La proximité géographique de l’archipel et les liens historiques et culturels qui relient Mayotte aux Comores sont à l’origine d...
La proximité géographique de l’archipel et les liens historiques et culturels qui relient Mayotte aux Comores sont à l’origine de la forte présence des Comoriens sur l’île. Pour le Comorien d’ Anjouan , de Mohéli et de la Grande Comore, il est inconcevable de demander un visa pour aller à Mayotte, car depuis belle lurette les migrations inter-îles n’ont jamais constitué un obstacle à la libre circulation des îliens de l’archipel. Pourtant le visa du 24 novembre 1994 institué par le gouvernement E.BALLADUR a changé la donne , la circulation des Comoriens des îles vers Mayotte est conditionnée par ce visa.
L’indépendance arrachée unilatéralement le 6 juillet 1975 n’a pas apporté le bonheur espéré par les comoriens qui ont voté massivement au référendum d’autodétermination de 1974, du coup beaucoup de comoriens des îles défient les autorités françaises en se rendant clandestinement à Mayotte. Une fois échappé la traversée de la mort, le clandestin comorien de Mayotte, vit dans un calvaire permanent qui se traduit par des contrôles policières à répétitions à longueur de journées , ou à toutes les semaines, une fois embauché au noir, certains ne sont pas payés convenablement ou pas du tout payés par des employeurs véreux voire indélicats , en cas de réclamations d’un salaire de misère , beaucoup de patrons les dénoncent aux autorités policières ou de la gendarmerie . Les clandestins arrêtés et reconduits vers les iles voisines reviennent le lendemain ou la semaine suivante. Selon l’antenne de l’INSEE de Mayotte de l’édition 2010 la croissance démographique de l’île reste dynamique.
La population de Mayotte est de 213 000 habitants. La part de la population de nationalité étrangère continue d’augmenter, atteignant 40.7 pour cent de la population au recensement de juillet 2007 alors que qu’elle s’élevait à 34.5 pour cent en 2002. La nationalité comorienne arrive très largement en tête, il faut noter que dans ce recensement de 2007 les clandestins ne sont pas comptabilisés et pourtant ils font des enfants qui sont devenus des laissés - pour compte car les parents sont expulsés vers les Comores . Ces enfants des clandestins livrés à eux-mêmes déscolarisés dans une société de surconsommation deviennent des délinquants en herbe qui pourraient revenir un boomerang pour les autorités françaises et comoriennes, s’ils ne cherchent pas les voies et les moyens pour résorber le fléau de l’immigration clandestine .
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY
Photo France Inter : Expulsion vers Anjouan