La prise de force de la CRC a un goût très amer pour le putschiste multirécidiviste. Ceux qui ont vu le Colonel Azali Assoumani ces d...
La prise de force de la CRC a un goût très amer pour le putschiste multirécidiviste.
Ceux qui ont vu le Colonel Azali Assoumani ces derniers temps et qui ont abordé avec lui les sujets les plus sérieux de la vie politique comorienne sont unanimes pour reconnaître que l’homme des coups d’État même dans les poulaillers et dans les pots de confiture n’est pas à l’aise. Après avoir réussi sa nuit des longs couteaux pour chasser de la direction de la CRC Houmed Msaïdié «grâce» à une décision de «Justice» rendue par une «Juge» frivole, incompétente, corrompue, grandguignolesque et complètement déjantée, le doute s’est installé en lui. Le regret et le remords aussi. Sans oublier une mauvaise conscience tardive. Il résume le tout par sa nouvelle petite phrase, devenue une véritable mascotte: «Je suis dans un vrai caca». Les termes qu’il emploie ne se traduisent pas par «Je suis dans la merde», mais par «Je suis dans un vrai caca». Les mots ont leur signification en comorien. Quand il explique les éléments qui font le désagrément de sa victoire «judiciaire» à la Pyrrhus, il dit sans ambages que se bagarrer dans les rues de Moroni avec Houmed Msaïdié pour le contrôle de la CRC était une belle bêtise parce l’homme de Maouéni, dans le Mboudé, représentait mieux que lui la CRC. Il insiste en plus sur leurs longues années de compagnonnage politique avec Houmed Msaïdié, qui auraient dû l’inciter à une certaine retenue et maturité, qu’il n’a pas eues. Le Colonel Azali Assoumani pousse le mea culpa jusqu’à reconnaître que la CRC dont il a hérité n’est pas une organisation politique pouvant l’aider à conquérir le pouvoir parce qu’il n’est pas un homme d’appareil de parti politique et parce qu’il se sait même pas diriger une formation partisane, lui qui n’a aucun talent de meneur d’hommes. Pour sa part, Hamidou Karihila, son homme-lige, tient un discours qui est presque le même, ajoutant: «En réalité, Houmed Msaïdié et nous-mêmes voulions la même chose, mais nous avions quand même un grand désaccord: l’organisation d’une élection primaire au sein du parti pour désigner le candidat qui allait le représenter aux élections présidentielles de 2016. Nous savions pertinemment que notre aile n’avait aucune chance de remporter cette élection interne face à Houmed Msaïdié, qui était le visage même de la CRC pour tout le monde».
Pour autant, les problèmes ne sont pas terminés parce que, ce qui s’est passé entre le Colonel Azali Assoumani et Houmed Msaïdié risque de se reproduire entre l’ancien chef d’État et son homme-lige qu’est Hamidou Karihila. Déjà, aux siens, Hamidou Karihila, sibyllin et évasif à souhait, se contente de dire: «Je suis candidat en 2016». D’accord, tu es «candidat en 2016», mais candidat à quoi? Pour tenter d’être le prochain Président des Comoriens ou pour essayer de devenir le prochain Vice-président, pour la Grande-Comore, du candidat présidentiel Azali Assoumani, formant ainsi la grande alliance électorale entre le Hambou et le Hamahamet? Pour l’instant, le Mbénien refuse de se prononcer sur la question, et répète à l’envi aux proches, y compris à la famille: «Je suis candidat en 2016». Ce n’est pas bon pour la CRC car, normalement, compte tenu de la place qu’il occupe dans la hiérarchie définie par Azali Assoumani, Hamidou Karihila doit le n°2 sur le plan électoral, même s’il dirige théoriquement la CRC. Mais, est-ce que ce dernier l’entend de cette oreille? Seul l’avenir le dira, et il se pourrait que d’ici l’élection présidentielle de 2016, le Colonel-dormeur en public qu’est Azali Assoumani puisse avoir de nouveaux soucis politiques qui l’inciteraient à dire: «Je suis doublement dans un vrai caca».
Par ARM