Discours de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE, Président de l’Union des Comores, à l’occasion du Sommet sur le Climat New York le ...
Discours de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE, Président de l’Union des Comores, à l’occasion du Sommet sur le Climat
New York le 23 septembre 2014
- Excellence Monsieur Ban KI-MOON, Secrétaire Général des Nations Unies,
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
C’est pour moi un honneur et un réel plaisir d’être parmi vous aujourd’hui à l’occasion de ce Sommet Mondial sur le Climat.
Honorable Assistance,
Mesdames et Messieurs
Mon pays, l’Union des Comores, à l’instar des autres
Petits Etats Insulaires en Développement est confronté aux aléas des
changements climatiques qui affectent notre planète.
Il vit, depuis plus de trois décennies maintenant, sous
la menace de la diminution progressive des précipitations, de
l’augmentation de la moyenne annuelle des températures et de la
fréquence et intensité des cyclones, des tempêtes tropicales, de
l’élévation du niveau de l’océan et des phénomènes géophysiques
fréquents.
Ces facteurs, comme tant d’autres, font des Comores, un
pays fragile et vulnérable à bien des égards et exposé à des risques de
catastrophes naturelles et écologiques assez importants.
La diminution des ressources en eau et la détérioration de la croissance agricole en constituent les conséquences immédiates.
D’autres évènements encore plus douloureux sont les
inondations de plus en plus fréquentes telles que celles survenues au
mois d’avril 2012 et qui ont affecté plus de 11% de la population
comorienne, avec des pertes humaines et des dégâts matériels évalués à
20 millions de dollars américains.
Honorable assistance,
Mesdames et Messieurs,
Les changements climatiques, source de modification des
conditions de vie et de production, constituent une sérieuse menace pour
nos populations.
L’évolution de cette menace est tellement rapide que les écosystèmes et les communautés humaines ont du mal à y faire face.
Ainsi, des pays comme le mien risquent de subir des
conséquences dramatiques, en raison de leur isolement géographique, de
leur forte dépendance aux ressources naturelles, de leur retard
économique et de leurs capacités limitées à s’adapter à l’évolution du
climat.
En outre, les pratiques actuelles de la population
entrainent une diminution importante de la biodiversité et de ses
ressources naturelles, notamment halieutiques et un tarissement de ses
rivières dont plus d’une cinquantaine au cours de ces 30 dernières
années.
Le Rapport National sur le Développement Humain 2011,
fait ressortir que « l’Union des Comores exprime une proportion de
vulnérabilité de 82,1% face aux menaces liées aux Changements
climatiques ».
L’étude de vulnérabilité liée aux changements
climatiques, réalisée par le projet Acclimate de la Commission de
l’Océan Indien relève que « la dérive climatique risque d’anéantir, en
particulier, les efforts de développement engagés et les stratégies
spécifiques pour la sécurité alimentaire et la réduction de la
pauvreté », dans notre sous région.
C’est donc dans ce contexte, qu’à l’occasion du 2ème
anniversaire de mon accession à la Magistrature Suprême de mon pays,
j’ai décidé de placer la lutte contre la dérive climatique au même rang
de priorité que le combat contre la pauvreté.
Distingués invités,
Depuis l’année 2012, les Comores subissent des catastrophes importantes qui affectent son développement.
C’est le cas des inondations survenues en avril 2012 et
l’apparition d’un affaissement et d’un éclatement du sol dans diverses
régions du territoire national, en avril dernier.
Ces événements ont fait des dégâts énormes au niveau
agricole, environnemental, écologique, économique et social et ont
nécessité une importante mobilisation de fonds, en faveur des sinistrés
de ces régions.
Le pays fait certes des efforts d’adaptation aux
changements climatiques et de prévention contre les catastrophes
environnementales et naturelles mais ces efforts qui absorbent, de façon
substantielle, le budget de l’Etat, pèsent lourdement sur tous les
programmes d’investissement public.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Nos îles, les Petits Etats Insulaires en Développement,
qui font face aux menaces et aux catastrophes naturelles méritent un
traitement différencié. Leur avenir nécessite également un renforcement
du partenariat tant au niveau bilatéral que multilatéral.
C’est dans ce sens, que mon pays a lancé un partenariat
stratégique avec la Nouvelle Zélande et le PNUD pour le développement
des énergies renouvelables, un partenariat censé transformer une menace
qu’est notre volcan, le Karthala, en potentiel économique considérable,
par le développement de la géothermie.
C’est dans la même optique aussi que j’ai engagé une
réflexion pour lancer une initiative de partenariat sous-régional entre
les Etats membres de la Commission de l’Océan Indien, (Comores, Maurice,
Madagascar, Seychelles, la Réunion) en réponse à la gestion des
catastrophes, sur l’exemple de ce qui se fait depuis de nombreuses
années dans les îles du Pacifique et des Caraïbes, en mettant en place
une Brigade Humanitaire.
Je saisis alors cette occasion pour saluer la réussite
de la Troisième Conférence Internationale sur les Petits Etats
Insulaires en Développement qui vient de se tenir à Apia.
J’émets le vœu de voir les recommandations de cette
Conférence et notamment le « Samoa pathway » contribuer à la création de
partenariats effectifs et efficaces, face aux catastrophes naturelles
et en vue d’un développement durable de nos pays.
Vive la Coopération et la solidarité internationales !
Je vous remercie !