Relativement nouveau des les troubles du comportement alimentaire voici l'hyperphagie. Une envie frénétique de manger qui serait plus fr...
Relativement nouveau des les troubles du comportement alimentaire voici l'hyperphagie. Une envie frénétique de manger qui serait plus fréquent que l'anorexie ou la boulimie.
En anglais, on parle de « binge eating disorder ». En français, hyperphagie boulimique ou hyperphagie incontrôlée. La 5e version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (le DSM-V en anglais), sorti aux USA, le reconnaîtrait comme un trouble du comportement alimentaire à part entière. Encore mal connu l'hyperphagie se caractérise par des épisodes récurrents de frénésie alimentaire, soit au moins deux fois par semaine. Pour soulager un sentiment de mal-être, le patient absorbe en moins de deux heures des quantités importantes de nourriture, bien au-delà de la satiété, sans réussir à se réfréner. « Au début, le sujet mange des aliments plaisants au goût puis finit par manger tout ce qui lui passe sous la main comme des boîtes de cassoulet froid, jusqu'à avoir la sensation de s'être rempli et parvenir à se sentir apaisé », décrit le Pr Philip Gorwood, psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne (Paris). Le soulagement après cette crise de boulimie laisse rapidement place à des sentiments de dégoût de soi et de culpabilité qui ne font qu'accentuer la souffrance des malades.
Mais
contrairement au patient boulimique, la personne qui souffre
d'hyperphagie incontrôlée ne cherche pas à maîtriser son poids : elle ne
compense pas ses crises de boulimie par des périodes de jeûne des
prises de laxatifs. « Ces épisodes de frénésie alimentaire se payent donc par une prise de poids », poursuit le Pr Gorwood. Un véritable cercle vicieux : le surpoids renforce encore le mal-être des patients et les pulsions alimentaires augmentent.
L'hyperphagie boulimique toucherait environ 3 femmes pour 2 hommes et se repèrerait plutôt chez les trentenaire selon notre spécialiste. Pas facile à détecter c'est au médecin de poser les bonnes questions à son patient qui vient le voir pour un problème de surpoids ou d'obésité. Vous arrive-t-il de manger en peu de temps au-delà de ce que vous aviez prévu avec la sensation de perdre le contrôle ? Vous arrive-t-il de manger de grandes quantités d'aliments en cachette ? Etc.
Les thérapies comportementales et cognitives, les TCC, qui visent à modifier les comportements inadaptés face à la nourriture à travers des apprentissages concrets se révèlent efficaces pour soigner l'hyperphagie boulimique. Dans certains cas, le médecin peut décider de prescrire des antidépresseurs à son patient. « Associer les TCC et les antidépresseurs est possible », précise le Pr Gorwood qui conseille d'adresser les malades à un centre spécialisé dans la prise en charge des troubles alimentaires.
Sur le site internet de l'Afdas-TCA, www.anorexieboulimie-afdas.fr, vous trouverez des adresses utiles d'associations de patients et de lieux de soins à la rubrique "Trouver de l'aide près de chez moi".
Par Sandra Jegu| topsante.com
Photo. crédit : image d'illustration - ©Nil Bencheikh
En anglais, on parle de « binge eating disorder ». En français, hyperphagie boulimique ou hyperphagie incontrôlée. La 5e version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (le DSM-V en anglais), sorti aux USA, le reconnaîtrait comme un trouble du comportement alimentaire à part entière. Encore mal connu l'hyperphagie se caractérise par des épisodes récurrents de frénésie alimentaire, soit au moins deux fois par semaine. Pour soulager un sentiment de mal-être, le patient absorbe en moins de deux heures des quantités importantes de nourriture, bien au-delà de la satiété, sans réussir à se réfréner. « Au début, le sujet mange des aliments plaisants au goût puis finit par manger tout ce qui lui passe sous la main comme des boîtes de cassoulet froid, jusqu'à avoir la sensation de s'être rempli et parvenir à se sentir apaisé », décrit le Pr Philip Gorwood, psychiatre à l'hôpital Sainte-Anne (Paris). Le soulagement après cette crise de boulimie laisse rapidement place à des sentiments de dégoût de soi et de culpabilité qui ne font qu'accentuer la souffrance des malades.
Une prise de poids incontrôlée
L'hyperphagie boulimique toucherait environ 3 femmes pour 2 hommes et se repèrerait plutôt chez les trentenaire selon notre spécialiste. Pas facile à détecter c'est au médecin de poser les bonnes questions à son patient qui vient le voir pour un problème de surpoids ou d'obésité. Vous arrive-t-il de manger en peu de temps au-delà de ce que vous aviez prévu avec la sensation de perdre le contrôle ? Vous arrive-t-il de manger de grandes quantités d'aliments en cachette ? Etc.
Les thérapies comportementales et cognitives, les TCC, qui visent à modifier les comportements inadaptés face à la nourriture à travers des apprentissages concrets se révèlent efficaces pour soigner l'hyperphagie boulimique. Dans certains cas, le médecin peut décider de prescrire des antidépresseurs à son patient. « Associer les TCC et les antidépresseurs est possible », précise le Pr Gorwood qui conseille d'adresser les malades à un centre spécialisé dans la prise en charge des troubles alimentaires.
Où trouver de l'aide ?
Sur le site internet de l'Afdas-TCA, www.anorexieboulimie-afdas.fr, vous trouverez des adresses utiles d'associations de patients et de lieux de soins à la rubrique "Trouver de l'aide près de chez moi".
Par Sandra Jegu| topsante.com
Photo. crédit : image d'illustration - ©Nil Bencheikh