Depuis ce samedi 13 septembre 2014, et le retour de France du Gouverneur Anissi Chamsidine à Anjouan, tout le monde politique anjouanais ...
Depuis ce samedi 13 septembre 2014, et le retour de France du Gouverneur Anissi Chamsidine à Anjouan, tout le monde politique anjouanais ne parle que d'une chose: le discours (surprenant?) du Gouverneur Anissi. En effet, après avoir passé quelques semaines de repos "aux frais de la princesse" au Mans, Monsieur Chamsidine est venu confirmer ce que tout le monde redoutait depuis quelques temps (suite aux multiples sorties médiatiques de ses collaborateurs ces dernières semaines), qu'il y a bel et bien de l'eau dans le gaz entre lui et le parti JUWA de l'ex-président Sambi. Nous avons donc essayé de nous renseigner davantage sur ce qui peut à très juste titre être considéré comme un véritable volte-face, de Monsieur Chamsidine, jusqu'ici considéré comme "le seul (avec Fouad Mohadj) élu resté fidèle à Sambi".
Selon un membre du cabinet du Gouverneur d'Anjouan qui a requis l'anonymat, "Anissi Chamsidine a depuis plusieurs mois subi des pressions énormes pour quitter le 'navire SAMBI', condition sine quinone pour obtenir les garanties du Gouvernement Central et briguer un second mandat en 2016. Nous sommes en Afrique ici, et Anissi est conscient qu'entre avoir le soutien de la population par le biais de Sambi et avoir le soutien de l'armée et des différentes institutions lors des élections de 2016, le choix est vite fait." Et de rajouter "à votre avis pourquoi Anissi a-t-il tenu ce discours à cette date si proche des élections? C'était pour ne laisser aucune chance au parti JUWA de se relever de cette confusion. Avec sa déclaration, le parti JUWA mettra du temps à identifier les adhérents fidèles au parti et ceux qui étaient là pour servir Anissi. Mais je pense qu'il va temporiser un peu ses propos parce que depuis samedi, certains le considèrent comme un 'traitre', ce qu'il veut à tout prix éviter".
Selon un membre du cabinet du Gouverneur d'Anjouan qui a requis l'anonymat, "Anissi Chamsidine a depuis plusieurs mois subi des pressions énormes pour quitter le 'navire SAMBI', condition sine quinone pour obtenir les garanties du Gouvernement Central et briguer un second mandat en 2016. Nous sommes en Afrique ici, et Anissi est conscient qu'entre avoir le soutien de la population par le biais de Sambi et avoir le soutien de l'armée et des différentes institutions lors des élections de 2016, le choix est vite fait." Et de rajouter "à votre avis pourquoi Anissi a-t-il tenu ce discours à cette date si proche des élections? C'était pour ne laisser aucune chance au parti JUWA de se relever de cette confusion. Avec sa déclaration, le parti JUWA mettra du temps à identifier les adhérents fidèles au parti et ceux qui étaient là pour servir Anissi. Mais je pense qu'il va temporiser un peu ses propos parce que depuis samedi, certains le considèrent comme un 'traitre', ce qu'il veut à tout prix éviter".
Un autre conseiller du Gouverneur d'Anjouan pense lui que "la stratégie était claire depuis le discours de Sambi au mois d'août 2013". Pour ce conseiller dit proche du Gouverneur, "Anissi n'avait plus intérêt à être aux côtés de Sambi à partir du moment où ce dernier rompait officiellement avec Ikililou Dhoinine. Le Gouverneur n'allait quand même pas sacrifier les avantages qu'il continue de bénéficier au profit d'Anjouan, uniquement pour un hypothétique soutien de Sambi en 2016, alors que nous savons très bien que l'Etat ne perd jamais les élections". Et de finir par "Je pense sincèrement qu'Anissi a fait le bon choix en affichant publiquement son hostilité à Sambi et à son parti. Le fait de dire qu'il enverra des candidats autres que ceux de JUWA est lourd de conséquences. En défiant le parti JUWA, il le fragilise énormément et à très peu de temps des élections. Et la subtilité c'est qu'Anissi ne cessera de clamer son appartenance à JUWA alors qu'il le détruit de l'intérieur. Ikililou Dhoinine lui sera en quelque sorte redevable". Enfin un chargé de mission à Dar Nadjah, nous confie à son tour" Anissi ne voulait pas être taxé de 'traître', comme le sont actuellement Ikililou, Mamadou et Nourdine. Il a tout fait pour que le parti JUWA et derrière lui, Sambi, le désavoue publiquement pour qu'il se fasse passer pour la victime. Une façon plus habile et subtile de consommer la rupture que celle utilisée par Ikililou et Nourdine. De toutes les façons cela fera bientôt plus d'un an que toutes les décisions prises par Anissi, le sont, en concertation avec des hommes farouchement opposés à Sambi. Donc qu'il défie ouvertement ce parti aujourd'hui n'a rien d'un scoop".
Enfin un des hommes forts d'Anissi nous a annoncé sans hésiter la liste des personnes qui seront envoyés par le gouverneur "à Mutsamudu, il enverra son conseiller Mitterand, à Sima ce sera le commissaire Dhoulkamal, à Bambao Mtsanga ce sera son SG Moursoidi, à Domoni ce sera le commissaire Loukmane, à Tsembehou ce sera Mzoungou, à Bandrani il veut envoyer le directeur de l'aéroport mais craint que la loi ne lui permette d'être candidat, à défaut à Bandrani ce sera son actuel chef du protocole. A Nioumakele rien n'est par contre encore décidé."
Nous avons joint plusieurs responsables du parti JUWA, qui ont chacun a leur tour répondu "ne pas avoir de commentaires à faire". "Le parti JUWA s'exprimera en temps opportun" nous dira d'ailleurs l'un d'eux. En attendant et au vu des déclarations que nous avons recueilli, il semble bel et bien qu'Anissi ait décidé d'appuyer Ikililou Dhoinine et laisser filer Sambi et son parti JUWA.