En pleine raspoutitsa due à moult velléités, l'UPDC pousse des «han!» de bûcheron. L'excellent russophone qu'est Hamada Ma...
En pleine raspoutitsa due à moult velléités, l'UPDC pousse des «han!» de bûcheron.
L'excellent russophone qu'est Hamada Madi Boléro peut être d'une très grande utilité au gouvernement en ce moment pour lui expliquer qu'en russe, le mot «raspoutitsa» signifie la «saison des mauvaises routes» en Russie, Ukraine et Belarus, et coïncide avec cette période de l'année au cours de laquelle la fonte printanière des neiges et les pluies d'automne transforment une bonne partie des terrains plats en immense océan de gadoue, les rendant impraticables. Or, quand on observe la situation politique qui prévaut actuellement au sein de la Mouvance présidentielle, on remarque une véritable raspoutitsa, due à la fonte printanière des «neiges politiques» comoriennes, et du coup, l'Union pour le Développement des Comores (UPDC), le «parti cocotte-minute» officiel, est en pleine «saison des mauvaises routes».
L'UPDC, par ses procédés condamnables que tout le monde connaît très bien, vient de s'affirmer comme la «première organisation politique des Comores». Cependant on peut disserter, ergoter et gloser sur cette façon qu'elle a d'être le premier d'une classe dominée par les cancres conduits par Toto. Elle a des moyens illimités, qui se confondent avec ceux de l'État. Pourtant, au sein de ce «parti cocotte-minute», l'heure n'est pas à la joie et aux bises sur les deux joues. Bien au contraire. En effet, par un processus diabolique, les dirigeants du fameux parti débile viennent de se réveiller et de se rendre compte qu'à l'heure qu'il est, le Président Ikililou Dhoinine n'est intéressé sur le plan politique que par la possibilité de finir calmement, dignement et de manière respectable son mandat actuel, pour pouvoir rentrer à Mohéli sain, sauf et la tête haute après le 26 mai 2016.
Ce qui n'est pas le cas de ses prédécesseurs, Azali Assoumani et Ahmed Sambi, qui restent encore sous les effets du virus de la politique et qui cherchent par tous les moyens à retourner à la Présidence de la République. Donc, comme le Président de la République n'est nullement intéressé par les hilarantes velléités et ambitions présidentielles démentielles des différents membres de son encombrant entourage, ceux qui composent celui-ci se piquent tous d'être «présidentiables» et d'être sûrs d'une élection à la magistrature suprême du pays en 2016. De ce fait, chacun dans son coin et entouré de son premier cercle politique, rumine des idées puériles et abracadabrantesques, se voyant déjà Président de la République en 2016. Depuis 2010, le Gouverneur Mouigni Baraka de la Grande-Comore (Photo), le plus grand boxeur-catcheur comorien de tous les temps, surnommé «le Tibétain», Issa Soulé et le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, tous membres de la Mouvance présidentielle, se disent prêts à assumer leur «responsabilité présidentielle» en 2016, en se déclarant candidats à l'élection présidentielle la même année. Tout ça est bien, et même très bien, mais tout en manquant de sérieux et de rigueur. Qu'on se le dise.
Normalement, c'est le Vice-président Mohamed Ali Soilihi qui devait être le candidat naturel de la Mouvance présidentielle. N'a-t-il pas été élu sur le même bulletin de vote que le Président de la République le 26 décembre 2010? Logiquement, le Président Ikililou Dhoinine ne doit-il pas faire de lui son dauphin? N'est-il pas ministre de l'Économie et Finances depuis juin 2011? N'a-t-il pas assis sa crédibilité personnelle auprès des principaux partenaires internationaux des Comores, dont les institutions financières internationales? Seulement, il y a l'enfant de Ntsoudjini, l'homme Mouigni Baraka, le plus marrant de cette bande de joyeux drilles. Que faire du Gouverneur Mouigni Baraka, l'homme qui fait feu de tout bois pour devenir Président de la République en 2016? C'est d'un pathétique et d'un ridicule…
Il a même lancé un «journal» au doux nom de Habari Zozangazidjani, sur lequel sa photo trône partout, tout comme les déclarations angéliques et soporifiques de ses Djaé Ahamada Chanfi et Raoul Yvon Delapeyre. À Anjouan, quand il fallait installer le Conseil de l'Île, le monde entier a assisté aux vulgarités financières du Vice-président Nourdine Bourhane, qui croit pouvoir acheter les Conseillers un à un, à coups de millions de francs de l'État. À Mohéli, le Gouverneur Mohamed Ali Saïd est dans «Le Coup d'État permanent», et les opposants mohéliens ont été renvoyés auprès de leurs mamans pour téter et se taire. Mais, à la Grande-Comore, le Gouverneur Mouigni Baraka a fait sensation ce lundi 16 mars 2015. C'est que, pendant que la galaxie politique de la Grande-Comore s'agitait pour l'installation du Conseil de l'Île, on a vu un Mouigni Baraka plus lunatique et bipolaire que jamais se lancer dans une opération de drague des élus d'Ahmed Sambi, alors que son ami Djaé Ahamada Chanfi se dit sur le point de porter plainte contre tous ceux qui affirment perfidement mais à raison que son parti, le RDC, est en pleines négociations avec celui d'Ahmed Sambi, pour que Mouigni Baraka soit le candidat présidentiel incontestable de l'ancien Président lors du scrutin présidentiel de 2016. Or, «l'ennemi de la même région», Maître Fahmi Saïd Ibrahim, Président du Parti de l'Entente comorienne (PEC) et allié d'Ahmed Sambi depuis au moins 2009, fourbit ses armes politiques et présidentielles à Itsandra. Pendant que Mouigni Baraka, dont le rêve est de casser à tout prix Maître Fahmi Saïd Ibrahim, s'est lancé dans son incroyable équipée, son Djaé Ahamada Chanfi dit tout le mal qu'il pense de toute alliance entre leur parti avec son mentor, qui n'est autre qu'Ahmed Sambi. Djaé Ahamada Chanfi est favorable à une entente avec les frères ennemis de l'UPDC, et manifeste quelques signes de nervosité face à son chef Mouigni Baraka.
Ce mardi 16 mars 2015, le grand blogueur Abdou Hamadi dit «Mrimdu» estimait que «le ridicule ne tue pas. On risque de vivre le record de retournements prématurés de vestes, avec Mouigni Baraka, qui a prouvé cet après-midi qu'il se situe désormais dans le camp de l'opposition, mais tout en jurant qu'il est l'allié fidèle du Président Ikililou Dhoinine. Djaé Ahamada Chanfi, lui, préfère négocier avec l'UPDC». Cette situation alambiquée traduit le sentiment qui prévaut au sein de la Mouvance présidentielle, et le désarroi qui règne dans les rangs de l'UPDC, qui tient à garder sous le coude Mouigni Baraka pour l'empêcher de faire des bêtises de collégien dans une cour de récréation peuplée de chapardeurs.
Naturellement, à ce rythme, en 2016, l'UPDC va avoir beaucoup de mal à maintenir la cohésion au sein de cette introuvable Mouvance présidentielle, qui sera réduite à lancer des «han!» de bûcheron de la forêt canadienne au XIXèmesiècle. En attendant, la même UPDC se sent mal en ce moment car elle doit faire avec le chantage rituel de l'incommode Mouigni Baraka, qui n'a pas été capable de gérer les ordures de Moroni et qui voudrait tout de même diriger les Comores de 2016 à 2021. Si au moins, il pouvait admettre que pique-niquer à Itsoundzou et diriger un pays sont deux choses complètement différentes.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 17 mars 2015.