LA DIMENSION POLITIQUE DANS L’ART MUSICAL COMORIEN ! La musique ! Qui qu’on se prétend être, pour ou contre la musique hier comme aujo...
LA DIMENSION POLITIQUE DANS L’ART MUSICAL COMORIEN !
La musique ! Qui qu’on se prétend être, pour ou contre la musique hier comme aujourd’hui, on n’est pas étranger du terme « musique » et cela malgré les différences linguistiques que chacun peut avoir par rapport à l’autre qui et où qu’on est ; j’ai longtemps réfléchi sur un projet consistant à sortir la chanson comorienne de son environnement habituel pour la ramener sur un autre terrain plus curieux où l’idéal n’est pas de nous bercer, nous faire danser mais de nous agiter autrement, de nous faire dégager d’autres énergies, d’autres richesses que ces chansons trésors cachent dans leurs plus profondes intimités.
Nous
devons d’abord nous mettre d’accord sur le principe que parler de la
chanson et de la musique comoriennes suppose s’étaler sur une
plate-forme immense et une chronologie élargie par rapport à son
évolution dans ses formes comme dans ses fonds. La chanson comorienne
vue de tous ses styles, traditionnels (toirab, lele-maman, wadaha,
chayiri, mdiridji, tari, sambé, djaliko, souri…) et modernes (reggae,
zouk, rap, blues, rock, Rnb…) doit en ce sens être vue de cette
complexité. L’acte de parler de la chanson comorienne en général n’est
pas une chose facile car elle suscite naturellement des débats ici et là
parfois délétères par leur manque de persévérance ; pour certains, la
chanson comorienne se réduirait à un seul et unique style (toirab),
ceux-là peuvent s’insurger contre toute association à d’autres styles de
la chanson, refusant ainsi l’évolution du temps et les apports se
greffant à l’art musical national.
D’autres, prônant la modernité,
acceptant les changements de fonds, les évolutions dans les formes de
cet art musical des Comores se verraient rejeter par l’orthodoxie
verbale des premiers. Il m’est déjà arrivé, à plusieurs reprises de me
confronter à des amis et proches sur des tas de sujets d’expositions
artisanales et culturelles sur les Comores ; lorsqu’on est confronté,
par exemple lors des journées dites « culturelles » à parler des
Comores, certains refusent l’exposition d’images où la femme et l’homme
portent, l’un et l’autre une robe blanche de mariée ou un costume avec
cravate. Avec cet exemple, l’exposition s’engage déjà à prendre partie
pour un seul et unique côté de l’aspect culturel. Avec ce constant, le
débat est bel et bien là mais hélas plus souvent étouffé par l’obsession
de certains ayant les yeux rivés sur le traditionnel qu’on ne peut
pourtant pas préserver que lorsqu’on en maîtrise les limites avec la
modernité.
Mon sujet traite ainsi la
« DIMENSION POLITIQUE DANS L’ART MUSICAL COMORIEN » en tenant compte de
ces deux grands axes et tendances visibles mais qu’il faut entretenir et
en étudier les valeurs pour bien comprendre l’évolution. Il s’agit ici
d’un sujet de fonds mais qui risque cependant d’être confronté aux
questions de formes que je viens d’aborder longuement en introduction.
Ainsi, je vous parlerai prochainement de l’artiste compositeur chanteur
ou pas, de son statut d’individu face à la dimension collective sociale.
L’artiste chanteur comorien dans son statut d’individu face à la collectivité
Dans
ce chapitre, je vais m’intéresser longuement à la question des rapports
entre l’artiste (individus) et la société (sa collectivité), des
rapports qui relèvent de la substance du groupe social dont fait partie
l’artiste et les autres membres composant cette dite société.
Pour théoriser mon analyse, les auteurs grecs et romains à l’exemple d’Aristote (dans Politique), l’ont bien souligné déjà longtemps que l’homme est voué à vivre en société : c’est un « homme destiné à vivre dans la cité des hommes au sein de ses semblables », et de poursuivre dans son analyse (Aristote) « L’homme qui ne peut pas vivre en communauté ou qui n’en a nul besoin parce qu’il se suffit à lui-même, ne fait point partie de la cité ; dès lors, c’est un monstre ou un dieu. »
L’artiste en général n’est jamais ni « monstre » ni « dieu ». L’artiste chanteur des îles de la Lune ne peut pas faire exception ; il n’est ni « dieu » ni « monstre ». Soit il est « homme », soit il est « femme ». Sa voix, ses paroles, son rythme, sa mélodie, son énergie, toutes ces forces, le chanteur compositeur comorien en a toujours eu besoin pour faire de ses projets une matière. La société comorienne l’inspire.
Il conviendrait alors de jeter un regard sur le terme « politique ». Dans son sens étymologique, le mot « politique » vient des termes grec politeira qui signifie cité, État, gouvernement, ordre politique et latin politeia qui, chez Ciceron veut dire la même chose res publica.
Entre « politique », « scène sociale » où des intérêts s’opposent et « politique », lutte pour conquérir le pouvoir, le chanteur artiste comorien ne choisit pas, il s’y installe pour pouvoir en rendre compte à « ses semblables ».
Ainsi, Peta Ahmada, comme tant d’autres avant lui dira dans une de ses chansons WAPVANDZI « SAVUZI ZILAWAWO, ZINDJI ZI HUSO WA PVANDZI » Autrement dit, parmi les vérités qui se dégagent, la plupart interpellent l’artiste. Il rajoutera « WO WAMBO LINU TSI FUMVU SI RA WA SHISHIYA LO, SI RI TSO WURA MATSO » (Ceux qui disent, ce n’est pas une tâche que nous nous assignons à leur place, nous qui ne craignons rien).
Dans cette hypothèse pétaénne, si j’ose utiliser le mot, la fonction de l’art est clairement posée. Quel est alors le rôle de l’artiste chanteur comorien si ce n’est pas son engagement à dire la vérité, ses vérités qui se dégagent ?
(à suivre …)
Pour théoriser mon analyse, les auteurs grecs et romains à l’exemple d’Aristote (dans Politique), l’ont bien souligné déjà longtemps que l’homme est voué à vivre en société : c’est un « homme destiné à vivre dans la cité des hommes au sein de ses semblables », et de poursuivre dans son analyse (Aristote) « L’homme qui ne peut pas vivre en communauté ou qui n’en a nul besoin parce qu’il se suffit à lui-même, ne fait point partie de la cité ; dès lors, c’est un monstre ou un dieu. »
L’artiste en général n’est jamais ni « monstre » ni « dieu ». L’artiste chanteur des îles de la Lune ne peut pas faire exception ; il n’est ni « dieu » ni « monstre ». Soit il est « homme », soit il est « femme ». Sa voix, ses paroles, son rythme, sa mélodie, son énergie, toutes ces forces, le chanteur compositeur comorien en a toujours eu besoin pour faire de ses projets une matière. La société comorienne l’inspire.
Il conviendrait alors de jeter un regard sur le terme « politique ». Dans son sens étymologique, le mot « politique » vient des termes grec politeira qui signifie cité, État, gouvernement, ordre politique et latin politeia qui, chez Ciceron veut dire la même chose res publica.
Entre « politique », « scène sociale » où des intérêts s’opposent et « politique », lutte pour conquérir le pouvoir, le chanteur artiste comorien ne choisit pas, il s’y installe pour pouvoir en rendre compte à « ses semblables ».
Ainsi, Peta Ahmada, comme tant d’autres avant lui dira dans une de ses chansons WAPVANDZI « SAVUZI ZILAWAWO, ZINDJI ZI HUSO WA PVANDZI » Autrement dit, parmi les vérités qui se dégagent, la plupart interpellent l’artiste. Il rajoutera « WO WAMBO LINU TSI FUMVU SI RA WA SHISHIYA LO, SI RI TSO WURA MATSO » (Ceux qui disent, ce n’est pas une tâche que nous nous assignons à leur place, nous qui ne craignons rien).
Dans cette hypothèse pétaénne, si j’ose utiliser le mot, la fonction de l’art est clairement posée. Quel est alors le rôle de l’artiste chanteur comorien si ce n’est pas son engagement à dire la vérité, ses vérités qui se dégagent ?
(à suivre …)
