Le chien pavlovien du peuple aboie, la caravane du Président de la République passe Quand, le 15 octobre 1987, le Capitaine Blaise Dhoinine...
Le chien pavlovien du peuple aboie, la caravane du Président de la République passe
Quand, le 15 octobre 1987, le Capitaine Blaise Dhoinine Compaoré assassina froidement le Président Thomas Sankara «de mort naturelle» (c’est ce qui est marqué sur le certificat de décès de Thomas Sankara, pourtant truffé de balles!), Ikililou Compaoré Dhoinine faisait ses premiers pas à l’Université de Mvouni. En 2011, soit 24 ans plus tard, quand Ikililou Compaoré Dhoinine est investi Président des Comores, Blaise Dhoinine Compaoré était toujours là, continuant à exercer les fonctions de Président de la République du Burkina Faso, l’ancienne Haute-Volta. En 2014, une certaine tendance à l’exagération poussa Blaise Dhoinine Compaoré à se prendre pour Dieu l’Éternel, croyant qu’il pouvait s’autoproclamer «Président à mort» sans que le peuple du Burkina Faso ne réagisse. La dernière semaine du mois d’octobre 2014, qui lui fut délicieusement fatale, Ikililou Compaoré Dhoinine affrontait un mouvement de contestation appelée «Île morte», à la Grande-Comore, et on se demande pourquoi il n’y a rien eu à Mohéli et à Anjouan.
Fort malheureusement, ce mouvement de contestation légitime a été dévoyé par les Saïd Abdallah Mchangama et autres Aboubacar Ben Saïd Salim. Mais, Ikililou Compaoré Dhoinine n’est nullement préoccupé par les manifestations populaires. On n’a même pas entendu son entourage faire des déclarations révolutionnaires pour expliquer que les doléances populaires étaient justes mais qu’il fallait temporiser pour penser à la nation comorienne, qui traverse une grave crise socioéconomique. Mmadi Ali, Conseiller privé du Président de la République, est accusé de s’être exprimé publiquement sur le sujet mais sans vraiment prouver que les pouvoirs publics aient pris toute la mesure de la colère d’un peuple privé depuis des décennies du droit à une vie décente, digne et normale. Les «Comorkinabé» sont en colère, mais les autorités les croient trop mous. Le parallèle entre les Comores et le Burkina Faso est intéressant, même s’il n’est pas souhaitable qu’il arrive un bouleversement de l’ordre constitutionnel et institutionnel aux Comores. Remuer et secouer les autorités suffiront, et l’escalade est à éviter. Blaise Dhoinine Compaoré se croyait au-dessus du peuple. Il croyait qu’il pouvait tout imposer à son peuple, qu’il méprisait et écrasait sans pitié. Ayant la haute main sur l’appareil de Défense (l’Armée et la Gendarmerie) et de sécurité interne (la Police), il se prenait pour Dieu. Aujourd’hui, il est tombé du tomatier et est en fuite en Côte-d’Ivoire, où l’avait précédé l’Impératrice Chantal Compaoré, son épouse, à qui on prêtait des pouvoirs illimités et une influence considérable. Aux Comores comme au Burkina Faso, les autorités n’ont rien compris, étant coupées qu’elles sont des réalités de la vie réelle, celle d’un peuple qui a des choses à dire. Et c’est ainsi que celui qu’on appelait l’indéboulonnable Blaise Dhoinine Compaoré est tombé du tomatier, pour n’avoir pas voulu écouter le peuple. Aux Comores, tout est à recommencer.
Pour autant, contrairement aux Comores, au Burkina Faso, il y a de vrais opposants, des opposants cohérents dans leur démarche, des opposants ayant une stratégie cohérente et un but bien connu: l’État de Droit, la démocratie et la bonne gouvernance. Ces opposants savent ce qu’ils veulent et ont été d’un professionnalisme et d’un patriotisme au-dessus de tout éloge. Aux Comores, il y a qui pour inciter le peuple à une vraie contestation? On ne le sait. On peut même simplifier les données du problème en disant qu’il n’y a personne de sérieux pour galvaniser et mobiliser le peuple «comorkinabé». Et puis, quand on lance un mouvement social, on doit viser un but donné. Aux Comores, ce but est inavouable: chasser Ikililou Compaoré Dhoinine du pouvoir parce qu’il est Mohélien, et replonger le pays dans une nouvelle division, dont il ne se relèvera jamais, compte tenu des velléités irrédentistes qui sévissent toujours à Anjouan. Cela n’exclut pas les théories les plus saugrenues et les plus fantasques. C’est ainsi que certains accusent ouvertement Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, d’orchestrer les troubles à Moroni pour renverser le Président Ikililou Compaoré Dhoinine et s’autoproclamer Président de la République. Quand on pose la question à l’intéressé, il part d’un sourd rire aux éclats, avant de lancer, nullement surpris: «C’est vrai? Ils disent ça?
Je n’ai même pas envie de répondre à ça. Je ne me rabaisserai jamais à répondre à une telle bêtise. Je laisse faire. Quand ces gens-là vont-ils arrêter d’être ridicules et de se ridiculiser? En plus, quand ils sortent de telles bêtises, ils ne cherchent jamais de preuves ou de logique. Ils veulent salir quelqu’un et ne reculent devant rien. Mais, quand on est un homme d’État digne de ce nom, il faut savoir éviter les polémiques mesquines, qui n’apportent rien à personne. Ces polémiques ont un objectif de dénigrement, et le mieux que j’ai à faire est de me taire. Je me tais. On est même en train de chuchoter que j’ai demandé au Président de la République de procéder à la réconciliation historique du Président Azali Assoumani avec Houmed Msaïdié, pour leur faire gagner la prochaine élection présidentielle. Face à une telle avalanche de mensonges, que dois-je faire, sinon me taire, laisser faire et laisser dire?».
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 3 novembre 2014.
Quand, le 15 octobre 1987, le Capitaine Blaise Dhoinine Compaoré assassina froidement le Président Thomas Sankara «de mort naturelle» (c’est ce qui est marqué sur le certificat de décès de Thomas Sankara, pourtant truffé de balles!), Ikililou Compaoré Dhoinine faisait ses premiers pas à l’Université de Mvouni. En 2011, soit 24 ans plus tard, quand Ikililou Compaoré Dhoinine est investi Président des Comores, Blaise Dhoinine Compaoré était toujours là, continuant à exercer les fonctions de Président de la République du Burkina Faso, l’ancienne Haute-Volta. En 2014, une certaine tendance à l’exagération poussa Blaise Dhoinine Compaoré à se prendre pour Dieu l’Éternel, croyant qu’il pouvait s’autoproclamer «Président à mort» sans que le peuple du Burkina Faso ne réagisse. La dernière semaine du mois d’octobre 2014, qui lui fut délicieusement fatale, Ikililou Compaoré Dhoinine affrontait un mouvement de contestation appelée «Île morte», à la Grande-Comore, et on se demande pourquoi il n’y a rien eu à Mohéli et à Anjouan.
Pour autant, contrairement aux Comores, au Burkina Faso, il y a de vrais opposants, des opposants cohérents dans leur démarche, des opposants ayant une stratégie cohérente et un but bien connu: l’État de Droit, la démocratie et la bonne gouvernance. Ces opposants savent ce qu’ils veulent et ont été d’un professionnalisme et d’un patriotisme au-dessus de tout éloge. Aux Comores, il y a qui pour inciter le peuple à une vraie contestation? On ne le sait. On peut même simplifier les données du problème en disant qu’il n’y a personne de sérieux pour galvaniser et mobiliser le peuple «comorkinabé». Et puis, quand on lance un mouvement social, on doit viser un but donné. Aux Comores, ce but est inavouable: chasser Ikililou Compaoré Dhoinine du pouvoir parce qu’il est Mohélien, et replonger le pays dans une nouvelle division, dont il ne se relèvera jamais, compte tenu des velléités irrédentistes qui sévissent toujours à Anjouan. Cela n’exclut pas les théories les plus saugrenues et les plus fantasques. C’est ainsi que certains accusent ouvertement Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, d’orchestrer les troubles à Moroni pour renverser le Président Ikililou Compaoré Dhoinine et s’autoproclamer Président de la République. Quand on pose la question à l’intéressé, il part d’un sourd rire aux éclats, avant de lancer, nullement surpris: «C’est vrai? Ils disent ça?
Je n’ai même pas envie de répondre à ça. Je ne me rabaisserai jamais à répondre à une telle bêtise. Je laisse faire. Quand ces gens-là vont-ils arrêter d’être ridicules et de se ridiculiser? En plus, quand ils sortent de telles bêtises, ils ne cherchent jamais de preuves ou de logique. Ils veulent salir quelqu’un et ne reculent devant rien. Mais, quand on est un homme d’État digne de ce nom, il faut savoir éviter les polémiques mesquines, qui n’apportent rien à personne. Ces polémiques ont un objectif de dénigrement, et le mieux que j’ai à faire est de me taire. Je me tais. On est même en train de chuchoter que j’ai demandé au Président de la République de procéder à la réconciliation historique du Président Azali Assoumani avec Houmed Msaïdié, pour leur faire gagner la prochaine élection présidentielle. Face à une telle avalanche de mensonges, que dois-je faire, sinon me taire, laisser faire et laisser dire?».
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 3 novembre 2014.
