nécessite une intervention immédiate de l'Etat pour rassurer les consommateurs et stabiliser la situation.
A Anjouan, le problème d'une énergie viable reste entier, si nous en jugeons par les graves pénuries actuelles.
Gangrénée par la fraude considérable de courant, l'incapacité dans le recouvrement, la perte d'énergie et le personnel pléthorique en leur sein, l'EDA, comme la Ma-Mwe, qui produisent, distribuent et commercialisent l'électricité, ne sont pas en mesure d'apporter des solutions de sortie de crise immédiates et constituent en outre, de lourds fardeaux pour l'Etat.
Au niveau national, nous saluons les efforts du Chef de l'Etat qui en a fait une priorité, comme il l'a exprimé lors de sa rencontre du 9 février dernier, avecune délégation des représentants de la Banque Africaine de Développement et de la Banque Mondiale et à l'occasion des discussionsavec la Nouvelle Zélande sur la géothermie.
La solution avec le Fioul lourd pour le moyen terme, doit être envisagée avec la plus grande vigilance compte tenu de la fragilité de l'écosystème et de l'exiguïté de nos iles et des problèmes environnementaux.
C'est pourquoi, nous soutenons la solution des énergies propres, notamment leprojet de l'énergie hydraulique que nous avons lancé, qui est le choix le plus réaliste pour Anjouan, les autre énergies renouvelables notamment, la géothermie et le solaire qui permettraient au pays de réduire progressivement les factures exorbitantes d'achat de gazole.
Mesdames et Messieurs,
L'état de nos infrastructures routières reste toujours préoccupant. Les travaux en cours sont loin d'apporter la solution à l'état calamiteux de nos routes qui met constamment en danger la vie des usagers.
Bien que cela relève de la responsabilité de l'Etat, notamment du Fonds d'Entretien Routier (FER), l'Ile d'Anjouan y a mis du sien, en consacrant les moyens propres destinés au fonctionnement du Gouvernorat aux travaux de réaménagement destinés à rendre certaines routes plus praticables. Autant dire que ce n'est qu'une goutte d'eau dans un océan de besoins.
Nous saluons ici les efforts déployés par la direction des travaux publics d'Anjouan dans la recherche de solutions à cette grande problématique de la route, malgré les maigres moyens dont elle dispose.
Nous la félicitons, par ailleurs, pour les bonnes initiatives de son directeur qui nous accompagne dans la construction des terrains sportifs pour les jeunes et qui nous encourage à réaliser prochainement les pistes rurales de Ouzini et de Maoueni ya Kangani.
Aussi voudrais-je interpeller l'Etat, pour que le programme de réfection des routes à Anjouan, comme dans les autres îles, tienne compte de l'urgence de la situation.
Mesdames et Messieurs
Je voudrais aussi dire un mot sur la Justice dans notre pays, qui est loin de ce que nous souhaiterions qu'elle soit : compétente, impartiale et juste.
En effet, nos compatriotes et bon nombre d'étrangers, notamment les investisseurs, ont le sentimentque l'appareil judiciaire et juridictionnel de notre pays fonctionne mal et peu d'entre eux lui font confiance pour accéder à leur droit. Cela favorise les règlements de compte, les lynchages et vindictes populaires.
C'est pourquoi, j'appelle les autorités nationales et le Ministère de la Justice en particulier, à tout mettre en œuvre pour enrayer cette « Fitna » qui nuit considérablement à la consolidation de l'état de doit dans notre pays.
Honorable assistance,
Je serais incomplet si je ne disais pas un mot sur la coopération décentralisée. Voici en effet quatre ans que nous mettons en œuvre les opportunités offertes à notre pays et à l'Ile d'Anjouan par cette nouvelle voie qu'autorise notre constitution et qui permet aux entités autonomes, de nouer des relations de coopérations avec les autres régions de part le monde.
C'est ainsi que nous avons signé des accords de coopération avec des collectivités territoriales du Maroc, de la France, de la Réunion, de la Tanzanie et bientôt de la Côte d'Ivoire.
Cependant, dans ce domaine de la coopération décentralisée comme dans les autres, un travail de suivi minutieux et attentif est nécessaire pour concrétiser les accords conclus, notamment en matière d'éducation et de formation.
Mesdames et Messieurs,
Nous venons de vivre tout récemment une formidable et salutaire expérience électorale avec l'organisation réussie des élections municipales, législatives et des conseillers des îles, qui se sont déroulées de manière démocratique et transparente.
Je renouvèle ici, au nom de mon Exécutif, de la population anjouanaise et en mon nom personnel, mes chaleureuses félicitations au Président de la République, pour ce succès démocratique.
La maturité politique dont la population comorienne et anjouanaise en particulier ont fait preuve dans cette expérience mérite d'être mentionnée.
Je réitère enfin, mes félicitations aux candidats, qui ont beaucoup contribué à ce climat de paix qui a régné durant toute la campagne électorale.
Même si des leçons doivent en être tirées, en particulier pour en bannir la corruption active, le recours à l'achat de conscience, aux intimidation et aux fraudes constatées, les récents scrutins sont une bonne augure pour les prochaines échéances électorales, notamment les présidentielles de 2016 pour lesquelles, j'appelle à la plus grande responsabilité de tous les acteurs nationaux et insulaires, de la classe politique et des partenaires des Comores.
Mesdames et Messieurs,
Aux nombreux anjouanais, qui s'interrogent sur ma candidature à ma propre succession, je voudrais leur dire qu'à la date d'aujourd'hui, cela n'est pas ma principale préoccupation.
Je reste persuadé que les anjouanais me connaissent suffisamment aujourd'hui, pour savoir que je ne suis pas homme à me dérober devant mes responsabilités et que la réponse à cette question sera donnée en temps opportun.
A chaque jour suffit sa peine et mon souci est, et reste aujourd'hui axé sur le parachèvement de ce mandat de Gouverneur que la population anjouanaise m'a confié voici quatre ans.
Ainsi, sans me laisser distraire par ceux qui peuvent se payer le luxe de la politique fiction, je me concentre entièrement sur la réussite de cette dernière ligne droite au bout de laquelle, je le sais, mes compatriotes attendent du concret.
Mesdames et Messieurs
Les alertes que j'ai lancées, le 23 mai 2013 et le 23 mai 2014, dans les mêmes circonstances, pour prévenir des risques et des conséquences des divisions au sein de la grande famille politique qui nous a porté au pouvoir en 2011, se sont hélas révélées fondées.
Mon grand défaut étant la franchise, je vais encore déplaire en disant aujourd'hui, que peu d'efforts, à mon avis, ont été déployés, de part et d'autre, pour éviter cette déchirure et pour faire face aux défis politiques qui nous attendaient.
Il reste à espérer aujourd'hui, que l'échec effectif, définitif, du processus de la continuité, assumé par les deux leaders de cette famille politique, le Président de la République et son prédécesseur, n'ouvre la voie à l'instabilité gouvernementale, comme les échos venant de l'Assemblée de l'Union semblent le dire.
Pour ce qui me concerne, la rupture politique entre nos deux leaders, que j'ai longtemps refusée de toutes mes forces et qui a entrainé la fin du pacte que nous avons conclu avec nos électeurs, appelle à toujours plus de responsabilités de ma part. Les amitiés, les affinités politiques, et les convenances personnelles passent, pour moi et doivent être pour ceux qui ont la destinée du pays entre leurs mains, après l'intérêt général et le sens de l'Etat.
Honorable assistance,
Avant de clore mon allocution, je voudrais revenir sur le drame qui continue à décimer une partie de notre jeunesse, qui tente la traversée vers Mayotte, dans l'espoir d'une vie meilleure.
Alors que l'actualité est aujourd'hui focalisée sur les naufrages en Méditerranée, je voudrais rappeler, qu'ici aux Comores, nous avons la funèbre réputation d'avoir le plus grand cimetière marin, dans le bras de mer qui sépare Anjouan de l'Ile comorienne de Mayotte, causé par le tristement célèbre visa Balladur.
Ainsi, depuis son instauration voici une vingtaine d'années, plus de 50.000 comoriens ont péri, dans un silence assourdissant de l'opinion internationale et de la France, la patrie des droits de l'homme qui administre cette île.
On a voulu détourner le fond du problème en mettant l'accent sur mes déclarations à ce sujet. Aujourd'hui comme hier, il s'agit de mettre un terme à un génocide qui ne dit pas son nom et tant que mes compatriotes continueront à être les victimes de la bêtise humaine, je n'aurai pas assez de mots pour refuser l'inacceptable.
Aujourd'hui qu'on parle de ressources d'hydrocarbures dans cette partie de notre pays, je ne voudrais pas, que les jeunes comoriens, après leurs naufrages dans nos eaux territoriales, soient noyés dans le pétrole et le gaz annoncés.
C'est de l'indifférence à la souffrance humaine. Et comme le disait à juste titre Elie Wiesel, « L'indifférence rend l'être humain inhumain. Elle est plus dangereuse que la colère et la haine (…). La colère et la haine peuvent appeler une réponse. L'indifférence n'appelle aucune réponse. L'indifférence n'est pas un commencement. C'est une fin. Par conséquent, l'indifférence est toujours l'ami de l'ennemi car elle profite à l'agresseur - jamais à la victime dont la souffrance est amplifiée par le sentiment d'abandon. ».
En victime, j'implore, au nom de mes compatriotes, l'Union des Comores et notre ami la France, de venir à notre secours.
Honorable assistance,
Pour terminer, je voudrais formuler des remerciements, d'abord aux anjouanais qui m'ont accompagné durant toute cette période et exprimer par anticipation ma gratitude à ceux qui voudront faire le chemin avec nous pour cette dernière année de mon mandat.
Je remercie mes collaborateurs qui ont à subir au quotidien, mes exigences et à supporter mes injonctions.
Je réserve une mention particulière, à l'équipe de journalistes qui m'a désigné parmi les personnalités de l'année. Je ne pense pas avoir fait autre chose que mon devoir de Gouverneur. Toutefois, la distinction dont j'ai été l'objet, constitue un encouragement et la preuve que, malgré tout, des observateurs neutres et impartiaux nous regardent et jugent notre action.
Je réitère enfin ma profonde reconnaissance au Chef de l'Etat, Son Excellence Dr IKILILOU Dhoinine, sans qui, le bilan que nous venons de faire ne serait pas ce qu'il est. Il a largement soutenu l'action de l'Exécutif d'Anjouan et, de ce fait, il partage ses résultats.
Vive Anjouan !
Vive la République !
Et Vive l'Union des Comores dans la paix, la stabilité et le progrès !
Je vous remercie.
Dar Nadjah
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